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Ce que la fable a inventé, l'histoire le reproduit parfois.
La fiction et la réalité surprennent quelquefois notre esprit par les parallélismes singuliers qu'il leur découvre. Ainsi, - pourvu néanmoins qu'on ne cherche pas dans des pays et dans des faits qui appartiennent à l'histoire, ces impressions surnaturelles, ces grossissements chimériques que l'œil des visionnaires prête aux faits purement mythologiques ; en admettant le conte et la légende, mais en conservant le fond de réalité humaine qui manque aux gigantesques machines de la fable antique, - il y a aujourd'hui en Europe un lieu qui, toute proportion gardée, est pour nous, au point de vue poétique, ce qu'était la Thessalie pour Eschyle, c'est-à-dire un champ de bataille mémorable et prodigieux.
Extrait de la Préface.
Afficher en entierSpoiler(cliquez pour révéler)Ah ! tu sors du sépulcre ! eh bien je t'y repousse, / Afin qu'au même instant, --tu comprends, Barberousse, -- / Où le monde entendra cent voix avec transport / Crier : il est vivant ! L'écho dise : il est mort.
Afficher en entierEt bien ! Je suis le meurtre et je suis la vengeance.
Je vais fantôme aveugle, au but marqué d'avance.
Je suis la soif de sang ! Que me demandes-tu ?
D'avoir de la pitié, d'avoir de la vertu,
De sauver des vivants ? Je ris lorsque j'y pense.
Tu dis avoir besoin de moi ? Quelle imprudence !
Et si de mon côté, glaçant ton cœur d'effroi,
Je te disais aussi que j'ai besoin de toi ?
Spoiler(cliquez pour révéler)Que j'ai pour mes projets élevé ton enfance ?
Spoiler(cliquez pour révéler)Que je recule, moi, devant ton innocence ?
(p.35-36)
Afficher en entierIl eut un fils étant déjà fort vieux.
Il aimait cet enfant Dieu fit ainsi le monde ;
Toujours la barbe grise aime la tête blonde.
(p.23)
Afficher en entierQuel que soit le drame, qu'il contienne une légende, une histoire ou un poème, c'est bien ; mais qu'il contienne avant tout la nature et l'humanité. Faites, si vous le voulez, c'est le droit souverain du poète, marcher dans vos drames des statues, faites-y ramper des tigres ; mais entre ces statues et ces tigres, mettez des hommes. Ayez la terreur, mais ayez la pitié. Sous ces griffes d'acier, sous ces pieds de pierre, faites broyer le cœur humain.
Préface
Afficher en entierAinsi l'histoire, la légende, le conte, la réalité, la nature, la famille, l'amour, des mœurs naïves, des physionomies sauvages, les princes, les soldats, les aventuriers, les rois, des patriarches comme dans la Bible, des chasseurs d'hommes comme dans Homère, des titans comme dans Eschyle, tout s'offrait à la fois à l'imagination éblouie de l'auteur dans ce vaste tableau à peindre, et il se sentait irrésistiblement entraîné vers l'œuvre qu'il rêvait, troublé seulement d'être si peu de chose, et regrettant que ce grand sujet ne rencontrât pas un grand poète
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