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Alors qu’ils approchaient, elle aperçut quelques créatures ressemblant à K'alvek sortir de sous les tentes et les regarder passer. Ces spécimens masculins étaient aussi grands que lui, au moins deux mètres de hauteur, avec la même peau dorée, des stries sur leur dos nu et des oreilles pointues. Certains portaient leurs cheveux foncés attachés et tressés comme K'alvek, et d’autres les laissaient retomber sur leurs épaules.
Elle pouvait ressentir leur curiosité à son sujet comme un écho lointain dans sa tête. Rien d’aussi fort que les sentiments qu’elle pouvait lire sur K'alvek, mais ils étaient là. Ils se demandaient quel genre de créature étrange elle était et pourquoi K'alvek la portait sur son dos. Ils se demandaient si elle était un animal blessé ou peut-être une proie.
Danica ressentit un éclair d’indignation. Elle n’était pas une proie ! K'alvek rit doucement et elle lui lança un regard noir.
— Tu ferais moins le malin si un groupe d’hommes se demandait s’ils devaient te manger, maugréa-t-elle.
— Ils ne te toucheront pas, dit-il d’un ton si sérieux qu’elle le crut.
Afficher en entierLe chemin rocailleux descendit en pente raide et K'alvek se retourna pour la prendre dans ses bras avant de continuer.
Il savait qu’elle était fatiguée sans qu’il ait à le lui demander.
— Je peux marcher, protesta-t-elle.
— Tais-toi, femme, riposta-t-il.
Elle voulut s’indigner, mais il avait raison. Parler la fatiguait et rendait sa gorge encore plus sèche.
— Es-tu toujours aussi autoritaire ?
— Es-tu toujours aussi têtue ?
Elle fronça les sourcils.
— Quasiment, oui.
Sa gorge émit un son bourru.
— Ça ne m’étonne pas.
Il était difficile de s’indigner en étant aussi fatiguée, mais elle ne pouvait pas le laisser s’en tirer avec ses commentaires désobligeants.
— Je suppose que tu as l’habitude de jeter des femmes sur ton épaule, mais je ne suis pas une demoiselle en détresse.
Maintenant, c’était à son tour de froncer les sourcils.
— Tu es la première femme que j’ai dû jeter sur mon épaule.
— Je trouve ça difficile à croire, marmonna-t-elle.
— Les femmes de ma planète ne sont pas aussi petites que toi. Il me serait difficile d’en porter une. Et aucune d’entre elles n’essaierait de traverser les sables toute seule.
— Oh, dit Danica en ne pouvant s’empêcher de se sentir humiliée. Tant que me jeter sur ton épaule et me claquer les fesses ne devient pas une habitude…
Ses lèvres s’agitèrent alors qu’il la regardait, puis il haussa les épaules.
— Seulement si tu continues à être têtue, femelle.
Elle voulut riposter, mais elle était trop épuisée.
— Arrête de parler, ordonna-t-il, mais son ton était doux. Repose-toi.
— Juste un petit moment, dit-elle, en passant un bras autour de son cou et en s’appuyant sur lui, sa joue reposant sur la fermeté de son torse.
Son torse semblait frais contre sa peau surchauffée, comme le dessous d’un oreiller. Elle enroula son autre bras autour de son cou, se tortillant de sorte qu’une plus grande partie de son corps touche sa peau. Il la tira plus près de lui. Jamais elle ne s’était sentie autant en sécurité de sa vie. Après quelques pas supplémentaires, elle ferma les yeux et elle succomba à l’épuisement causé par la chaleur.
Afficher en entierEn rouvrant les yeux, elle réalisa qu’elle avait dû perdre trop de sang, car elle commençait à avoir des hallucinations. Elle cligna des yeux plusieurs fois, mais ça ne fonctionna pas.
Une créature imposante se tenait au-dessus d’elle. À première vue, il ressemblait à un homme. Un homme imposant, torse nu, aux muscles saillants, des lanières de cuir enroulées autour de ses avant-bras, ainsi qu’une lanière en travers de son torse. Mais lorsque Danica leva la main devant ses yeux pour se protéger des rayons du soleil et mieux le regarder, elle s’aperçut que sa peau était d’un or profond et que d’épaisses entailles noires couvraient les muscles massifs de sa poitrine. Elle observa son visage et ses yeux verts bordés de khôl qui la fixaient intensément sous des sourcils bien aiguisés. Enfin, elle remarqua sa longue chevelure brune attachée derrière sa nuque et ses oreilles pointues.
Des oreilles pointues. Son cœur se remit à battre la chamade alors que les images de son rêve lui revenaient en tête. La rudesse de sa peau dorée, les stries épineuses sur son dos, le goût salé de sa nuque. Le sentiment de manque.
Il haussa un sourcil en se penchant plus près d’elle. Malgré la peur qui s’emparait d’elle et l’empêchait de hurler, Danica ne put éviter de remarquer une bosse qui se devinait sous le tissu de son pantalon et s’étendait jusqu’à mi-cuisse. Il n’était pas difficile de constater qu’elle était énorme et dure. Elle recula en traînant sa jambe blessée, ressentant à la fois de l’embarras et des tremblements dus à la panique.
Puis elle ressentit un élan de plaisir dont elle sut instinctivement qu’il ne lui appartenait pas, qu’il ne pouvait pas lui appartenir, avant que le monde autour d’elle ne se trouve obscurci par des points noirs. Comment pouvait-elle ressentir d’autres émotions que les siennes ? Cette question flotta dans son esprit, puis elle perdit connaissance et sentit les bras puissants de la créature la rattraper.
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