Les affaires d'état sont mes affaires de coeur
Auteur
- Annie Duprat (Écrivain)
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Lutter contre l'infortune est le triomphe d'une âme forte, sentir son innocence est un si grand plaisir qu'il n'y a pas de maux qui puissent les balancer, souffrir pour la patrie est une consolation qui se fait jour à travers toutes les peines.
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Merci à Annie Duprat d'avoir collationné et présenté les lettres de Rosalie Jullien.
Ces correspondances (mêmes partielles) sont le reflet de la vie d'une bourgeoise au temps des Lumières et pendant la Révolution française (1775-1810).
Née au temps de Louis XV, morte durant la Restauration, Rosalie Jullien (1745-1824) a, entre décembre 1775 et mai 1810, écrit près de 1 000 lettres.
Un véritable trésor pour les passionnés de la période…
Provinciale autant que parisienne, femme instruite et engagée : épouse d'un député de la Drôme à la Convention, mère de Marc-Antoine, envoyé par l'Assemblée en province, puis au service de Bonaparte en Italie et en Egypte, elle ne cesse d'écrire à son époux et à ses enfants, nous faisant vivre les évènements au jour le jour.
Ses descriptions des évènements et des fêtes ainsi que ses réflexions sont sublimes.
Ce qui frappe à la lecture de ces lettres, pétries de culture classique (La Fontaine, Racine…), c'est son engagement politique et son vif intérêt pour l'actualité. Elle fréquente les assemblées, les clubs, les sections et invite à sa table, les hommes influents de l'époque.
S'immerger dans cette correspondance procure la sensation de vivre au plus près d'une histoire effervescente, qui semble s'accomplir sous nos yeux.
Un seul regret, le caviardage et la disparition de ses lettres au 8-9 thermidor et 18 brumaire : ses descriptions et ses réflexions auraient été intéressantes à découvrir…
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Date de sortie
Les affaires d'état sont mes affaires de coeur
- France : 2016-09-25 - Poche (Français)
Activité récente
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Résumé
Rosalie Jullien, née le 9 septembre 1745 dans une famille de la bourgeoisie marchande, est une femme de culture et de convictions. Épouse d'un député de la Drôme à la Convention, Marc-Antoine Jullien, elle observe, s'informe, lit et écrit des lettres si nombreuses, élégantes et longues qu'elles finissent par constituer un journal de la Révolution française. Femme des Lumières, inspirée par le souffle révolutionnaire, elle ose cette phrase, le 10 août 1792, jour de la prise des Tuileries par les Parisiens : « Jour de sang, jour de carnage, et pourtant jour de victoire qui est arrosé de nos larmes. Écoutez et frémissez. »
Témoin, auteur et citoyenne engagée, elle constate que « l'exaspération est un des plus énormes péchés dans la Révolution. Fougue n'est pas force. Il faut de la sagesse, puis de la sagesse, et encore de la sagesse » et forme le voeu, le 1er janvier 1800, « que le XIXe siècle répare les crimes et les sottises du XVIIIe. »
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