Extraits

« Je t'aime, Nora. Quoi qu'il arrive, promets-moi de t'en souvenir. Je me moque de la façon dont tu es entrée dans ma vie, l'important, c'est que tu y sois entrée. Je ne me rappelle pas toutes mes erreurs, mais je me rappelle ce que j'ai fait de bien. Je me souviens de toi. Tu as donné un sens à ma vie. Tu lui a donné de l'importance. »

Harrison à Nora, dans ses pensées.

-Et ton père,ça ne le gêne pas?répliqua Marcie avec froideur.Ah,mais attends,j'oubliais:il est mort.

D'abord,je ressentis un choc.Ensuite vint l'indignation.Devant une telle méchanceté,la colère me nouait la gorge.

-Eh bien,quoi?poursuivit-elle avec un haussement d'épaules.Il est mort,c'est un fait.Tu préfères faire semblant?

-Qu'est-ce que j'ai bien pu te faire?

-Tu existes.

Je m'y appuyai, les yeux pleins de larmes, mais pas une seule ne coula. La colère, la frustration étaient encore trop présentes et mes sanglots restaient prisonniers de ma gorge. Mais j'étais certaine que quelques minutes plus tard, quand tout serait retombé et que je comprendrais ce que je venais de faire, je sentirais mon cœur se briser.

Patch enfouit son visage au creux de mon cou et ses mains glissèrent au bas de mon dos. Il poussa un profond soupir.

-Je t'aime, souffla-t-il dans mes cheveux. Je ne me rapelle pas avoir été plus heureux qu'aujourd'hui.

-Comme c'est touchant.

Une forte voix s'éleva du recoin le plus sombre de l'abri, près du mur.

-Emparez-vous de l'ange.

Une poignée de jeunes hommes aux silhouettes de géants, sans doute des néphilims, sortirent de l'ombre et entourèrent Patch.

" J'étais injuste, je le savais, mais je devais me protéger. Avais-je le choix ? Il aurait tenté de m'en dissuader. C'était mieux pour nous deux.Je ne pouvais pas attendre patiemment que ce qui m'était le plus cher disparaisse. Je ne pouvais pas lui montrer à quel point je m'étais attachée et rendre les choses plus difficiles. Et par-dessus tout, je refusais qu'il perde tout ce qu'il s'était battu pour obtenir.Les Archanges cherchaient une bonne raison de le bannir et je leur facilitais la tâche.

Comme s'il doutait de ma détermination, Patch scruta mon visage... "

Sur le parking, je retrouvai Vee courbée en deux, haletante, la chemise trempée de sueur.

— Bravo pour la diversion.

Elle releva la tête, le visage cramoisi.

— T'as déjà essayé de courir après une voiture ? souf-fla-t-elle.

_Ma mère ne va pas tarder, dis-je. Nous ferions mieux d'aller chez toi.

Patch passa une main le long de sa mâchoire ombrée d'une barbe naissance.

_Je n'ai pas l'habitude d'amener des gens là-bas.

Cette réponse commençait à me fatiguer.

_C'est un secret d'Etat, c'est ça? répliquai-je, luttant pour réprimer mon agacement. Ou alors, une fois que j'y serai, je ne pourrais plus jamais ressortir?

Patch me dévisagea quelques instants puis plongea la main dans sa poche. Il enleva une clé de son trousseau et la glissa dans la poche de mon pyjama.

_Une fois que tu y sera, il faudra revenir.

_Bon dépêche-toi, sinon tes donuts vont rejoindre la liste des espèces menacées.

(Vee)

-Rends-moi un service, dis-je enfin, d’une voix que je ne reconnus pas. Préviens Vee que je suis rentrée à pied. J’ai besoin d’être seule.

-Mon ange?

Patch chercha ma main, mais je me détournai. Je m’éloignai d’un pas mécanique, mettant machinalement un pied devant l’autre. Incapable de penser, je laissai mon corps me guide, m’entraîner de plus en plus loin de Patch.

-Désolé de t'avoir laissé en plan. Mais apparemment tu as trouvé quelqu'un pour te raccompagner.

-Ne t'en fais pas, répliquai-je sans dissimuler mon agaçement. J'ai retenu la leçon : ne jamais plus sortir avec toi.