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Ce n’était pas ainsi que j’avais prévu de passer ma vie ni ma soirée. J’aurais aimé me sauver, mais cela ne semblait plus possible.
— Chut ! fit la femme d’une voix douce, en dressant son épée dans une trajectoire qui traversait mon cou.
Au point le plus élevé de son geste nonchalant, elle hésita, puis elle fronça les sourcils en baissant les yeux.
Je haletais et je tremblais de tout mon corps, mais je suivis son regard. Une pointe d’acier était apparue entre les côtes de la femme, à gauche de son sternum, et tandis qu’elle poussait un grognement de surprise, un bras musclé entoura son cou, et elle fut tirée brutalement en arrière. Je vis la pointe de la lame jaillir davantage de sa poitrine ; j’étais incapable de détourner le regard.
Sa surprise s’était transformée en rage, mais il était trop tard. Elle tenta de se retourner, mais l’éclat argenté dans ses yeux s’estompait déjà. Elle s’affaissa sur les genoux ; son épée racla la chaussée avant de tomber bruyamment. Elle me lança un dernier regard irrité, puis elle bascula et mourut.
L’homme penché sur le corps tira son épée. Il n’arrivait pas à la retirer du corps et dut poser un pied sur le dos de la femme pour tirer dessus par secousses brusques. L’épée émit un horrible son de succion qui me donna envie de vomir. Mais pas par altruisme. Je me disais simplement qu’elle aurait produit le même son en sortant de mon corps.
Mon sauveur haussa un sourcil.
— Ça lui apprendra à garder l’esprit ouvert.
Quelqu’un respirait très fort et très rapidement. Ce n’était pas le nouveau venu, l’homme à la barbiche bien taillée, aux cheveux noirs en bataille et au visage balafré. Ce n’était certainement pas la putain morte. Ce devait donc être moi.
J’inspirai profondément en souriant.
— Sionnach, dis-je. Tu n’as rien de mieux à faire que de me servir de garde du corps ?
Il haussa les épaules et regarda le cadavre.
— Non.
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