L'Enfant ébranlé

Un récit tranche de vie sympathique autour du quotidien d'un enfant chinois. C'est touchant mais l'histoire a tendance à s'éparpiller autour des différents personnages sans vraiment les conclure, laissant un petit goût d'inachevé.

Un bijou. J’ai eu un énorme coup de cœur en lisant ce manhua : l’intrigue est saisissante de réalisme.

Un vrai récit de vie, où l’on se place dans la peau d’un enfant de primaire qui découvre son père (ou essaie d’entrer en contact avec lui).

Les sentiments sont suggérés (bien plus qu’exprimée) et ça m’a bouleversée.

Une lecture poétique, vibrante et des planches magnifiques. Je vous le recommande vivement !

https://littcentcinquante.wordpress.com/2021/03/07/lenfant-ebranle/

Ce que j'ai aimé dans cette histoire, c'est son aspect "tranche-de-vie" à différents niveaux ( à l'école, avec les amis en dehors des cours, dans la famille proche et celle plus éloignée, les parents avec leurs amis). On est vraiment sur un titre témoignage d'une époque donnée pour une classe sociale donnée. J'ai trouvé ceci informatif, mais aussi très intéressant. Même si la lecture est dense (il n'y a pas de "chapitres" pour couper la lecture en plus), je ne me suis pas ennuyée. Les personnages étaient attachants dans leur sincérité et leur simplicité. Même si Yang Hao est le héros, on suit aussi de près ses parents, sa famille et ses amis. Des dynamiques à plusieurs échelles qui permettent de garder de l'épaisseur du début à la fin.

Et puis il y a la dessin. Le style de Tang Xiao est soigné, détaillé, ombré. Un vrai plaisir pour les yeux et les sens. L'immersion est réussie, les expressions sont vraies, il y a une espèce de charme sincère qui se dégage des pages et c'est très chouette.

Ensuite, ce qui m'a moins plu. Tout d'abord, le thème de la relation père-fils n'est qu'une des thématiques abordées dans ce one-shot. J'ai donc été un peu surprise au cours de ma lecture que ce soit pas plus mis en avant, mais c'est la faute au synopsis tant pis. Et comme je m'étais attendue à une one-shot traitement principalement de la relation père-fils, je m'attendais à ce que celle-ci soit traitée en profondeur, avec beaucoup d'expositions, d'échanges familiaux… C'est pas vraiment le cas. Il s'agit plutôt qu'une exposition assez passive et sans accrocs (d'où ma perplexité avec le titre aussi car "ébranlé" me paraît un adjectif un peu fort pour la prise de conscience en réalité assez impassible que subit le héros). A vrai dire, il m'a fallu réfléchir à la fin et à ce que j'avais lu pour vraiment saisir les enjeux du titre. La narration était intéressante du début à la fin avec des événements plus ou moins majeurs pour constituer le récit et la fin… arrive comme si elle n'avait pas été prévue aussi rapidement. Il n'y a pas eu de transition visible dans l'état d'esprit de Yang Hao dans sa relation avec son père. On aperçoit évidemment les prémisses : la distance, la froideur, la baisse des échanges… Mais Yang Hao ne s'en plaint jamais ouvertement, il accuse le coup en silence, sans rien dire de ses troubles dont il ne parle pas non plus en monologue intérieur. Alors quand la fin est arrivée avec sa lettre ouverte, je ne m'attendais pas à ça et j'ai eu une impression de "C'est tout… ?" un peu déroutante. Il y a prise de conscience, constatation (sans accusation, ça m'a fait bizarre aussi) du changement de comportement du père et ça s'arrête là. Quel est le message ? Qu'on ne peut rien faire de ce changement de comportement ? Que c'est la vie ? Certains points scénaristiques (les tensions entre les parents de Yang Hao, l'histoire du marché des compléments alimentaires) sont pas non plus été résolus à la fin et ça me frustre. Sans parler du devenir des autres personnages, laissé en suspens.