Extraits

Il posa son bras droit sur la table pour y appuyer son menton, les doigts de sa main gauche pianotant sur le plateau de bois tandis qu'il me fixait du regard. Il avait dû me reconnaître : combien y avait-il d'Orientaux haut gradés dans l'Organisation se baladant avec deux jhereg sur les épaules ?

Après m'avoir fixé assez longtemps pour essayer de me convaincre qu'il était impressionnant, il annonça :

- Si vous tentez de développer vos affaires, cela causera la chute d'une puissante organisation.

Bon, passionnant. Je me penchai par-dessus la table et le giflai.

- Rocza veut le manger, patron. Elle peut ?

- Peut-être plus tard, Loiosh. Ne me dérange pas.

Je m'adressai au Tiassa :

- J'ai une vision de vous avec les deux jambes brisées.

Je me demande si elle est prémonitoire...

Il marmonna quelque chose à propos d'un manque d'humour, puis ferma les yeux. Au bout d'à peu près trente secondes, je vis de la sueur sur son front. Puis il secoua la tête et sortit un jeu de cartes enveloppé dans du velours bleu orné de l'insigne de sa Maison. J'émis un grognement. Je déteste quand ils me tirent les cartes.

- Peut-être qu 'il veut faire une partie de shereba ? proposa Loiosh.

Je perçus le léger écho psionique du rire de Rocza. L'oracle arborait une expression de contrition.

- Je ne captais rien, expliqua-t-il.

- D'accord, d'accord. Allons-y.

Une fois le rituel effectué, il tenta d'expliquer tous les indices sibyllins que lui livraient les cartes.

- Juste les réponses, s'il vous plaît, dis-je.

Il parut blessé. Il étudia le Mont des Changements pendant quelques instants, avant de dire :

- Pour autant que je puisse en juger, mon seigneur, cela n'a pas d'importance. Ce qui va arriver ne dépend d'aucune des actions que vous allez entreprendre.

Il reprit son expression contrite. Il avait dû s'entraîner.

- C'est le mieux que je puisse faire. Splendide.

D'accord, soupirai-je. Gardez la monnaie.