Les danseurs étoiles parasitent ton ciel
Auteur
- Jolène Ruest (Écrivain)
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extrait
-Ok. J't'en conte une au hasard, te dit-il, encore captivé par son livre. Quel est le seul pouvant avoir le dernier mot avec une femme?
-Qui?
-L'écho, répond-il, irrité. Franchement, comme si toutes les femmes étaient des mégères. Ok, j'essaie celle en d'sous : Pourquoi les hommes portent-ils des cravates? Pour indiquer le "terrain de jeux". C'est quoi c'te livre bourré de dégueulasserie du câlice?
-Ça doit être le chapitre grivois. Regarde la table des matière, lui suggères-tu après qu'il a fermé le livre. Tu es sûrement tombé sur les pires blagues.
-Ouin pas faux. En t'attendant, j'ai lu un chapitre complet que c'tait juste des histoires de policiers, dit-il en rouvrant le livre comme s'il lui donnait une deuxième chance. Tiens une à saveur politique : Pourquoi a-t-on accordé le droit de vote aux femmes? ARK! hurle-t-il. C'ben un livre infect de machisme de marde!
-Quoi, quoi?
-La réponse c'est : Pour que celui des hommes mariés compte double. Ça m'dégoûte. J'peux pas croire que quelqu'un a écrit une affaire pareille.
[...]
-Ce livre là a trop d'jokes de marde, genre trop inacceptables, pour qu'j'lui pardonne.
Révolté, il s'en empare et le jette dans la première poubelle que vous croisez. Son poing se crispe.
-Regarde-moi pas comme ça, Prunelle. Y vaut même pas l'papier qui est fait pour finir au recyclage.
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Résumé
Dans le bar, c’est la frénésie et elle te pousse à monter sur une table. Les bouteilles de bière s’entrechoquent et tombent par terre. Ton cœur bat la chamade, te rappelle la caisse claire du crescendo le plus repris au monde, celui du Boléro de Ravel. Debout sur cette table ronde, tu es Ida Rubinstein, tu es Maïa Plissetskaïa, tu es Sylvie Guillem, tu es toutes ces étoiles qui l’ont dansé.
Pour Prunelle, c’était écrit dans le ciel : après ses études à l’École de ballet, elle serait embauchée par une grande compagnie de danse. Jamais elle n’avait envisagé un futur où elle troquerait les rigoureuses séances d’entraînement contre une jobine dans le fin fond d’Hochelaga-Maisonneuve, la musique classique contre le punk et le ska, et les souris de Casse-Noisette contre l’authentique vermine urbaine. Elle devra plus que jamais s’accrocher aux paroles de la danseuse Marie-Agnès Gillot : « C’est dans la chute que je prends mon élan. »
(Source: Éditions XYZ)
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