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Extrait ajouté par Anne-118 2011-05-17T07:23:09+02:00

Cette salle était restée pratiquement identique à ce qu'elle était du vivant de l'ancien propriétaire, Bill Raynor. John avait tenu à ce qu'il soit ainsi, et, de toute façon, tout leur argent et leur energie avaient été engloutis dans la construstion des cases. Il y régnait une atmosphère de simplicité et de tradition que Mara trouvait attrayante, mais elle avait cruellement conscience qu'aux yeux de l'Américain, la pièce paraissait sans doute vieillotte et triste.

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Mara gravit lentement le coteau, ployant sous le poids du sac de jute accroché à son épaule, le dos meurtri par le canon du fusil qu'elle portait en bandoulière. L'air était immobile, le soleil de midi brillait d'un éclat incandescent dans un ciel sans nuages.Dépassant un affleurement rocheux, elle arriva en vue d'un gros acacia, et s'arrêta pour inspecter le feuillage, cherchant à repérer le bout d'une patte tachetée dépassant d'une branche, ou des formes sombres tapies dans l'ombre. Certes, elle savait que les fauves préféraient laisser les humains tranquilles — c'était même l'une des premières choses que John lui avait enseignées. Toutefois, elle ne pouvait s'empêcher de penser que les deux pintades qu'elle transportait dans son sac la désignaient comme un carnivore, un prédateur qui chassait et devait donc s'attendre à être chassé en retour.Ne décelant aucun signe de danger, elle s'avança sous l'épaisse frondaison pour s'abriter du soleil aveuglant. Tout en reprenant son souffle, elle contempla la plaine. Les arbres, les arbustes et les termitières dessinaient un motif d'une précision quasi géométrique sur les étendues infinies d'herbe jaune-brun. Elle fut tentée de s'attarder pour mieux profiter de la vue, mais elle s'était davantage éloignée de la maison qu'elle n'avait l'habitude de le faire dans ses expéditions en solitaire, et un coup d'œil à sa montre lui indiqua qu'elle serait en retard pour le déjeuner, si elle ne se pressait pas. Elle imaginait sans peine la scène qui s'ensuivrait : Kefa, le chef des boys, se mettrait à marcher de long en large dans la cuisine, en demandant s'il fallait ou non appeler un pisteur et envoyer des secours à sa recherche. Menelik, le cuisinier, ne lui serait d'aucun conseil et ne prononcerait pas un mot. Selon son habitude, le vieillard se contenterait de secouer la tête d'un air réprobateur, afin de bien faire comprendre à tous que cette nouvelle incartade ne le surprenait pas de la part de la femme du Bwana.

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Extrait ajouté par SARA81 2017-12-30T10:23:00+01:00

Une fois de plus,elle eut l'impression qu'un lien étroit les unissait.Mais cela n'avait rien d'étonnant,se dit elle.Ils étaient deux australiens loin de leur patrie,ils avaient travaillés ensemble sur le tournage, et ils venaient tout juste de sauver un bébé buffle.En repensant à ce sauvetage,elle fut envahie par un doux sentiment de joie et de fierté.Ensemble ils avaient défié la loi du plus fort,et ils avaient gagné.

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A mesure qu'ils roulaient, la lumière se mit à rosir et le ciel se teinta d'un mauve profond. Les pintades commencèrent à se percher sur les branches basses des acacias, cherchant un refuge contre les prédateurs nocturnes. Mara alluma les phares, et s'obligea à se concentrer de nouveau sur la route, les yeux fixés droit devant elle. Mais elle ressentait dans chaque nerf de son corps la présence de l'homme à son côté. Et il en allait de même pour lui, elle le savait, de temps en temps, il se détournait du paysage pour la contempler.

- C'était fantastique, déclara-t-il enfin. Je n'oublierai jamais cette expérience.

- Moi non plus, répondit-elle en souriant.

Une fois de plus, elle eut l'impression qu'un lien étroit les unissait. Mais cela n'avait rien d'étonnant, se dit-elle. Ils étaient deux Australiens loin de leur patrie, ils avaient travaillé ensemble sur le tournage, et ils venaient tout juste de sauver un bébé buffle. En repensant à ce sauvetage, elle fut envahie par un doux sentiment de joie et de fierté. Ensemble, ils avaient défié la loi du plus fort, et ils avaient gagné.

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Cela signifiait, en fin de compte, que la réalité n'était pas immuable ; elle pouvait changer, selon la manière dont on l'abordait. Et en ce cas, se dit-elle, peut-être n'était-il pas toujours possible de distinguer le vrai du faux, le bien du mal. Ou la frontière entre la vérité et le mensonge.

Peut-être tout n'était-il qu'une question de choix, de point de vue.

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Mara ferma les yeux. L'air nocturne était empli du parfum des frangipaniers et de l'odeur boisée de la savane qui s'étendait autour d'elle, dense et sombre. Elle imagina des pas silencieux, le bruit imperceptible de pattes de velours. Des yeux jaunes l'épiant avec attention. Elle savait qu'il était dangereux de venir ici sans aucune arme, pas même un bâton, et sans torche électrique. Mais cela lui importait peu. Elle se sentait pleine d'audace, comme si la nouvelle énergie qui circulait dans ses veines la rendait invincible.

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Extrait ajouté par Myriam56 2010-05-07T11:15:36+02:00

1968, dans le centre de la Tanzanie

Mara gravit lentement le coteau, ployant sous le poids du sac de jute accroché à son épaule, le dos meurtri par le canon du fusil qu'elle portait en bandoulière. L'air était immobile, le soleil de midi brillait d'un éclat incandescent dans un ciel sans nuages.

Dépassant un affleurement rocheux, elle arriva en vue d'un gros acacia, et s'arrêta pour inspecter le feuillage, cherchant à repérer le bout d'une patte tachetée dépassant d'une branche, ou des formes sombres tapies dans l'ombre. Certes, elle savait que les fauves préféraient laisser les humains tranquilles — c'était même l'une des premières choses que John lui avait enseignées. Toutefois, elle ne pouvait s'empêcher de penser que les deux pintades qu'elle transportait dans son sac la désignaient comme un carnivore, un prédateur qui chassait et devait donc s'attendre à être chassé en retour.

Ne décelant aucun signe de danger, elle s'avança sous l'épaisse frondaison pour s'abriter du soleil aveuglant. Tout en reprenant son souffle, elle contempla la plaine. Les arbres, les arbustes et les termitières dessinaient un motif d'une précision quasi géométrique sur les étendues infinies d'herbe jaune-brun. Elle fut tentée de s'attarder pour mieux profiter de la vue, mais elle s'était davantage éloignée de la maison qu'elle n'avait l'habitude de le faire dans ses expéditions en solitaire, et un coup d'œil à sa montre lui indiqua qu'elle serait en retard pour le déjeuner, si elle ne se pressait pas. Elle imaginait sans peine la scène qui s'ensuivrait : Kefa, le chef des boys, se mettrait à marcher de long en large dans la cuisine, en demandant s'il fallait ou non appeler un pisteur et envoyer des secours à sa recherche. Menelik, le cuisinier, ne lui serait d'aucun conseil et ne prononcerait pas un mot. Selon son habitude, le vieillard se contenterait de secouer la tête d'un air réprobateur, afin de bien faire comprendre à tous que cette nouvelle incartade ne le surprenait pas de la part de la femme du Bwana.

Ce fut d'abord l'odeur qui alerta Mara — une odeur végétale, âpre et forte, qui détonnait dans la chaleur et la poussière ambiantes. Avant d'avoir pu se livrer à la moindre supposition, elle arriva au sommet de la colline. Et là, elle se figea. Juste en face d'elle, un arbre adulte était couché sur le sol, ses racines pointant vers le ciel. À côté de lui gisait un autre tronc, cassé en deux. Et le carnage se poursuivait plus loin — des dizaines et des dizaines d'arbres arrachés, leurs débris dispersés à la ronde. Tout près d'elle, elle aperçut une grosse bouse de couleur sombre.

Elle inspecta rapidement les alentours, plissant les yeux pour tenter de discerner les formes grises et massives des éléphants en marche. Ils étaient étonnamment difficiles à voir, elle ne l'ignorait pas ; leur couleur foncée se fondait dans la brume de chaleur. Elle finit néanmoins par acquérir la certitude qu'ils ne se trouvaient plus dans les parages, et reporta son attention sur le paysage dévasté. Ce spectacle n'avait rien d'exceptionnel, se dit-elle : les éléphants brisaient souvent des arbres entiers pour ne manger que quelques bouchées ; ils étaient maladroits et gaspilleurs. Cependant, elle ne pouvait se défaire de l'impression qu'il s'agissait ici d'un acte conscient et délibéré. Une démonstration de force. Une présence quasi palpable flottait dans l'air — un puissant mélange de colère et de détermination, qui semblait s'enrouler autour d'elle, comme pour l'aspirer.

Elle reprit son chemin à contrecœur. Au bout de quelques pas, elle se mit à courir, zigzaguant entre les buissons et les rochers. Quand elle eut franchi la colline suivante, elle se retrouva en terrain découvert, et ralentit légèrement l'allure. Elle ne tarda pas à contourner la mare aux hippopotames, bordée de boue craquelée. Et puis, enfin, elle atteignit la piste menant au petit plateau, et aperçut le bouquet de manguiers au sombre feuillage entourant les toits rouges et familiers du lodge.

Elle traversa en hâte le parking, où le seul véhicule visible était un Land Rover découvert, à la peinture défraîchie et à la tôle cabossée. Des espaces libres, nettement délimités par des pierres blanches, s'étendaient de part et d'autre. Contournant la pancarte portant l'inscription Bienvenue au Raynor Lodge, Mara prit un raccourci pour franchir le portail — deux piliers de béton surmontés d'une paire de vieilles défenses d'éléphant patinées par les intempéries, et dont les extrémités se rejoignaient presque, telle une arche d'ivoire au-dessus de sa tête.

Elle suivit le sentier. Par habitude, elle examina rapidement les lieux, en essayant de se mettre à la place d'une cliente nouvellement arrivée. Elle s'assura que les fenêtres aux petits carreaux en losange, sur la façade de pierre du bâtiment principal, étincelaient de propreté, et que les allées avaient été ratissées récemment. Elle jeta un regard en direction des deux rondavels que l'on apercevait d'ici — des cases de terre rondes surmontées d'un toit de chaume, offrant un contraste exotique avec la demeure typiquement anglaise — et constata que les lampes à pétrole étaient à leur place au-dessus de chaque porte. Les meubles en rotin avaient été installés dans le patio, comme si on allait y servir le thé d'un moment à l'autre. Tout était en ordre. Et pourtant, l'endroit donnait une impression d'abandon : tous les rideaux étaient fermés, et il n'y avait pas de livres, de chaussures ou de tasses traînant à l'extérieur. Des fleurs s'épanouissaient encore dans le jardin ; roses d'Inde, géraniums et bougainvillées tachaient de couleurs provocantes le sol poussiéreux. Mais les parties de la pelouse qui d'ordinaire demeuraient vertes toute l'année, arrosées par l'eau des douches, étaient aussi sèches et brunes que l'herbe des plaines.

Un objet sur le bord du chemin capta son regard. L'étui à lunettes de son mari, qu'elle reconnut à son cuir bordeaux. Il avait dû le perdre lors de son départ pour Dar es-Salaam, trois jours plus tôt. Elle se pencha pour le ramasser, et le fusil glissa sur son épaule. En refermant sa main sur le cuir souple, elle repensa à l'instant de leur séparation. À la façon dont elle s'était raidie, quand John s'était penché pour l'embrasser, et au bref contact de ses lèvres sur sa joue. Elle revit son air abattu, lorsqu'il était monté dans son Land Rover. Elle savait que son propre regard reflétait la même défaite, tandis qu'elle regardait le véhicule s'éloigner en cahotant sur la piste bosselée.

Au moment où il avait pris le virage et disparu à sa vue, une nouvelle émotion s'était emparée d'elle, un sentiment indicible. Elle tenta d'en ranimer le souvenir, précautionneusement, comme elle aurait palpé une blessure. Et elle comprit enfin ce qu'elle avait éprouvé à ce moment-là : du soulagement. Oui, elle s'était sentie profondément soulagée à l'idée de leur séparation.

Elle ferma les yeux. Derrière le babil des oiseaux dans les manguiers, elle percevait des voix. Elle songea qu'elle devait apporter les pintades à la cuisine, faire savoir à Kefa qu'elle était rentrée. Mais son corps lui semblait lourd, et elle se sentait infiniment lasse.

Elle leva les yeux en entendant soudain un bruissement dans les arbres, à la lisière du jardin. Un homme déboula sur la pelouse, et elle reconnut Tomba à sa tenue familière — une chemise de cow-boy portée par-dessus le pagne traditionnel.

Il se rua vers elle, pour s'arrêter à quelques pas de distance. Malgré sa hâte manifeste, il la salua poliment, dans un mélange élaboré de swahili et d'anglais.

— Comment va le travail ? Que manges-tu ? Comment va la santé ?

Mara lui retourna les questions, en essayant de dissimuler son impatience. Elle scruta le visage de Tomba, cherchant des signes d'inquiétude, mais n'y lut que de l'excitation.

Dès que les échanges rituels furent terminés, elle demanda :

— Namna gani ? Que se passe-t-il ? Un problème ?

— Nous avons des visiteurs ! expliqua Tomba. Je suis venu prendre leurs bagages !

Mara le dévisagea d'un air étonné, puis secoua la tête.

— Tu te trompes. Nous n'attendons personne.

— Je dis la vérité, insista-t-il. J'ai vu leur Land Rover arriver par là, ajouta-t-il avec un geste en direction de la route de Kikuyu. J'ai couru à travers les arbres pour aller plus vite. C'est pour ça que je suis arrivé avant eux. Ce sont des chasseurs, ça se voit. Ils viennent faire un safari.

Il s'interrompit brusquement et fronça les sourcils, avant de reprendre :

— Vous n'êtes pas contente, Memsahib ? Le Bwana aime bien les visiteurs. Tout le monde les aime.

— Nous n'attendons personne, répéta Mara d'une voix ferme.

Tomba ouvrit la bouche comme pour répondre, mais se borna à la regarder fixement sans rien dire. Elle comprit qu'il tentait d'évaluer la mesure exacte du respect qu'il lui devait. Elle était l'épouse du patron, une Blanche. D'un autre côté, elle était plus jeune que lui, et pas encore mère.

Mara contemplait l'étui à lunettes, évitant son regard. Elle compatissait à sa déception. Il s'était écoulé des semaines, peut-être même des mois, depuis la venue du dernier client de John. Mana savait que, au fil des années, les habitants du village voisin avaient fini par compter sur les droits qu'ils percevaient pour le gros gibier abattu en zone tribale. Et les plus jeunes d'entre eux, sur le travail saisonnier qui leur était ainsi fourni.

— Ils ne vont pas tarder à arriver, reprit Tomba.

— Quand les gens veulent faire un safari, répondit patiemment Mara, ils font une réservation. Et l'agent de John à Dar nous contacte alors par radio.

— Ah ! s'exclama Tomba d'un air entendu. Mais votre radio ne marche pas. J'ai vu Bwana Stimu en train d'essayer de la réparer.

— Quand la radio est en panne, l'agent de John transmet un message à la mission, qui nous envoie un coursier. Si tu as vu un Land Rover venir dans notre direction, c'est qu'il s'agit d'une erreur. Les gens se sont égarés. Ou alors ils ont entendu parler du lodge et ils s'imaginent qu'il fonctionne comme un hôtel.

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