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Les Caïmans sont des gens comme les autres



Description ajoutée par x-Key 2012-01-01T18:50:29+01:00

Résumé

Il était coiffé d'une casquette de toile verte, vêtu d'une salopette entre le noir et le bleuâtre, à la bavette retenue par une seule bretelle et aux côtés déboutonnés, qu'il portait sur une sorte de maillot lie-de-vin, à longues manches retroussées au-dessus des coudes. Ses pieds, larges et noueux, étaient nus, marbrés de vieille sueur et de poussière, avec des ongles bombés, de l'exacte couleur des sabots des vaches. Il ne correspondait guère à l'image habituelle d'un propriétaire d'hôtel.

Hôtel lui aussi inattendu, de style New Orleans, déglingué avant que d'avoir été achevé, et qui se dresse au fin rond d'une vallée vosgienne tapie sous la canicule. Rêve avorté d'un vieil homme, Caron, parti au temps de sa jeunesse à la conquête de la Louisiane, dont il ne reste que cette bâtisse sans clients et une immense serre tropicale où Caron élève des caïmans. Il vit là avec sa fille, Joani, une jeune femme superbe à l'esprit un peu dérangé qui attend son mari disparu depuis quinze ans, et son petit-fils, Martin, obsédé des femmes. C'est dans cette ambiance délétère que fait irruption Maxime Tarot-Fortin, membre du conseil régional, qui, sous les lances à purin, vient de forcer un barrage de paysans sur l'autoroute.

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Classement en biblio - 1 lecteurs

extrait

On entendit d'abord la voiture arriver - forcément. Ensuite, on l'entendit ralentir et freiner. Et puis ses pneus sur le gravier, le moteur coupé. Un court instant plus tard, la portière qui claquait.

Au moment même où l'homme franchissait le seuil, une mouche tomba dans le verre de bière du gamin, bien que cela n'eût probablement aucun rapport avec l'entrée de l'étranger, en dépit de la sévère odeur de merde qui flotta aussitôt dans la salle du café. C'était juste une coïncidence. En réalité, le gamin ne prêta aucune attention à la mouche dans son verre. Il y avait une bonne douzaine d'autres cadavres d'insectes sur le bar de formica, certains pas encore tout à fait cadavres et zizillant leur agonie en tournoyant sur le dos. La senteur de merde filtrait insidieusement à travers cette autre odeur pas vraiment flatteuse du produit tue-mouches vaporisé dans l'atmosphère pesante et chaude de la fin de la journée. Ce que regardait le gamin, c'était le type qui venait d'entrer.

"Bonsoir !" clama le type à la cantonade et sur un ton à ce point soulagé d'être là qu'on aurait pu le croire chez lui.

La cantonade, c'était le gamin et Janisette, derrière le bar, sa bombe aérosol à la main, le geste suspendu dans le brouillard du produit pulvérisé qui rendait l'air brillant. Des clients comme celui qui venait d'entrer, Janisette n'en voyait plus tous les jours depuis un fameux moment. Ça lui faisait un air tout drôle de constater qu'il en existait encore, cet exemplaire-là sous les yeux, apparu dans le soir aussi magiquement que les mouches ou les puces au centre de l'été. Après quoi elle fronça les narines.

Martin répondit au salut jovial de l'étranger par un hochement de tête, un pur réflexe, quand le regard du nouveau croisa le sien. Il essaya de porter son attention ailleurs, mais c'était impossible.

Janisette avait la bouche ouverte ; cela faisait un petit trou rond dans cette éclaboussure de rouge à lèvres qu'elle entretenait et ravivait régulièrement selon sa conception d'une bouche gourmande. De la sueur brillait dans les boucles de ses cheveux blond-roux, à moins qu'il ne s'agît de gouttelettes du produit tue-mouches. Elle posa l'aérosol sur le bar, devant elle. Des mouches continuaient de voleter en vrombissant, ou de mourir avec ce bruit de petit moteur énervant.

"Eh bien", dit l'homme sur ce ton enjoué qui semblait être son ordinaire. "Eh bien, eh bien, pas beaucoup de monde, on dirait."

Il semblait s'adresser plus particulièrement à Martin. Il posa ses mains à plat sur le bar, balaya une mouche morte.

"Eh bien, fit-il.

- J'en ai jamais vu autant, que vous voulez dire, articula Martin.

- C'est la chaleur, je pense.

- J'parle pas des mouches, dit le gamin. J'parle du monde. Ça fait un moment que j'en ai jamais vu autant ici. Janisette me contredira pas."

Janisette ne le contredit pas. Elle fronçait les narines et les sourcils, ostensiblement. La chair moite et rougie par un coup de soleil récent tremblait dans le décolleté de sa robe verte fripée qu'elle portait comme une peau en mue, collante et glissante.

"Ha", dit le bonhomme.

Son expression était tout entière contenue dans son sourcil haussé, laissant entendre qu'il venait de comprendre quelque chose de très important. Puis le sourcil retomba.

"Bien sûr", reprit-il.

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Date de sortie

Les Caïmans sont des gens comme les autres

  • France : 2013-12-09 (Français)

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