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Je la voyais dans les yeux de ma propre fille. Ses yeux dépareillés qu’elle tenait de son père.
Je ne savait pas ce que l’avenir réservait à bébé Jane. Possèderait-elle des pouvoirs surhumains comme son père ou serait-elle « naturelle », comme moi ? Seul le temps nous le dirait. Et pour l’instant, l’incertitude était magnifique. De toute façon, je savais qu’elle serait aimée.
Je me suis demandé si les miracles existaient toujours, et j’ai eu ma réponse et ma preuve. Pas de la façon que j’aurais souhaitée, mais les choses ne semblent jamais suivre un plan déterminé.
Lorsque la carte est tombée du livre, je ne comprenais pas ce que j’avais entre les mains. Une note était griffonnée dans le haut.
Tess,
J’espère que tu auras un jour le courage de partir à la recherche d’un nouveau monde.
Afficher en entierSes paupières commencèrent à ciller. Il se courba un peu pendant que la toxine se répandait dans son organisme. Même s’il tomba sur les genoux, il garda sa main pressée fermement contre la mienne. Aussi longtemps qu’il en fut capable.
Lorsque le poison le fit tomber sur le dos, je le regardai étendu sur le sol. Mes yeux étaient rivés sur les siens. Je clignai des yeux pour chasser les larmes, furieuse qu’elles voilent temporairement son image.
— Je t’aime, criai-je pendant que son corps s’immobilisait graduellement.
Et tandis qu’il levait les yeux vers moi, toute étincelle ayant disparu de son regard, un sourire marqué sur le visage, Spoiler(cliquez pour révéler)je compris qu’il avait une raison de donner sa vie.
Nous.
Afficher en entierMa vision s’obscurcit. Si je cessais simplement de lutter, si j’abandonnais et me taisais, me laisserait-il partir ? Je me sentis devenir immobile. Je regardai par la fenêtre en direction de la lune, sauf qu’il n’y avait plus de lune. Un nuage l’avait masquée contre son gré. Il ne restait que des ombres, et je les sentis courir sans permission sur mon corps. Elles tirèrent ma chemise par-dessus ma tête, ne présentant aucune excuse lorsque ma tête heurta le sol en produisant un bruit sourd. Elles commencèrent à déboutonner ma jupe, la retirant, puis jurant lorsqu’elle s’accrocha à mes chevilles.
Ce serait bientôt fini. Il l’avait promis. Si je lâchais prise, il avait promis que tout irait bien.
C’était comme pour l’autre Tess.
Mon homonyme.
Sauf que ça ne s’est pas bien passé pour elle. Ni jamais par la suite.
Non.
Non.
Non.
NON !
Je criai de nouveau et commençai à me tortiller et à me débattre aussi violemment que j’en étais capable. Je lui donnai un coup poing sur le côté du visage avec toute la vigueur dont j’étais capable. Les mains de Terrance agrippèrent mes poignets et les clouèrent au sol. Je donnai un coup de genou dans ses parties génitales, et il roula sur le dos, se tenant les parties en gémissant.
Je réussis à me lever en poussant un grognement. Terrance était rapide. Il s’était déjà remis sur ses genoux. J’attrapai un vase sur le manteau de cheminée et, d’un geste vif, je frappai Terrance en plein visage. Il poussa un cri de douleur.
Afficher en entier— George ? Est-ce que tu me dis tout ça parce que tu veux empêcher la fin du monde ?
George fit une pause et se retourna lentement pour me faire face.
— Non, Tessie. Je te dis tout ça parce que je veux que tu m’aides à la précipiter.
Afficher en entier— La guerre. Elle est rendue ici.
— Il n’est pas seulement question de la guerre. C’est beaucoup plus gros.
— Plus gros ?
— Oui, Tessie. Il s’agit de la fin du monde.
Afficher en entier— Réponds, dit-il avec froideur.
Des larmes me piquèrent les yeux, et je dus détourner le regard. Sinon, j’allais tout abandonner. Ils avaient gagné. Le conseil avait gagné. Ils l’avaient transformé en monstre.
Peu importe ce qu’il m’avait dit dans ses lettres, je n’avais jamais pensé qu’ils gagneraient. Je croyais que c’était impossible. C’était l’âme la plus aimable que j’aie jamais rencontrée.
Je secouai la tête.
Afficher en entierLa troisième fois où je fus confinée dans le placard était parce que Terrance s’ennuyait. Il m’avait fait venir dans le cabinet de travail de la famille et m’avait demandé de le distraire.
— Tu dois bien avoir un talent ou un autre. Montre-moi, avait-il dit d’une voix flûtée, tout en lançant à travers la pièce le livre qu’il lisait.
Si je n’avais pas servi à Templeton, la vue de ce livre m’aurait scandalisée. Le conseil les avait depuis longtemps interdits, mais le conseil décidait souvent des règles qu’il allait suivre lui-même.
Je regardai Terrance de haut en bas. Il y avait une partie de moi qui était lentement contaminée par la méchanceté qui suintait de ces garçons. Je voulais me moquer de sa laideur. Dieu, ou quiconque l’avait créé, n’avait assurément accordé aucune attention à l’agencement de son visage. D’une largeur comique, le visage d’adolescent de Terrance était ravagé par l’acné. Sa tête était trop grosse pour le reste de son corps. On aurait dit que quelqu’un s’était fourvoyé et l’avait échangée par erreur avec celle d’un homme beaucoup plus grand. Des sourcils broussailleux et des dents espacées.
Je me demandai pourquoi son père, l’un des scientifiques les plus doués au monde et un dirigeant du conseil, ne l’avait pas amélioré.
Afficher en entierJe devais faire tout ce que les mâles Harper me demanderaient. Si je désobéissais, ils pouvaient choisir la punition. Ils m’avaient achetée, et aux yeux du conseil, je ne m’appartenais plus. Mais encore une fois, selon eux, je ne le méritais pas. Selon leur doctrine, j’étais faible. Si lascive et imprudente que je ne pouvais que corrompre les autres, pas les diriger. Alors, pendant que le conseil abandonnait les naturels qui étaient empilés dans les complexes, nous étions forcées d’être les esclaves de mâles qui résidaient dans le quartier général. Si seulement ils savaient que la personne à qui ils devaient tout leur pouvoir était une femme. Était-ce la raison pour laquelle elle l’avait fait ? Une espèce de plaisanterie cosmique démente ? Le créateur suprême : une femme. C’était fou.
Afficher en entierPendant que les trois élus nous guidaient, Stéphanie et moi, vers notre nouvelle destinée, une seule pensée occupait mon esprit : Spoiler(cliquez pour révéler)mon père savait que ça allait se dérouler ainsi. Il savait qu’Henry, Thomas et Harry seraient tués.
Henry.
J’allais m’en sortir.
Ne serait-ce que pour lui.
Afficher en entierJe me berçai doucement d’avant en arrière pour essayer de calmer l’orage qui s’était déchaîné en moi. Je regardai Stéphanie qui demeurait stoïque, et tentai de l’imiter.
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