Les Années

Absolument brillant et hypnotique... j'y suis allé un peu suspicieux, en trainant du pied... Annie Ernaux nous convoque à un moment de très grande littérature...

J'ai souvent lu que son style était assez sec et minimaliste. Je ne comprends absolument pas ces points de vue : son style est assez unique, pas tout à fait simple, mais pas complexe non plus, mais suffisamment étrange pour devoir lire plusieurs fois une phrase...

J'ai été complètement capté par ce portrait d'une femme inconnue ( la narratrice, inconnue à elle-même) qui devient le portait d'un pays et de l'histoire de ce pays...C'est assez grandiose!

Finalement, je comprends cette idée obsédante de transfuge de classe, de "fille du milieu", et de ne pas savoir auquel on appartient.

Je savais avant de commencer ce livre qu'Annie Ernaux et moi, cela faisait deux, comme la plupart des écrivains et écrivaines de cette période. Et même si j'ai réussi à aller au bout de ce livre, il ne me laissera pas un souvenir impérissable. Son style, qui est très particulier (et qui donc doit plaire à certains), à tendance à me perdre dans des paragraphes que je dois relire pour les comprendre, et à créer des longueurs interminables. Je ne réitérerai pas l'expérience, mais sans pour autant être fâchée avec l'autrice.

bon moment de lecture, lu principalement pour valider la consigne d'un challenge.

Une redécouverte étonnante, au détour d'un rayonnage de bibliothèque. Redécouverte car ma dernière lecture d'Annie Ernaux doit remonter au collège (Le Voile Noir). Sa nomination au prix Nobel de littérature m'a donné envie de retrouver sa plume.

Etonnante parce que ce récit m'a beaucoup plu, alors que je ne savais que vaguement ce dont il était question en débutant ma lecture. J'ai été très rapidement prise par la plume très fluide d'Annie Ernaux. L'idée de faire de son autobiographie un récit inclusif, rédigé à la troisième personne est absolument brillante. Son objectivité assumée lui permet de créer narration, sensible et parlant tant pour celleux qui ont vécu aux mêmes périodes qu'elles que pour les autres, dont je fais partie. Même si je ne pouvais pas m'identifier aux phénomènes rapportés, cela ne m'a cependant pas empêchée d'accrocher facilement à cette histoire de "Madame tout le monde". Le roman se lit facilement : il est court, découpés en paragraphes n'excédant jamais deux ou trois pages. Les sujets abordés (la vie quotidienne et son évolution notamment) parlent à tou.te.s.

En gros, ça se dévore bien, même en 2023.

Première lecture d'Annie Ernaux et je ne suis pas déçu ! Le livre est comme autobiographique, à la fois de l'auteure et de la France avec elle, l'accompagnant. Récit d'une vie ordinaire et banale qui permet de s'y reconnaître facilement, le tout grâce à une écriture épurée mais élevée. Témoin des premiers émois, des premières expériences, des premières déceptions ; témoin des luttes, des espoirs, des changements, des époques... Témoin du monde ; récit d'une vie. Touchant !

Un récit riche et foisonnant, à la structure narrative unique. Mais comme c'était dur de s'accrocher... Cette autobiographie collective est maintenant un peu trop en décalage par rapport à notre propre génération, mais la multiplicité des sujets abordés, sans fard, fait tout l'intérêt de ce livre.

Cette oeuvre résume la vie de l'auteure qui a le don, avec une écriture très littéraire et sociologique à la fois, de nous associer à ses impressions des moments clés de la vie, qui est d'abord la sienne mais qui est aussi la nôtre. Exemplaire.

Les souvenirs qui surgissent à partir de photos, soulignent le passage du temps et mettent en lumière (de l'après guerre à nos jours) l'évolution des comportements et de la société. Un regard très acéré, au couteau comme l'écriture d'Annie Enaux, d'une extrême précision pour cette rétrospective sociologique. Les objets, musiques, relations évoqués renvoient à une mémoire collective et en cela sans doute parlent à beaucoup. Mais l'intime, la singularité des êtres, leur affectivité, liens... tout cet univers sensible et original manquent au récit.

Pas apprécié, dommage car j'avais bien aimer son recueil de nouvelles.