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Extrait

Extrait ajouté par LolitaChouTk 2018-07-13T12:54:37+02:00

Lundi 26 juin 16 h 38

J’ai rendez-vous à 18 h 15 avec la jeune femme qui m’a téléphoné pour l’annonce, et je me suis aperçue après son appel que je n’avais même pas pensé à lui demander son nom. C’est stupide de ma part, et d’une telle indélicatesse ! Je n’ai pas osé la rappeler. Je me le suis vertement reproché, même si j’ai des excuses, car parler au téléphone est bien trop pénible pour moi. Le docteur Borodine m’encouragerait à ce genre d’exercice, j’en suis sûre. Il aurait certainement raison. Malgré tout, si je peux éviter de me mettre toute seule dans des situations que je déteste, je ne vais pas m’en priver. Thérapie ou pas thérapie.

Je ne sais pas de quelle façon cette jeune femme aura interprété mon manque de curiosité. Je ne voudrais pas passer à ses yeux pour une de ces personnes prétentieuses pour lesquelles une employée de maison en vaut une autre, sans qu’il soit nécessaire de connaître son nom.

De plus, elle m’a fait très bonne impression, même si j’ai eu par moments quelques difficultés à la comprendre. Mais ça, c’est le mal du siècle : les gens n’articulent plus. Ils n’articulent plus du tout. Jusqu’aux acteurs qui se mettent à marmonner, c’est un comble. Pourtant, il me semble que le moins que l’on puisse espérer d’un acteur, c’est qu’il parle clairement ? Eh bien non, c’est à croire que certains ont décidé de ne plus s’exprimer qu’en voyelles et grommelots. C’est pire encore pour les nouveaux chanteurs : entre ceux qui s’époumonent en braiements ridicules et ceux qui chuchotent de si près dans leur micro qu’on s’attend à les voir le lécher comme une glace en cornet, impossible de comprendre les paroles, maintenant. Le soir, dans mon fauteuil, je penche de plus en plus vers mon téléviseur tel un vieux sapin qui s’effondre, l’oreille tendue, à tenter en vain de décrypter les paroles sur leurs lèvres. Sans parler de ces cameramen qui filment de façon saugrenue et enchaînent les gros plans sur les mains des chanteurs ou le regard des danseurs, dont personne n’a rien à faire. C’est grotesque.

Enfin, je suppose que c’est à moi de m’adapter car je pressens bien que, si je ne le fais pas, il y a fort peu de chances que la société change, elle, pour mieux me satisfaire.

Comme le dirait Josiane « il faut savoir évoluer » – à supposer que vivre dans un monde dans lequel les gens ne se comprennent plus qu’à moitié, lorsque par hasard ils se parlent, représente une évolution. Quoi qu’il en soit c’est la réalité, les gens ne font plus aucun effort pour se rendre intelligibles.

Josiane dirait que c’est moi qui suis sourde, et rien ne prouve qu’elle ait tort.

Non, la seule chose qui m’a embarrassée, dans ma conversation avec cette jeune femme – je dis « jeune », je n’en sais rien, je me fie au timbre de sa voix –, c’est un détail sans importance qu’il me faut néanmoins signaler, puisque je suis censée relater mes journées sans rien omettre (ou le moins possible en tout cas), suivant la consigne très claire que m’a donnée le docteur Borodine.

Donc :

Ce qui m’a gênée : pendant que nous parlions, cette jeune personne et moi, j’entendais son chien aboyer par moments dans le haut-parleur, d’une voix aiguë. Sans doute une petite race. Quant à savoir laquelle, il m’aurait fallu une oreille que je n’ai plus, comme le dirait Josiane qui ne rate jamais l’occasion de pointer mes faiblesses. Bichon, King Charles, Jack Russell, Coton de Tuléar ? On aurait dit le timbre de Mylord, toutes proportions gardées, car Mylord ne se laisserait jamais aller à insister si lourdement. Quoique, je dois bien en convenir, il est parfois têtu, mon petit bouddha aux pommes. À l’instant où j’écris ces lignes, il me regarde avec son air de rien, couché sur son coussin, la truffe délicatement posée sur le bout de ses pattes. On jurerait qu’il sait que je parle de lui. (Mais bien sûr, il le sait. C’est certain.)

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