Les Barbares de la planète de sable, Tome 2 : Captive

Max s’arrêta, se préparant, alors que les mêmes barbares qui les avaient attaqués plus tôt déferlaient sur eux. L’extraterrestre qui la tenait fut tué d’un seul coup de lame incurvée et elle s’éloigna de lui en vacillant, regardant le sang s’écouler de sa blessure et tremper le sol.

— Putain.

Elle avait été si proche de la lame qu’elle l’avait entendu siffler quand elle avait fendu l’air.

Max vit Tori se battre aux côtés des barbares aux torses nus et essaya de l’appeler, mais sa bouche ne répondait pas. Elle savait qu’elle devait courir, mais ses pieds étaient ancrés au sol alors que des hurlements l’entouraient.

Bouge, Maxine. Elle pouvait entendre la voix critique de sa mère dans sa tête, l’appelant par le prénom qu’elle avait toujours méprisé. Typique, pensa-t-elle. Même morte, ma mère me rend folle.

Mais la voix la fit sortir de sa torpeur et elle se tourna vers Tori. Si seulement elle pouvait atteindre la femme qui tailladait les extraterrestres avec ses épingles à cheveux en forme de piques. Mais, avant qu’elle puisse bouger, Max fut poussée brutalement en avant. Une autre main se referma sur son poignet et la tira à travers les portes, juste avant qu’elles ne se referment.

Elle s’effondra au sol, en partie à cause de l’épuisement et en partie à cause de la force de la poussée. Ses mains heurtèrent les pavés et la douleur parcourut ses bras. Elle resta au sol, le souffle coupé, alors que de la bile menaçait de l’étouffer.

Les chasseuses de primes avaient essayé de la sauver et elle avait tout gâché. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle avait complètement gâché sa chance de s’enfuir et, maintenant, elle était coincée derrière des murs imposants, avec une bande d’extraterrestres qui ne semblaient guère amicaux.

En levant les yeux, Max vit l’extraterrestre masqué qui avait attrapé son poignet et l’avait forcée à entrer dans la ville. Sous la capuche, son regard sombre étincelait, mais ce n’était pas le même regard railleur que celui de l’extraterrestre qui gisait à l’extérieur des murs. Non, ce regard semblait plus curieux qu’autre chose.

Son regard se déplaça de lui à la foule qui se rassemblait autour d’elle. Que d’immenses créatures à la peau dorée et aux oreilles pointues, portant des capes de différentes couleurs qui tourbillonnaient autour de leurs jambes.

Elle frotta ses bras nus. Si seulement elle portait autre chose que le gilet noir sans manches qu’on lui avait donné pour passer pour une chasseuse de primes. Malgré le fait qu’elle se trouvait dans un désert, elle ressentit un frisson, alors que des centaines de paires d’yeux l’observaient.

De toute évidence, ils n’ont jamais vu d’humaine auparavant, pensa-t-elle. Max voulut expliquer que la plupart des humains étaient plus grands qu’elle, même les femmes, mais elle réalisa que cela n’avait aucune importance. Ils mesuraient tous plus de deux mètres, donc même le plus grand humain qu’elle avait jamais rencontré était plus petit qu’eux. Le fait que sa peau ne soit pas dorée comme la leur et que ses oreilles ne soient pas pointues était probablement plus intéressant pour eux. Même les barbares qui venaient d’attaquer le groupe avaient ces deux caractéristiques physiques, elle en conclut que ça devait être un phénomène planétaire. Ou peut-être que les deux groupes étaient liés, même s’ils semblaient se comporter de manière assez différente.

Les extraterrestres la regardaient fixement. Elle ne savait pas s’ils étaient vraiment perplexes ou si c’était l’inclinaison de leurs sourcils qui leur donnait cet air.

L’extraterrestre qui l’avait poussée à l’intérieur se redressa de toute sa taille et lui adressa un sourire méprisant.

— Bienvenue chez les Cresteks.

Pourquoi Max avait-elle l’impression que c’était un avertissement plutôt qu’un message de bienvenue ? L’extraterrestre à la cape bleue qui avait saisi son poignet lui tendit la main pour l’aider à se relever, puis lui fit un petit signe de tête.

— Viens.

Son ton n’était pas aussi dur et insistant que celui des autres et elle le laissa l’aider à se relever. Lorsqu’il tourna ses paumes pour inspecter ses éraflures, elle tressaillit un instant, avant de ressentir une chaleur réconfortante se répandre dans ses bras.

— Toi, agasi, aboya un extraterrestre portant une cape marron foncé à l’extraterrestre qui se tenait à côté d’elle. Amène-la.

Max sentit l’extraterrestre qui lui tenait les mains tressaillir au mot « agasi », mais il glissa une main sur son coude et la fit avancer. Elle tendit le cou pour regarder par-dessus son épaule les portes de la ville, maintenant verrouillées. Elle ne pouvait rien entendre à travers le bois épais, mais elle se demanda si Tori avait survécu à la bataille. Connaissant la féroce Zévrienne, elle était presque sûre que oui.

Les chasseuses de primes continueraient-elles à essayer de la sauver ? Même si elle était devenue amie avec Holly, elle se demandait si elles la considéraient encore comme une prime. Essayaient-elles de la sauver pour pouvoir encaisser l’argent ou essayaient-elles de la libérer parce qu’elles la considéraient comme l’une des leurs ? Elle n’avait jamais eu beaucoup d’amis et n’était pas toujours très douée pour juger en qui elle pouvait avoir confiance. Elle voulait croire que les femmes ne la vendraient pas, après tout ce qu’elles avaient vécu ensemble.

Se retournant, elle garda les yeux baissés tandis qu’on la guidait vers l’avant. Dans tous les cas, elle devait quitter la planète et retourner à ses recherches. Elle avait travaillé trop dur pour laisser mourir sa découverte.

Elle devait s’enfuir de la ville. Elle jeta un coup d’œil à l’énorme extraterrestre à côté d’elle et laissa échapper un long soupir. Plus facile à dire qu’à faire, Maxine.