Les Balmes rouges, Tome 1 : Saigneur de guerre

Des maisons basses et longues entouraient la base de la gigantesque construction. Une première muraille les protégeait de toute attaque. Ensuite venait une seconde enceinte, plus petite, moins étendue, composée par les baraquements de la Garde Blanche et des champs de tournois. Le vert des pelouses accentuait la pâleur des hauts murs crénelés. Un fossé, rempli d’eau claire, courait le long du rempart central enfermant le Château. Un pont-levis dont le mécanisme de bronze et de fer brillait sous l’ardeur du soleil permettait l’accès à la cour intérieure. Piétaille en uniforme blanc, des hommes en armes arpentaient les chemins de garde et les passages. Des dizaines de donjons lançaient leur faîte vers le ciel, atteignaient des hauteurs vertigineuses, conféraient un effet d’étirement à la gigantesque forteresse. Les ardoises des toits réfléchissaient les rayons du soleil, aveuglant quiconque les fixait sans précaution. Tout n’était que blancheur et dégradés de blancs, du clair au foncé avec parfois des touches de noir, de rouge ou de vert. Et, au-delà le dernier rempart, le regard découvrait une immense plaine herbeuse où une large route dallée serpentait doucement vers l’horizon. Une foule de piétons accompagnait des convois fractionnés en petites cohortes d’une poignée de chariots tirés par des bœufs ou des chevaux.