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Pour la première fois, de Soya a décelé de la tension dans la voix de la commandante tandis que le sable volant lui pique les yeux. Il lève une main gantée pour se protéger et bat des paupières à travers ses larmes. Le docteur Chatkra et lui font un pas de plus en avant. Les portes du Sphinx sont en train de s’ouvrir vers l’intérieur. Il fait noir. Il aimerait bien remettre la vision IR, mais il ne rabat pas la visière. Il a décidé que l’enfant verrait ses yeux. Une ombre bouge au fond des ténèbres. Le docteur Chatkra veut s’avancer vers elle, mais le père capitaine la retient par le bras. — Attendez. L’ombre acquiert peu à peu un contour, celui d’une forme humaine, celle d’une petite fille. Plus petite que ce à quoi s’attendait de Soya. Sa chevelure, qui lui arrive aux épaules, est soulevée par le vent. — Énée ! appelle de Soya. Il n’avait pas prévu de lui parler ni de prononcer son nom.
Afficher en entier- Quelqu'un veut faire une partie de billard à un sixième de g ? Pour de l'argent, cette fois-ci.
J'allais répliquer vertement, mais changeai de ton au dernier moment.
- Tu n'as pas un sou, lui dis-je.
Le sourire d'Enée s'élargit:
- Alors je ne peux pas me permettre de perdre, n'est-ce pas ?
Afficher en entierJe ne fus nullement surpris de me réveiller vivant. Je suppose qu'on est plutôt surpris quand on se réveille mort.
Afficher en entierJe me redressai pour regarder Herrig à l’autre extrémité du marais. Il était en train d’allumer un cigare, le fusil à rayons posé sur les genoux. La fumée de son cigare se mêlait à la brume qui montait encore de la surface du marais. Je me laissai glisser dans l’eau. Le sang d’Izzy continuait de gicler autour de moi lorsque je commençai à avancer vers Herrig. Il leva son fusil à rayons et le tint en travers de sa poitrine. Quand il parla, ce fut avec le cigare rivé aux lèvres, pour me dire : — Alors, qu’est-ce que vous attendez pour aller me chercher mes canards ? Vous allez les laisser flotter jusqu’à ce qu’ils pour
Afficher en entierTout le corps d’Izzy se tendit et sa mâchoire sembla tomber de surprise lorsque le canard nous dépassa. La carabine se tut, mais je vis le rayon violet zoomer sur nous à travers la brume légère. Je hurlai et plaquai Izzy contre le banc. Le colvert traversa le tunnel de chalme derrière nous et battit des ailes pour reprendre de l’altitude. Soudain, une odeur d’ozone imprégna l’air et une ligne de flammes parfaitement droite balaya l’arrière de la barque. Je me jetai à plat ventre dans le fond de l’embarcation en saisissant Izzy par son collier pour l’obliger à s’aplatir comme moi
Afficher en entierLe premier canard dut être touché par deux ou trois tirs différents. Il éclata en une gerbe de plumes et de viscères. Les ailes du deuxième se plièrent et il tomba, vidé de toute grâce et de toute beauté. Le troisième vira sur sa droite, se rétablit juste au niveau de l’eau et battit des ailes pour essayer de reprendre de l’altitude. Le rayon d’énergie le poursuivit, tailladant le feuillage et les branches comme une faux silencieuse. Les carabines tonnèrent de nouveau, mais le colvert semblait anticiper leur direction. Il vola vers le lac, vira sur l’aile vers la droite et prit la direction de l’entrée du goulet. Droit sur Izzy et moi
Afficher en entierJe venais de retourner auprès d’Izzy pour me tapir sous les frondaisons lorsque les canards arrivèrent. Ce fut Izzy qui les entendit la première. Son corps devint rigide et elle leva un museau frémissant comme si elle flairait leur odeur dans la brise. Une seconde plus tard, j’entendis un murmure d’ailes. Je me penchai en avant pour regarder à travers le fragile feuillage. Au centre de la mare, les leurres nageaient en lissant leur plumage. L’un d’eux tendit le cou et lança son appel juste au moment où les vrais colverts se montraient au-dessus de la ligne des arbres au sud. Un vol de trois canards rompit sa formation. Les volatiles déployèrent leurs ailes pour freiner et descendirent comme sur des rails invisibles vers le marais
Afficher en entierIl ne me répondit pas. Je haussai les épaules et retournai jusqu’à l’embarcation. Izzy était toujours à l’endroit où je lui avais ordonné de rester, mais je voyais à ses muscles tendus et à ses yeux brillants qu’elle gambadait déjà en imagination comme un jeune chien. Sans grimper dans la barque, je lui flattai le cou. — Plus que quelques instants, à présent, ma fifille, chuchotai-je
Afficher en entierH. Herrig caressa la crosse de son coûteux et inutile fusil à rayons en me lançant un regard furibond. — Mon vieux, faites attention à votre triplemort de bouche, ou c’est moi qui vais m’en occuper, me dit-il. Son poncho et sa vareuse de chasse en tissu caméléon laissaient apercevoir l’éclat d’une double croix en or de la Pax accrochée à son cou, ainsi que la vergéture rougeoyante du cruciforme proprement dit sur sa poitrine. Herrig était un chrétien régénéré
Afficher en entierJe plaçai H. Poneascu sous une boucle de frondaisons touffues d’où il avait une excellente vue de toute la partie sud des eaux libres du marais. Je lui montrai les endroits où les autres affûts allaient être placés, et lui recommandai de bien regarder par la fente de la structure flottante et de ne pas commencer à tirer tant que tout le monde ne serait pas placé. Puis je retournai chercher les trois autres. Je plaçai Rushomin à une vingtaine de mètres sur la droite du premier, attribuai à Rolman un bon emplacement à l’entrée du bras d’eau et allai chercher H. Herrig avec son ridicule fusil à rayons. Le soleil allait se lever dans dix minutes. — Triplemort ! Il était temps que vous vous souveniez de moi ! lança le gros homme tandis que je pataugeais à sa rencontre
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