Extraits

T’es quoi au juste ? Une sorte de mutant ?

Il sourit, révélant une rangée de dents blanches.

— Ouais tu m’as démasqué. En fait, pour tout t’avouer, le professeur X a décidé de reformer les X-men. Paraît qu’il a des problèmes avec Magnéto. Et comme Wolwerine n’est pas intéressé par le job, il m’a recruté. D’ailleurs, je suis bien plus doué que lui. Si je regarde le pare-brise et que je me concentre, je peux le faire fondre.

Il plisse les yeux et fixe le pare-brise, comme s’il comptait vraiment le trouer avec ses soi-disant yeux à rayons X.

Il reporte son regard sur moi, souriant de toutes ses dents.

— Tu peux m’appeler Kent, si tu veux. Clark Kent.

Je ricane en secouant la tête.

— Clark Kent c’est Superman, crétin, pas X-men.

Il chasse ma remarque d’un geste de la main.

— Superman, X-men, les Totally Spies, c’est du pareil au même. 

Je n’ai plus envie de me séparer de lui, quand il y a trop de distance entre nous, je ressens comme un vide. Il ne cesse de passer une main dans mes cheveux alors qu’il m’embête gentiment. Et moi je ris. C’est troublant de se sentir aussi bien et aussi proche d’une personne que l’on connaît à peine. Et pourtant c’est mon cas.

Il s’arrête de parler un moment et reprend doucement.

- Tu as raison, je ne t’ai pas regardée cette nuit, mais ce matin, si. Et... je n’ai jamais été aussi heureux de voir quelqu’un parasiter mon lit.

Il fait une petite pause.

- Je n’osais plus bouger parce que tu avais un bras passé autour de moi et je ne voulais pas que tu l’enlèves. Je n’ai jamais ressenti ça pour personne.

La plus belle déclaration d’amour du monde n’aurait pu égaler celle-ci.

Il lâche la suite à toute vitesse, comme s’il avait peur de regretter ses paroles en cours de route :

- Je me sens bien en ta présence, mieux qu’avec n’importe qui. Et je n’ai pas envie que ça cesse.

Je sens que ça va être ma fête. Je pose mes fesses sur une chaise et explore obstinément du regard une petite fissure dans le bois de la table.

Du coin de l’oeil, je vois Marlène poser les poings sur la table, en face de moi.

— Écoute-moi Cassiopée. Je ne suis pas ta mère, d’accord, je ne suis pas de ta famille, d’accord. Mais je me suis engagée à te loger, à veiller et à m’occuper de toi. Et je me suis beaucoup attachée à toi. Alors quand je me lève, que je vois mon fils sortir de ta chambre en me disant que tu n’es plus là, je manque de faire une syncope. Je ne veux plus que tu t’en ailles sans prévenir, aux aurores ou à toute heure de la journée. Non, écoute-moi jusqu’à la fin. Je ne t’empêche absolument pas d’aller et venir, non. Mais je veux savoir à peu près où tu es. C’est la règle de cette maison, est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

J’acquiesce, rouge comme une écrevisse. Camille a envie de rire. Je ne sais pas si c’est à cause de ma nouvelle couleur de peau ou de l’allusion de sa mère comme quoi nous avons passé la nuit ensemble.

Elle se tourne vers lui et le menace de son doigt.

— Oh, mais ne ris pas trop toi, j’ai des choses à te dire et je ne vais pas me gêner.

Il ouvre de grands yeux paniqués alors que son sourire s’efface instantanément.

Sa mine déconfite est tellement drôle que je sens un fou rire hystérique monter dans ma gorge. Je fais mine d’avoir fait tomber quelque chose par terre et je me penche pour le ramasser en riant un bon coup.

— Et si la hyène en dessous voulait bien se taire, elle saurait que je l’entends très bien.

Je m’arrête net. Je n’avais jamais demandé à Marlène quel était son Sens Phare. Maintenant je le sais.

Je pose ma tête entre mes bras, sur la table.

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. »

Cette pensée semble le détendre à l'extrême et il acquiesce à son tour, visiblement.

- Tu trouves ça prudent, Nat'? Cette fille est vicieuse comme un serpent.

« serge » se trouve en face de moi. Je ne l'avais même pas remarqué. Même Nathan, qui pourtant semble avoir des réflexes de ninja, sursaute au son de sa voix. Il me lance un dernier regard d'avertissement avant de me serrer brièvement la main avec chaleur.

Puis il me fait un clin d'œil :

« dis-lui de me laisser tranquille et de se détendre. Je sais parfaitement ce que je fais .»

Je lève la tête, un sourcil haussé avec dédain :

- Il a dit : « va te faire foutre, et pète un coup, ça te fera du bien. Et tant qu'on y est, enlève le balai que t'as dans le derrière, tu te sentiras beaucoup mieux ».

Nathan écarquille des yeux avant d'éclater d'un rire silencieux.

Spoiler(cliquez pour révéler)« Je me soupçonne de saboter ma propre vie. Comment ça, aucune idée. Mais, pour l’instant, je vais devoir me contenter de dormir. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour oublier. Pour oublier son visage, son sourire, ses yeux, le contact de ses mains sur ma peau, de ses lèvres sur les miennes. Tous ces souvenirs sont beaucoup trop douloureux. Et ils le sont parce que j’ai déjà vécu ça une fois. J’avais six ans. Bien sûr, cette fois j’avais essayé de me montrer forte, de continuer à vivre. Mais deux fois, c’est beaucoup trop pour moi. Je n’éprouvais pas le même genre de sentiments pour ces deux êtres, c’est vrai. Mais je les aimais plus que tout. »

Puis il me fait un clin d'œil.

< Dis-lui de me laisser tranquille et de se détendre. Je sais parfaitement ce que je fais. >

Je lève la tête, et un sourcil haussé avec dédain :

- Il a dit: < Va te faire foutre, et pète un coup, ça te fera du bien. Et tant qu'on y est, enlève le balai que t'as dans le derrière, tu te sentir as beaucoup mieux. >

- Je crois que je ne vais plus te lâcher, Cassiopée O'Brian. J'espère que ça ne te dérange pas, parce que tu n'as plus le choix.

Je passe distraitement mon doigt sur son torse , dans un sourire.

- Hum je crois que je vais pouvoir le supporter.

Cassiopée n'était pas une reine majestueuse mais une vieille bique menteuse et prétentieuse qui avait mis Poséidon en colère parce qu'elle avait dit que sa fille était plus belle que les Néréides du dieu des océans. Elle avait promis sa fille Andromède à Persée s'il réussissait à la sauver. Une fois que Persée a fini de trucider le monstre marin que Poséidon avait envoyé pour se venger de Cassiopée, elle a repris sa parole.

Tu parles d'un exemple.