Extraits

- Par les esprits du bien !... Tu... Tu...

- Nous le savons, dit Kalhan. Comme je viens de le dire, c'est une longue histoire. Et Richard est en danger, tu viens de t'en apercevoir...

Chase passa un pouce dans son ceinturon et marmonna :

- Quand est-il en sécurité, ce garçon ?

- Une excellente question..., souffla Nicci.

Chapitre premier

Se sentant fiévreuse, l’esprit étrangement vide, Kahlan redressa les épaules. Debout à la tête du bûcher funéraire, elle regardait le cadavre de Richard étendu dessus. Sur son visage, le contact du brouillard et du crachin semblait glacé – un cruel contraste avec le désespoir brûlant qui la consumait de l’intérieur. À la chiche lumière du soir, les pavés mouillés luisaient faiblement et certaines parties de la citadelle qui se dressait derrière le bûcher se reflétaient dans les flaques d’eau irrégulières. On y voyait aussi la grande tour de garde, mais toutes ces images étaient de temps en temps brouillées par les gouttes de pluie qui s’y écrasaient.

Les hommes au visage grave qui s’apprêtaient à mettre le feu au bûcher étaient pour le moment au garde-à-vous, les yeux rivés sur Kahlan. Aucun de ces vétérans de la Première Phalange, la garde personnelle du seigneur Rahl, n’aurait pris la responsabilité d’être le premier à livrer aux flammes le corps de son chef. Car il revenait à la Mère Inquisitrice – l’épouse du Sourcier – de donner cet ordre.

À part le crépitement des torches, pas un son ne troublait le silence pesant. Agitées par une brise chargée d’humidité, elles crachotaient, ces flammes, comme si elles attendaient impatiemment l’ordre qui les libérerait, leur permettant d’accomplir leur sinistre mission.

Autour du cercle de soldats, tout le monde se taisait parmi la nombreuse assistance. Et la plupart des gens pleuraient.

Campée à la tête du bûcher, Kahlan ne pouvait détourner les yeux du beau visage de son bien-aimé. Comme elle détestait le voir ainsi pétrifié par la mort ! Très souvent, elle avait craint pour sa vie, mais sans imaginer être un jour obligée de le voir gisant sur un bûcher.

- Les sorciers tiennent toujours leur promesses...

- Les sorciers tiennent toujours leur promesses...

Richard se tourna vers les trois Mord-Sith :

- Vous aussi, vous nous accompagnez...

- Parce que vous pensiez pouvoir nous laisser en arrière, seigneur Rahl ? demanda Cassia, incrédule.