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Jetant un oeil à la pendule, je tapotai mon crayon sur mon cahier, en rythme avec la trotteuse.

Génial. A ce train-là, j'étais sûre de me ramasser une mauvaise note.

Malgré ma détermination à regarder droit devant, le grattement sur le papier à côté de moi m'intriguait. Que pouvait-il bien rédiger ? Il ne pensait pas que passer dix minutes assis à côté de moi suffisait à me connaître ? D'un bref coup d'oeil, j'aperçus plusieurs lignes et son paragraphe croissait toujours. N'y tenant plus, je lui demandai :

- Qu'est-ce que tu écris ?

- Et elle parle le français, termina-t-il en rajoutant en dernière ligne de sa belle écriture fluidde

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Il posa les mains sur le comptoir, presque contre mes cuisses. La tête penchée de côté, il s'approcha. Il exhalait une odeur boisée, un parfum d'herbe après la pluie, qui m'entêtait.

Je pris deux inspirations erratiques. Non. Quelque chose n'allait pas. Je ne voulais pas ça. Pas avec Patch. Il me terrifiait. Cette angoisse avait bien sûr quelque chose de délicieux, mais aussi d'effroyable. D'inexplicable.

— Tu ferais mieux d'y aller, soufflai-je. Oui, il faut vraiment que tu y ailles.

— Aller où? murmura-t-il contre mon épaule. Plutôt par ici ? Ou par là?

Il promena ses lèvres à la naissance de mon cou. Mon cerveau ne semblait plus en état de former des pensées cohérentes. Patch avait franchi la ligne de ma mâchoire et remontait lentement sur ma peau...

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- Tu ne t'étais pas maquillée, remarqua t-il.

- J'ai dû oublier.

- Fais de beaux rêves.

p.126.

Pour l'extrait précédent le numéros de page est 125. :)

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Elle poserait les questions habituelles... A-t-il de bons résultats ? Que font ses parents ? A-t-il une activité en dehors des cours ? A-t-il envie d'aller à l'université ? Ecoute Maman, je le soupçonne d'avoir un casier.

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-J'adore les anesthésiants, soupira-t-elle d'un air béat. Vraiment. C'est dingue. C'est encore mieux que le cappucino d'Enzo. Hé, ça rime. Le cappucino d'Enzo. C'est un signe. J'ai toujours su que je serais poète. Je te compose un autre poème ? Je suis la reine de l'improvisation.

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Si je ne suis pas revenue dans deux minutes, je paierai les quinze dollars, lui lançai-je. Avant même d'avoir mûrement réfléchi ou d'avoir ras- semblé ce qui me restait de patience, je fis quelque chose qui ne me ressemblait pas du tout : je me glissai sous la corde et, sans une hésitation, je traversai les allées de jeux vidéo à la recherche de Patch. Je me répétais que c'était insensé, mais comme une boule de neige qui gagne en vitesse et en puissance, j'étais incapable de m'arrêter. Je ne voulais qu'une chose : le trouver et sortir de là

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- Quel est ton nom ? demandai-je, prête à écrire.

En levant les yeux, j'essuyai un autre sourire sardonique. Celui-là semblait me défier de tirer quoi que ce soit de lui.

- Ton nom, insistai-je, espérant que ma voix faiblissait seulement dans mon imagination.

- Appelle-moi Patch. Et je suis sérieux : appelle-moi, ajouta-t-il avec un clin d'oeil.

Je commençais à me demander s'il se moquait de moi.

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Il secoua la tête et murmura dans mes pensées : un baiser...

Ça n'était pas une question, mais un avertissement. Je ne protestai pas et, avec un sourire espiègle, il se pencha vers moi. Au début, un effleurement, rien de plus. D'une douceur troublante et envoûtante. Je me mordis les lèvres et son sourire s'élargit.

- Un autre?

Je passai mes mains dans ses cheveux et l'attirai à moi.

- Un autre.

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-Oublions la poésie. Je suis plutôt du genre comique. Une petite blague ?

-Hein ? dis-je en la regardant, interloquée.

L'infirmière leva les yeux au ciel.

-Ca recommence.

-Vous voulez entendre une blaque vaseuse ? répéta Vee.

-Dis toujours.

-Mettez vos bottes et c'est parti !

-On va peut-être y aller doucement sur les antalgiques, proposai-je à l'infirmière.

-Trop tard. Je viens de lui en administrer une nouvelle dose. Vous verrez, d'ici dix minutes, ça vaudra le détour, ajouta-t-elle avant de quitter la pièce.

-Alors ? demandai-je à Vee. Le verdict ?

-Verdict ? Mon médecin est un gros mou. Un Oompa Loompa. Et ne me regarde pas comme ça. Pour sa dernière visite, il s'est mis à faire la danse des canards. Et il s'empifre de chocolat. Il semble montrer une préférence pour les animaux. Tu sais, ces lapins tout en chocolat qu'ils vendent dans les magasins, pour Pâques ! Voilà ce que le Oompa Loompa a engloutis pour son dîner, avec quelques smarties pour faire passer le tout.

-Par verdict, je voulais dire..., rectifiai-je avec un signe à l'équipement médical autour d'elle.

-Ah. Eh bien, un bras en miettes, un traumatisme crânien, accompagnés d'un assortiment de plaies, égratignures et ecchymoses. Heureusement pour moi, j'ai des réflexes. J'ai pu esquiver et éviter le pire. Je suis un vrai chat. Catwoman. Invulnérable. D'ailleurs, s'il a pu m'amocher un peu, c'est uniquement à cause de la pluie. Tu sais que les chats ont horreurs de l'eau. ça nous déstabilise. C'est notre Kryptonite.

-Je suis tellement désolée. C'est moi qui devrais être sur ce lit d'hôpital, pas toi.

-Et me privée de mes drogues ? Ttt ttt. Pas moyen.

-La police à une piste ?

-Rien. Nada. Zilch.

-Aucun témoin ?

-Dans un cimetière au milieu d'une averse ? remarqua Vee. Les gens normaux étaient chez eux.

Elle avait raison. Les gens normaux restaient chez eux. Mais Vee et moi étions dehors, ainsi que cette mystérieuse inconnue qui l'avait suivie dans la rue.

-Que s'est-il produit exactement ?

-Je m'approchais du cimetière, comme convenu, quand soudain j'ai entendu des bruits de pas qui me rattrapaient. Je me suis retournée, puis tout s'est passé très vite. Je l'ai vu sortir un revolver et se jeter sur moi. Comme je l'ai expliqué à la police, dans ces moments, ça n'est pas le pragmatisme qui règne. On ne se dit pas : "regarde bien son visage", mais plutôt : "Bon Dieu de bon Dieu, ce barjo va me descendre !"

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- Alors, Patch. Admettons que tu trouve à une soirée. La pièce est remplie de jeunes filles. Il y a des minces, des rondes, des grandes, des petites, des blondes, des brunes, des rousses. Certaines sont expansives, d'autres paraissent plus timides. Tu as repéré un fille [...], comment t'y prends-tu pour lui faire comprendre ton intérêt ?

- Je la distingue. Je vais lui parler.

[...]

- Je l'observe, répondit Patch. Je divine ses pensées et ses réactions. Comme elle ne me donnera pas de réponce directe, je dois être attentif. Positionne-t-elle son corps face au mien ? Soutient-elle mon regard avant de détourner les yeux ? Sev mort-elle les lèvres, tripote-t-elle ses cheveux - comme Nora par exemple ?

[....]

- Elle marche, conclut Patch, en heurtant une nouvelle fois ma jambe.

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