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C’était une époque exaltée et sanguinaire où la galanterie avait besoin d’un peu de férocité pour s’élever à l’attachement romanesque, et Bois-Doré, hors du combat, où il se portait vaillamment, était d’une mansuétude révoltante. Il n’avait assassiné aucun mari, aucun frère ; il n’avait égorgé aucun rival dans les bras de ses maîtresses infidèles ; Javotte ou Nanette le consolaient aisément des trahisons de Diane ou de Blanche. Il passait donc alors, malgré son goût pour les romans de pastorale et de chevalerie, pour un petit esprit et un cœur tiède.
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Parmi les nombreux protégés du favori Concini, don Antonio d’Alvimar, Espagnol d’origine italienne, qui signait Sciarra d’Alvimar, fut un des moins remarqués, et cependant un des plus remarquables par son esprit, son instruction et la distinction de ses manières. C’était un fort joli cavalier, dont la figure n’annonçait pas plus de vingt ans, bien qu’à cette époque il en déclarât trente. Petit plutôt que grand, robuste sans le paraître, adroit à tous les exercices, il devait intéresser les femmes par l’éclat de ses yeux vifs et pénétrants et par l’agrément de sa conversation, aussi légère et aussi charmante avec les belles dames qu’elle était nourrie et substantielle avec les hommes sérieux. Il parlait presque sans accent les principales langues de l’Europe, et n’était pas moins versé dans les langues anciennes.
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