Les Bras de Morphée

Le roman Les bras de Morphée est sorti de ma pal grâce à l’outil aléatoire de Livraddict avec comme seule contrainte que ce soit un livre papier tant celle-ci me paraissait énorme. Parfois, j’ai des difficultés à sélectionner ma lecture suivante. L’instinct me dicte mes choix, mais il lui arrive de me faire défaut. Livraddict est donc un coup de pouce bienvenu dans ces cas. Voyons si le hasard était judicieux.

Yann Bécu sculpte une fresque absurdement humaine avec cette pandémie de sommeil qui frappe le monde au printemps 2050. J’ose croire que cette maladie est une sorte de métaphore de notre société dans laquelle la plupart des personnes vivent comme des somnambules sur une dynamique synchronisée sur l’avilissement du travail tandis que d’autres profitent de leur existence à fond et tombent rarement dans cette léthargie métro-boulot-dodo. Cette anesthésie régulée par le métronome de l’argent et des pseudo-rêves qui entravent l’humain.e. Je m’égare peut-être. Cependant, l’univers dépeint par l’auteur a induit un bon nombre de parallèles avec ce que l’on vit.

Sur cette Terre maudite par Morpheus dont la source est bien obscure, une alarme indique à son propriétaire quand il va rejoindre les bras du dieu grec. Le temps de veille est devenu la compétence qui régit l’orientation professionnelle. Si le nombre d’heures de sommeil augmente ou diminue (oui, ça peut changer en cours de route), votre avenir bascule. Le temps est aussi précieux que l’argent au point que la communication a évolué. Adieu les envolées lyriques et les romans de six cents pages, le langage se résume à un style télégraphique qui n’est pas sans rappeler les échanges des jeunes sur les réseaux sociaux actuels. L’impact de ces symptômes est tel que même la loi est adaptée pour y inclure les gros mots.

Ces changements sont d’autant plus risibles qu’un professeur de français endosse le rôle du héros de l’histoire. Pascal Frimousse doit inculquer une notion bien différente de l’Académie française aux enfants restreints. Si cette contrainte engendre une plume incomparable qui vivote entre verve soutenue et dissertation de bas-étages, l’auteur ne creuse pas l’impact qu’une telle éducation a sur la croissance des enfants/adolescents et l’évolution des interactions comme George Orwell le mentionnait dans son 1984. Un choix induit sûrement par la « courte » durée de la pandémie (une vingtaine d’années) et un propos central qui englobe l’absurdité d’un monde sombrant dans l’anesthésie après la folie. L’être humain est capable de s’habituer à tout. Et, ce roman le montre divinement bien à travers les évolutions de la société. Faisant des va-et-vient entre les années cinquante et septante, on note les différentes phases par lesquelles la civilisation est passée lorsque Morpheus a frappé aléatoirement. Des étapes qui ressemblent étrangement à celle que l’on a connue pendant le Covid, mais qui va encore plus loin en proposant des solutions qui découlent des symptômes de la maladie. Des conséquences qui pourraient horrifier certain.es lecteur.ices. De nouvelles coutumes qui sont pourtant logiques dans ce monde en perdition. Je ne vais pas tout citer dans cet avis. Je vous laisse découvrir jusqu’à quel point Yann Bécu approfondit la déshumanisation.

Pascal Frimousse grâce à ses nombreuses heures de veille, profite du système pour égayer ses journées. Il est devenu troll professionnel. C’est comme un mercenaire qui tue le temps des autres. Cette précieuse donnée aléatoire dont tous ne jouissent plus. Un jour, notre professeur reçoit une demande particulière pour retrouver une personne clé dans cette pandémie. Une enquête qui arrive à point après une mise en bouche contextuelle un peu longuette. Le début était déstabilisant, car j’avais l’impression que l’auteur se perdait en digression. Cependant, chaque bout de fil qu’il nous montre est utilisé pour coudre la taie d’oreiller du lecteur qu’il entraîne dans ce monde imaginaire qui m’a évoqué les années 1920s et sa génération perdue à plusieurs reprises. Des âmes qui cherchent leur place dans une société devenue absurde.

Une notion d’absurdité savamment tissée par une plume maîtrisée. Yann Bécu montre ses prouesses en jonglerie linguistique. Il passe au cours de la même phrase ou le même paragraphe d’un langage châtié à vulgaire, ce qui confère au texte un équilibre s’habillant de cynisme et de pessimisme. Les situations sont tour à tour drôles, extravagantes et terrifiantes par leur réalisme.

En bref, Les bras de Morphée nous dépeint un monde en perdition qui entre en résonance avec notre propre histoire pandémique et notre quotidien. Une existence dans laquelle seules quelques âmes vivent à fond leur vie parmi les personnes endormies par la société anesthésiante. Une aventure en Absurderie criante de vérité.

Un roman qui s'apparente à un ovni.

Une pandémie mondiale qui fait dormir.

Un scientifique en quête de réponses.

Des moments comiques avec un humour décalé.

Bref, un bon roman.

L'originalité du sujet et de la manière de l'aborder fait mouche.

Dans ce nouveau monde où l'objectif est de tout synthétiser au maximum afin de ne pas perdre une minute si précieuse, les codes changent, les rapports entre les gens aussi. Adieu politiquement correct, et subtilité. On va droit au but !

Récit de SF savoureux, où l'auteur use de références littéraires, manie l'ironie, l'autodérision et l'humour avec talent pour nous dépeindre un futur vraiment particulier. Le personnage principal est piquant et le duo qu'il forme avec son ami Michel est excellent.

L'auteur use d'humour et de situations cocasses pour faire passer des messages bien plus profonds qu'il n'y paraît.

C'est drôle, incisif, parfois cruel et même dramatique, ce roman d'anticipation se démarque et pousse à la réflexion.

Truculent !

Quand j'ai vu ce livre pour la première fois, il m'a fait forte impression, mais ça n'a pas été le cas quand j'ai commencé. J'avoue avoir eu un peu de mal au début, mais après, j'ai beaucoup aimé cette lecture.

L'histoire était pas mal et originale, même si je trouve la fin presque un peu trop facile (mais c'est un détail). En plus, j'aime bien le cadre, ça change et ça m'a fait voyager.

Pour la plus, elle est sympa et j'aime ça touche d'humour.

Les personnages sont cools. J'ai bien aimé le personnage principal, mais mon préféré c'est clairement Michel ! Il est vraiment iconique, je me suis tapée plein de fou rire grâce à lui.

Bref, c'était une lecture sympathique et divertissante que je recommande.

2070. Morphéus, virus qui provoque un sommeil irrépressible, atteint toute la population, à différents degrés. Les plus touchés n'ont plus que quatre heures de veille par jour, les plus malchanceux une heure seulement. Pascal Frimousse est prof de français à Prague. Mais faire cours à des dormeurs occupe peu d'heures, il est donc obligé d'avoir une autre activité à côté, pas toujours sans risque : troll professionnel. Il a la chance de ne dormir que douze heures sur vingt-quatre tout comme son inséparable complice et ami Michel, ancien CPE devenu patron de bar. L'endormissement qui arrive toujours à heure fixe est instantané. Mieux vaut donc être prêt à dormir pour ne pas se réveiller par terre dans des positions inconfortables. C'est littéralement ce qui s'appelle tomber de sommeil.

Que deviendrait une société où les gens ne contrôleraient plus leur temps de sommeil ni l'heure à laquelle ils s'endorment sans pouvoir rien y faire ? Et que deviendraient les familles quand les heures de sommeil des différents membres ne sont pas synchronisés ?? Yann Bécu a imaginé une société où le temps est précieux, où la concision est de rigueur et ça donne quelque chose d'assez fou et souvent très drôle, notamment au moment des cours ou des examens. J'ai tellement ri !!!

De plus, il donne à ses personnages un langage familier ce qui rend l'histoire percutante et réaliste.

Au fil des pages, j'ai eu l'impression que la pandémie covid avait pompé le roman de Yann Bécu. Il y a des similitudes quant aux conséquences parfois, du moins avec le premier confinement : rues désertes, lois liberticides, interdiction de partir, frontières fermées... L'auteur serait-il visionnaire ? Il a écrit son livre et un an plus tard le Coronavirus nous est tombé dessus !

Quand la majorité de l'humanité dort, plus de productivité, plus d'agriculture, plus de ravitaillement. L'ordre établi est bousculé, le chaos alors peut pointer le bout de son nez.

Il y a, à travers ces lignes, des situations absurdes, beaucoup d'ironie et de railleries sur notre époque et nos travers, envers ceux qui gobent tout ce qu'on lit sur internet, les voyants, les gourous, les complotistes de tout poil, le plagiat, le détournement, les fake news. C'est jubilatoire !

Yann Bécu est facétieux, il a l'art de la chute et vous cueille là où vous ne l'attendez pas.

Pour résumer, c'est de la sf, avec une enquête, liée à la quête d'un remède, on dirait un peu un roman d'espionnage avec des gros vilains, deux espèces de pieds nickelés, il y a beaucoup d'action, et en plus on se marre ! J'ai adoré ce conte malicieux 😍. À la toute fin du livre se trouve les "Extraits choisis de Wekeep-culture" où l'auteur pousse à l'extrême le genre d'inepties qu'on peut trouver sur le net… avec entre autre : Cagole, Dadaïstes, Hara-kiri, Rainbow Warrior, Xyloglossie… où la culture est rédigée par des ignares et c'est réjouissant.

J'ai hâte de lire le deuxième roman de Yann Bécu, j'ai tellement envie de me replonger dans ses délires fantastico-rigolos !

Un très bon roman, avec une ambiance toute particulière. Il y a beaucoup d'humour, un thème intéressant, une histoire bien menée. J'ai apprécié pouvoir découvrir un style aussi personnel et m'attacher à ses personnages.

Par moments, j'étais tordue, par moments je m'ennuyais à mourir. Et par moments, j'étais perdue à cause de références (que je n'avais pas) non expliquées. Mais bravo tout de même à l'auteur qui a créé un roman plein de références culturelles, et de sarcasme.

Tout d’abord, un petit mot sur la maison d’édition @hommesansnom que je ne connaissais pas du tout, et que j’ai donc découvert à la foire du livre de Bxl (voilà pourquoi on aime les salons/foires du livre). Bref, une SUPER découverte, j’ai lu plusieurs livres de cette ME qui se spécialise dans la SF, fantasy, fantastique, et polar et ce fut toujours une réussite.

Pour ce qui est de l’auteur (français), j’ai adoré sa plume. Il a indéniablement un niveau de français très élevé (tellement élevé que j’ai dû relire plusieurs fois certaines phrasescomplexes pour les décortiquer afin de les comprendre #oops) Merci Yann de m’avoir appris de nouveaux mots.

Je commence ma critique en vous signalant qu’il ne faut pas s’attendre à une grande aventure à la Phobos, Divergente ou encore Hunger Game, pleine de dangers et de rebondissants. Non, c’est beaucoup plus simple et plus drôle que ça. Imaginez un peu : après une pandémie de sommeil, on ne vit plus que 4h par jour, et voici Frimousse, un ‘pauvre type’ qui a trop de temps et n’a rien trouvé de mieux à faire que de faire perdre du (précieux) temps aux autres, quitte à se mettre dans le pétrin, cela va de soi. Bref, c’est un héros parfois maladroit, souvent complètement paumé qui m’a fait pleuré de rire.

Le rythme du livre n’est pas trépidant, mais j’ai aprécié l’alternance entre l’histoire de Frimousse et les flashbacks, qui nous montrent comment la société est peu à peu partie en couille. Le glossaire à la fin est aussi à mourir de rire et très instructif (hum hum).

Si vous n’êtes toujours pas convaincus, voici un dernier détail : il y a des licornes dans ce livre.

le style de l'auteur est assez particulier. On sent un auteur aux idées foisonnantes avec un sacré humour mais cela rend la lecture compliquée.

Plus qu'une trame parfaitement établie, on comprend que l'auteur a imaginé un monde avec une problématique sur le sommeil et les implications que cela suppose. J'ai apprécié cette vue de l'esprit bien faite mais je trouve que cela dessert l'intrigue principale avec une fin trop "facile" à mon goût.

De la science-fiction : une première pour moi ! J'ai beaucoup aimé L'univers et l'histoire de morphéus ! Le roman est bourré d'humour et de sarcasme et ça j'adore ! C'est un livre qui nécessite pas mal de connaissances ! Je suis sur que je suis passée à côté de certaines choses par manque de connaissance dans des domaines particuliers. L'histoire reste quand même largement compréhensible.

Le boulot de l'éditeur est juste top : la couverture, la présentation des chapitres, l'aération des paragraphes ! Tout ça rend le livre agréable à lire.

Petit bémol quant à l'intrigue ! J'ai trouvé que la résolution de l'intrigue tombait un peu à l'eau. Je me suis dis "ouai tout ça pour ça" ! La lecture n'en reste pas moins top c'est juste que j'aurai aimé une meilleur chute pour l'intrigue principale.