Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
710 548
Membres
993 015

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par anonyme 2014-12-04T00:56:30+01:00

1.

Emily le repéra aussitôt.

Non parce que Pavlos, son employeur, lui avait décrit son fils avec précision. Mais parce qu’il dominait de toute sa stature la foule qui attendait le groupe de passagers venant de débarquer à l’aéroport d’Athènes. On ne voyait que lui : un mètre quatre-vingt-dix de virilité et un beau visage d’ange déchu. Au premier regard, elle sut qu’il était de ces hommes que tous envient et dont les femmes se disputent les faveurs.

Sans doute guidé par un instinct mystérieux, il vrilla son regard au sien, et elle en fut aussitôt perturbée. D’emblée, elle pressentit qu’il était dangereux, et qu’elle finirait par maudire le jour où elle l’avait rencontré. Il inclina la tête comme s’il savait quelle impression il produisait, puis, fendant la foule, il se dirigea vers Pavlos et elle.

Quand elle put le voir de plus près, Emily fut frappée par l’étroitesse de ses hanches, par la longueur de ses jambes, gainées d’un jean, par l’élégance désinvolte avec laquelle son blouson de cuir noir enveloppait ses larges épaules, par le contraste entre sa chemise blanche et son teint hâlé. Elle remarqua aussi le dessin ferme de sa bouche et de sa mâchoire ombrée d’une barbe naissante – tout cela trahissait le tempérament obstiné dont Pavlos lui avait parlé.

Parvenu près d’eux, il s’adressa à son père d’une voix grave, aussi sensuelle et séduisante que le reste de sa personne.

– Contre toute attente, te voilà rentré sain et sauf. Le voyage s’est bien passé ?

– Il a été long, lui répondit Pavlos avec lassitude.

Ni les sédatifs ni le confort de la première classe ne lui avaient procuré de véritable bien-être, Emily le savait.

– Très long, ajouta-t–il. Mais, tu le constates, mon ange gardien veillait sur moi.

Pavlos saisit la main d’Emily, et la serra avec affection.

– Ma chère enfant, j’ai le plaisir de vous présenter Nikolaos, mon fils. Niko, voici mon infirmière, Emily Tyler. Sans elle, je ne sais pas ce que je serais devenu.

De nouveau, Nikolaos Leonidas posa sur Emily un regard évaluateur et insolent. Sa beauté et son allure n’étaient pas exemptes d’arrogance. Il ne devait pas être le genre d’homme auquel on s’opposait impunément, pensa-t–elle.

Bien qu’elle fût décemment vêtue d’un pull en coton et d’un pantalon, elle eut soudain l’impression d’être nue. C’était à cause de ses yeux, se rendit-elle compte avec un léger vertige. Il n’avait pas les yeux bruns de son père, mais des pupilles d’un vert jade intense, qui ajoutaient encore à la beauté sombre et puissante de son visage.

Articulant avec peine, elle réussit à dire :

– Yiasu.

– Vous parlez grec ?

– A peine. En fait, je viens d’épuiser tout mon vocabulaire, répondit-elle.

– Je l’aurais juré.

Le commentaire l’aurait peut-être piquée, s’il n’avait été accompagné d’un sourire follement charmeur. Emily se sentit rougir. Qu’est-ce qui lui prenait ? se demanda-t–elle. A vingt-sept ans, elle n’était pas particulièrement expérimentée, mais elle n’était pas non plus une vierge naïve et savait que les apparences étaient trompeuses. Ce qui était appréciable chez un être humain était sa beauté intérieure. Et, à en croire ce qu’elle avait entendu dire, Niko Leonidas n’était pas un modèle !

Son attitude envers Pavlos n’était pas faite pour démentir les rumeurs. Il n’avait pas embrassé son père, ne tentait pas de le rassurer d’un geste bourru et affectueux qui aurait pu indiquer au vieil homme que son fils le soutiendrait pendant sa convalescence… Niko héla un porteur pour qu’il se charge des bagages, et lâcha d’un ton presque sec :

– Eh bien, puisque les présentations sont faites, allons-nous-en.

Il se dirigea vers la sortie de l’aéroport. Poussant la chaise roulante de Pavlos, Emily lui emboîta le pas. Cependant, parvenu devant la Mercedes, il laissa transparaître un peu de compassion – enfin !

– Attendez, fit-il alors qu’elle s’apprêtait à aider son patient.

Avec une surprenante tendresse, il souleva son père entre ses bras, l’installa avec soin sur le confortable siège arrière, et lui enveloppa les jambes d’une couverture.

– Tu n’étais pas obligé de faire ça, grommela Pavlos sans pouvoir réprimer une grimace de douleur.

– Apparemment, si, répondit Niko, auquel cette réaction n’avait pas échappé. Que voulais-tu ? Que je te regarde t’étaler par terre sans lever le petit doigt ?

– J’aimerais mieux tenir debout sans l’aide de personne !

– Dans ce cas, tu aurais dû prendre soin de toi. Ou avoir le bon sens de rester à la maison, au lieu de t’en aller en croisière en Alaska !

Emily lui aurait volontiers donné une gifle ! Elle se contenta d’un regard noir.

– Un accident peut toujours arriver, monsieur Leonidas, fit-elle observer.

Il rétorqua aussitôt.

– Surtout à un globe-trotter de quatre-vingt-six ans.

– Ce n’est pas sa faute si le navire s’est échoué, et s’il a été le seul passager blessé. Tout bien considéré, et compte tenu de son âge, votre père a très bien réagi.Avec le temps, et une rééducation appropriée, il devrait se remettre plutôt bien.

– Et si ce n’est pas le cas ?

– Il faudra alors vous comporter en véritable fils.

Il lui décocha un coup d’œil sarcastique.

– Infirmière et conseillère familiale, ironisa-t–il. En voilà une chance !

Il donna un pourboire au porteur, lui laissant le soin de rapporter la chaise roulante à l’endroit adéquat. Puis, refermant le coffre, il ouvrit la portière avant, du côté du passager, et invita Emily à monter avec une prévenance exagérée.

– Installez-vous, je vous en prie. Nous continuerons cette conversation plus tard.

Il conduisait avec virtuosité, constata-t–elle. Moins d’une demi-heure après avoir quitté l’aéroport, ils traversaient les rues ombragées de Vouliagmeni, la banlieue chic d’Athènes, surplombant le golfe de Salamine, que Pavlos lui avait décrite avec tant de passion. Bientôt, à l’extrémité d’une paisible route côtière, Niko engagea la voiture au-delà d’une double grille en fer forgé, après l’avoir ouverte grâce à la commande encastrée dans le tableau de bord.

Emily avait compris que Pavlos était très riche. Elle n’était pourtant pas préparée à la vision d’opulence qui s’offrit à elle lorsqu’elle aperçut, au bout de la longue allée en courbe, la… le… Comment appelait-on cela ? Une gentilhommière ? Un manoir ?

Sertie dans un sublime domaine, protégée du grondement de la circulation par un bosquet de pins, la demeure défiait toute description avec ses murs en stuc d’un blanc lumineux, ses élégantes proportions et son toit de tuiles aussi bleues que le ciel athénien des cartes postales – même si l’azur, en cette fin d’après-midi de septembre, semblait avoir déserté les nues gris fer où menaçait un orage. D’immenses fenêtres s’ouvraient sur de vastes terrasses, ombragéespar des vérandas croulant sous la vigne vierge. Il y avait une grande fontaine dans l’avant-cour, des paons sur les pelouses et, quelque part du côté de la mer, retentissaient les aboiements d’un chien.

Emily n’eut guère le temps de s’extasier, cependant. Dès que la voiture fut à l’arrêt devant un portail à double vantail, celui-ci s’ouvrit, et un homme d’âge mûr apparut. Il pilotait une chaise roulante aux antipodes du modèle spartiate gracieusement fourni par l’aéroport. Giorgios, le majordome dévoué, supposa-t–elle.

Pavlos lui avait souvent parlé de lui avec beaucoup d’affection. Il était suivi par un tout jeune homme qui sortit les bagages du coffre tandis que Niko et le majordome installaient le convalescent sur la chaise. Pavlos, accusant la fatigue, avait le visage cendreux, les traits tirés. Niko lui-même parut s’en inquiéter.

– Pouvez-vous faire quelque chose ? demanda-t–il à Emily, la retenant en arrière alors que Giorgios poussait la voiture de son maître dans le vestibule.

– Lui donner un sédatif, et lui laisser prendre du repos, dit-elle. Le voyage a été très éprouvant pour lui.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode