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“You're a part of me, remember? God put a piece of you within me so when we were born, everyone would know we matched.”
Afficher en entierLe combat de ce soir-là ne lui avait pas laissé la moindre égratignure.
- Pourquoi vous êtes ici ? poursuivis-je.
Ruine ferma les yeux sous ma caresse. Baissant les miens, je vis qu’il bandait dans son boxer tendu à bloc. Je continuai de le caresser, ma main provoquant des frissons de plaisir sur son épiderme, tandis qu’il laissait échapper une sorte de feulement par ses lèvres sensuelles entrouvertes.
En cet instant, je ne pensais pas à Alik, à mon père, à mes obligations en tant que fille du Pakhan, ni même aux conséquences de ces caresses. Le besoin d’échapper à ma vie oppressante me poussait à agir, me rendant téméraire.
Tout mon esprit était accaparé par la beauté de Ruine. Il était fort, intrépide, sauvage, à vif. Il était indompté. Il ne se cachait derrière aucun ornement social et ignorait tout des rudiments qui consistent à se conduire comme une personne normale. Il était tranchant et agressif, mais son regard expressif, quand il posait les yeux sur moi, me procurait un sentiment de sécurité et me laissait entrevoir un autre visage. Un visage pareil à une âme sœur. Et cela me portait à croire qu’il n’était pas le monstre qu’il paraissait être.
- Je dors ici, répondit-il enfin.
Il était immobile comme une statue. J’admirai sa musculature, contemplai ses tatouages démoniaques en me demandant pourquoi il avait de tels dessins diaboliques imprimés à jamais sur le corps.
Je mis un terme à mon exploration et levai les yeux vers lui.
- Vous vivez ici ?
- J’ai nulle part ailleurs où aller, répliqua-t-il d’un ton bourru.
À ces mots, mon cœur se serra douloureusement.
Ruine baissa la tête pour échapper à mon regard compatissant.
Je relevai son menton avec mon doigt et gardai le silence jusqu’à ce qu’il me regarde dans les yeux.
- D’où venez-vous ?
Ému, il murmura :
- De l’enfer.
Afficher en entierBien sûr, c’était insensé ; bien sûr, c’était stupide. Bien sûr, c’était impossible. Mais quand le cœur s’en mêle à ce point, le bon sens passe aussitôt par-dessus bord.
Afficher en entierJe voulais qu'elle soit à moi. Sans raison. Je n'avais aucune idée de qui était cette fille, et j'ignorais pourquoi elle m'attirait, pourquoi elle foutait mon entraînement en l'air, mais je voulais qu'elle soit à moi.
Afficher en entier— « Ils étaient destinés de toute éternité à se rencontrer : un garçon et une fille, deux cœurs coupés en deux, envoyés, chacun de leur côté, en des contrées perdues, car Dieu voulait s’assurer que l’amour vrai résiste bien à l’épreuve. Il voulait vérifier que les deux moitiés d’une même âme parviennent à s’unir à nouveau, même lorsque toutes les chances ne sont pas de leur côté. Les années passent. Tous deux connaissent la souffrance. Tous deux connaissent la tristesse. Mais un jour, tandis qu’ils s’y attendent le moins, le hasard les met en présence l’un de l’autre. La question est : se reconnaîtront-ils ? Et, si oui, retrouveront-ils le chemin de l’amour ? »
Afficher en entier- On est faits l'un pour l'autre, déclara-t-il d'une voix éraillée, et il plissa les yeux pour mieux scruter la couleur des miens. Le bleu des tiens est le même que celui de mon oeil gauche, conclut-il.
Afficher en entier« Tu m’as reconnu à mon âme alors que je l’avais moi-même perdue »
Afficher en entier— Kisa, vite, suis-moi, le père Kruschev regarde ailleurs !
Je la prends par la main et nous sortons en courant sur le parvis de l’église, où je la soulève du sol pour l’embrasser.
— Hum…, Luka…, gémit Kisa en s’agrippant à mon col de chemise.
— Je déteste aller à l’église, on s’ennuie !
Je parle sans cesser de l’embrasser.
Mais Kisa interrompt notre baiser et part d’un grand éclat de rire.
— Faut pas dire ça ! Dieu te voit !
J’enfouis mon visage dans son cou, juste pour respirer son odeur.
— Mais non, puisqu’il m’a déjà donné ma Kisa ! Et, à l’évidence, il m’a suffisamment à la bonne pour me donner l’occasion de sortir en cachette de l’église en pleine messe pour embrasser ma chérie.
Afficher en entier« Je l’aime. Je l’ai toujours aimé. Je l’aimerai toujours. Luka est mon Luka. Je n’ai que treize ans, lui n’en a que quatorze, mais il est déjà bien plus que mon meilleur ami. Il est tout mon univers.
— Luka…
Mon cœur est comme de la glace fondue au soleil de ses paroles.
Il esquisse un petit sourire bête.
— Kisa…, murmure-t-il en m’imitant.
Puis il lorgne ma bouche, et mon cœur se met à battre à toute allure.
— J’ai envie de t’embrasser, tu sais… »
Afficher en entierMaman disait toujours que les astres nous avaient été favorables le jour de notre naissance, que Dieu nous avait créés l'un pour l'autre. À notre première rencontre, Luka me prit dans ses bras et jura à ma mère qu'il me protégerait. Maman se plaisait à dire qu'elle l'avait surpris penché au-dessus de mon berceau quelques heures seulement après ma naissance. Lorsqu'elle lui avait demandé ce qu'il faisait là, il lui avait demandé ma main. Maman lui avait dit en plaisantant que je serais sûrement d'accord dès que je serais assez grande pour marcher à quatre pattes. Et en effet, dès que j'atteignis cet âge-là, c'est vers Luka Tolstoï que je dirigeai mes premiers pas, c'est du moins ce que maman me raconta.
Je lui accordai donc ma main. Après tout, Dieu ne nous avait-il pas faits l'un pour l'autre ?
Luka avait un doux sourire et les plus beaux yeux marron foncé du monde. Mais c'était la partie supérieure de son iris gauche, où s'étalait une petite tache bleutée, qui faisait croire à nos mères que nous étions destinés à nous unir. Maman disait que Dieu avait placé un peu de mes yeux dans le sien afin que nous n'oubliions jamais que nous n'étions qu'une seule âme.
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