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La lune était pleine quand Jeanne atteignit la rivière. Les eaux calmes, silencieuses, s’étiraient sous un ciel troué par la masse imposante de l’astre. Sous son éclat, on distinguait une sorte de lavoir sommaire ; c’était là que, le jour, les femmes de Fleurville venaient battre leur linge. On y réglait les problèmes des unes et des autres, à grandes exclamations ponctuées de coups de battoir. On s’y querellait aussi mais il était rare que les femmes en viennent aux mains. En général, les injures et les imprécations suffisaient à calmer le jeu.
La jeune fille frissonna, serra contre sa poitrine son baluchon de grosse toile, comme s’il avait le pouvoir de la réchauffer dans ce froid coupant d’avril. La lune semblait émettre une lumière glacée qui se posait sur l’eau, l’irradiait de sa clarté fantomatique.
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