Les Seigneurs de guerre rebelles de Vandar, Tome 4 : Pourchassée

Je scrutai l’horizon. Encore paisible quelques instants auparavant, le ciel rose était désormais empli d’une pluie de rayons rouges. La planète était-elle vraiment attaquée ? Il ne me fallut qu’un instant pour comprendre que l’Empire venait me chercher. Qui d’autre déchaînerait une telle puissance de feu sur une planète de plaisir ?

« On doit s’en aller ! » criai-je à Bron. Mais quand je me retournai, je le trouvai inconscient sur le lit.

Merde. Les Vandars étant plus massifs que tous ceux sur qui j’avais déjà utilisé ces somnifères, je ne savais pas dans combien de temps le sédatif cesserait de faire effet. Pour l’heure, le raas dormait profondément. Et je ne pouvais pas l’abandonner alors que les forces impériales attaquaient et que nous nous trouvions au sommet d’une falaise. Il suffirait d’un seul tir pour que toute la montagne s’écroule.

La panique et la colère me donnèrent une énergie renouvelée. Je m’empressai de m’habiller avec des gestes maladroits tandis que les tirs continuaient d’ébranler la villa, puis je sautai sur le lit et secouai les épaules de Bron.

« Réveille-toi, chéri », le suppliai-je. Je lui donnai des claques, si fort que ses joues rosirent.

Il souleva ses paupières lourdes et fronça les sourcils. « Ça fait mal. »

J’étais si heureuse qu’il ait repris connaissance que j’embrassai brusquement ses lèvres. « Je sais. Désolée. Écoute, tu pourras me punir avec une fessée plus tard, dis-je en ramassant son kilt au sol. Mais pour le moment, on doit se barrer avant de se faire réduire en miettes.

— On vient à peine d’arriver », bredouilla-t-il. Il secoua la tête, puis se figea et sourit. « Tu as dit que je pourrai te donner la fessée ?

— C’est tout ce que tu as retenu ? » Je soupirai d’impatience en faisant remonter son kilt sur ses jambes musclées. « Si on sort d’ici vivants, tu pourras me faire tout ce que tu veux. »

Son sourire s’élargit, mais je claquai des doigts pour attirer son attention. « Mais tout de suite, tu dois t’habiller et me suivre. D’accord ? »

La villa trembla, plus fort cette fois, et de la poussière tomba du plafond. Le front de Bron se rida. « C’est un tir laser ?

— Ouaip, répondis-je en le tirant par le bras, surprise par son poids. Des tirs laser de l’Empire, si je ne me trompe pas. »

Il se raidit, son regard retrouvant sa concentration. « Les Zagraths ? Ici ?

— À moins que ta horde n’ait décidé de tirer sur la planète. » Je réussis enfin à attacher sa ceinture autour de sa taille et m’assis pour reprendre mon souffle.

Bron se leva et balaya du regard le ciel strié de rayons rouges.

C’était comme si la mention de son ennemi avait dissipé le brouillard de son esprit, bien que je soupçonne l’adrénaline et sa corpulence d’y avoir contribué. Il glissa sa hache de guerre à sa ceinture et me tendit la main.

Je la pris sans hésiter et nous nous dirigeâmes vers la porte. Cependant, je remarquai que son pas était moins assuré qu’à l’accoutumée. J’enlaçai sa taille d’un bras alors qu’il s’appuyait contre la porte, reprenant son souffle. Il me regarda. « Quand nous serons en sécurité sur mon oiseau de guerre, j’ai hâte que tu m’expliques pourquoi j’ai l’impression d’avoir été assommé par un monstre de glace rurali. »

Gênée, je fus reconnaissante quand la planète frémit, me fournissant une distraction bienvenue.