J'ai eu de la chance d'avoir pu posséder son livre avant sa sortie. C'est un livre que j'ai connu à l'époque sur Wattpad et qui, aujourd'hui, fait partie de la maison d'édition à laquelle j'appartiens également. Et quel régale que cette fantasy de moeurs ! Les personnages sont hyper bien écrits, le monde finement détaillé, et la plume de l'autrice est un délice de chaque instant. Les mots sont incisifs, à l'instar de la langue des personnages qui ne cessent de se tirer dans le lard pour tirer la grosse part du gâteau. Mais après tout, n'est-ce pas là l'apanage de tous les politiciens, même en des temps lointains ? L'univers fleure bon le moyen-âge, et l'absence de magie (enfin, est-ce vraiment le cas ?) côtoie de près une réalité troublante peuplée de personnages portés par leurs espoirs - et surtout leurs désespoirs. Au-delà de cela, la peur d'une vieille prophétie plane sans cesse, accompagnée de l'existence possible de créatures marines qui filent la même frousse que le kraken dans Pirates des Caraïbes. On nous plonge ainsi dans un univers terriblement crédible, violent, puissant et addictif.
Que vous soyez fan ou non de la fantasy de moeurs, je ne puis que vous conseiller cette lecture. C'est du Game of Thrones, mais sans magie et sans Marcheurs Blancs, et c'est tout juste excellent ! Vivement la suite, Olivia ! <3
Les Carmidor, c’est encore une histoire que j’avais d’abord découvert sur wattpad. J’avais lu un chapitre et je me suis vite arrêtée en me disant « elle va être édité, c’est pas possible autrement… et ce jour-là, je la lirai avec son livre entre mes mains ».
Alors, je suis très heureuse d’avoir pu, des mois plus tard, découvrir l’univers de Olivia Gometz en chair et en papier et ce grâce à Betapublisher (merci à vous)
Le danger, quand on attend quelque chose aussi longtemps, c’est que le jour où ça a enfin lieu, on soit un peu déçu…
On est loin du compte. C’est même un coup de coeur pour moi ❤️
Les Carmidor, c’est de la Fantasy de moeurs. Comme tu l’as peut-être lu ailleurs, ça ressemble un peu à Game of Thrones, mais sans les zombies de glace et les dragons. Ici, tout est histoire de complots, trahisons et comment survivre…
On découvre la famille des Carmidor, on s’attache à ses membres, on se met à prier pour que rien ne leur arrive.
Ici, on peut mettre de côté les personnages manichéens. Personne n’est tout blanc et même les raclures ont un côté humain. Du coup, on passe son temps à se demander d’où va venir la prochaine traitrise… On va de rebondissements en rebondissements et plus on avance dans l’histoire, plus on réalise que tout le monde peut en prendre pour son grade.
Sinon, en dehors du scénario génial, il faut relever le talent d’Olivia Gometz. Sa plume est belle et poétique et même dans les pires moments d’horreurs, on reste scotché tant c’est fluide à lire. Plusieurs fois, j’ai eu envie de surligner mon livre parce que bon sang la beauté des phrases…
Elle réussit à nous faire imaginer son univers juste en quelques mots, nous fait stresser durant des courses poursuites en carrosse, nous émeut lors de retrouvailles familiales…
On a ici une très belle autrice et je me réjouis de la suivre ces prochaines années ❤️
Donc, si tu ne l’as pas encore compris, je te conseille fortement (j’insiste même) pour que tu lises ce livre !
J'ai lu la version Wattpad qui était déjà plus que bonne. Mais cette nouvelle mouture l'est encore plus. J'ai été happé par l'histoire, les personnages, le background, tout.
On sent que le travail est peaufiné, léché et que tout s'imbrique parfaitement. Malgré le nombre de personnages, on ne se sent pas perdu, le découpage est clair et chaque protagoniste est à sa place.
Beaucoup de rebondissements qui rendent l'histoire encore plus palpitante. C'est sans doute à ce jour, l'histoire de fantaisie de mœurs qui m'a le plus plu en dehors de GoT. On sent l'inspiration, c'est indéniable, mais l'autrice nous propose une histoire originale digne de ce nom.
C'e fut un réel plaisir à lire.
PSSpoiler(cliquez pour révéler) : Je veux poutrer Quopras ! Le saigner et le voir souffir !
Après avoir découvert ce livre sur Wattpad, quel bonheur ce fût de le retrouver en papier ! Cette replongée dans un univers complexe, travaillé, riche, aux personnages forts, à l'intrigue plus qu'addictive, aux complots et retournements de situation à n'en plus finir m'a comblée.
Donc merci à l'autrice pour ce chef-d'œuvre, j'ai désormais hâte de pouvoir dévorer le tome suivant !
Bienvenue chez les Carmidor dont le cormoran est le symbole. Les terres émergées sont divisées en plusieurs îles aux climats différents, j’ai adoré découvrir chaque culture et croyances. Ce roman va vous entraîner dans une histoire incroyable, mêlant complots, trahisons, survie, allégeance, et sacrifices dans des batailles où les mots comme les actes doivent être choisis avec soin. L’auteure nous offre un univers riche et développé qui m’a complètement happée, sublimé par une plume aussi fluide qu’unique ; le niveau est élevé.
Malgré le nombre de personnages, on sait toujours qui est qui. Le renversement des Arvagna et un autre événement vont provoquer une réaction en chaîne qui va mettre les frères et soeurs Carmidor à l’épreuve, jusqu’à les déchirer violemment. Je ressentais leur trahison, leur rancœur et leur désir de faire tout ce qui est nécessaire pour la survie de leur île. Je comprenais chacune de leur action. De très sombres moments les attendent, et ce premier tome n’en est que le début. J’ai adoré Giorda, une femme forte, sûre d’elle et intelligente aux réparties excellentes avec laquelle j’ai failli pleurer, mais aussi Aron et Dorio, ses deux frères si différents que j’aime énormément (je ne parviens pas à choisir entre eux). Idissa, leur demi-sœur bâtarde, m'a aussi touchée dans sa solitude : comment trouver sa place quand on appartient à une grande famille dont on ne peut pas porter le nom ? Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus, comme le roi Rehard qui lui aussi, tente de satisfaire tout le monde et de garder sa couronne. Et il y a Dista Avargna, dont les parents ont été tués par les usurpateurs et qui a dû s'exiler, mais dans son sang coule la royauté et elle compte bien récupérer son trône qui lui revient de droit. Sa force intérieure ainsi que son combat m’ont donné envie de me battre à ses côtés. Bien sûr, il y a également de vicieux serpents que j’aurais voulu noyer tant ils sont infects.
L’auteure nous manipule tout au long de son roman sur un échiquier géant, au point qu’on ne sait plus qui sont les méchants et qui sont les gentils, mais au final, il y en a-t-il vraiment ?
Il est difficile de rentrer plus dans les détails sans spoiler. C’est un coup de cœur énorme, un roman qui m’a profondément marquée. J’ai hâte de découvrir la suite.
Ce fut une longue lecture et je pense que je vais avoir un peu de mal à digérer tout ce qui s’est passé dans la dernière partie du texte. J’ai pris pas mal de temps sur cette lecture, mais c’est aussi parce que c’est tellement bien écrit qu’on n’a pas vraiment envie d’aller vite. Prendre son temps, c’est bien aussi, d’autant plus que le texte est très complexe et que le résumer sans spoiler l’intrigue est déjà bien complexe.
Nous nous trouvons donc dans de la fantasy dynastique, ou de mœurs comme l’a appelé l’autrice. Derrière ce nom compliqué se cache en vérité un type de fantasy bien connu qui prend pour approche la politique et les jeux de pouvoir bien avant la magie, les créatures, les combats, bref, ce que l’on retrouve de manière traditionnelle dans l’heroic, l’epic ou même la dark fantasy. Typiquement, c’est le cas du Trône de Fer de G.R.R Martin. C’est donc un choix plutôt original qu’on ne retrouve pas très souvent à cause des réticences des lecteurs vis à vis de lire de la fantasy sans magie.
Dans Les Carmidor, nous suivons plusieurs grandes familles de rois, reines, ducs, duchesses qui tournent toutes autour du pouvoir et qui veulent toutes étendre leur influence pour que le futur leur soit le plus profitable possible. Bien sûr, qui dit atteindre le pouvoir à tout prix, dit que la moralité, ce n’est pas forcément le plus important. La fidélité non plus. Ni la loyauté. Bref, tous les trucs qui finissent en -té. Le texte joue donc avec des tonalités sombres, et peut devenir très violent, très rapidement. Les avertissements en début d’ouvrage sont à prendre en compte.
Nous suivons trois grandes familles principales : les Virdemis, qui viennent de s’emparer de la couronne, les Arvagna, qui ont tous été massacrés à l’exception de Dista, et bien sûr, les Carmidor, qui ont un peu les fesses entre deux chaises. Ils veulent à la fois s’assurer le soutien du nouveau roi, mais en même temps, s’ils peuvent s’en tenir un peu éloigné, c’est bien aussi. C’est d’ailleurs une grande partie de l’intrigue, entre rapprochements et coups bas, je t’aime mais en fait je t’aime pas, je veux bien me marier mais en fait pas avec toi et autres joyeusetés.
Au niveau des personnages, nous nous focalisons beaucoup sur les hommes puissants au début du roman, et petit à petit, ils s’écartent pour laisser la place à des personnages féminins forts et puissants, qui en viennent parfois à les éclipser complètement. Giorda Carmidor reste la plus frappante. Unique héritière légitime de la famille Carmidor, son fort caractère et ses tendances à l’indépendance en font un personnage que l’on cherche à séduire et à faire taire, sans succès. Le personnage de Dista Arvagna est également très chouette, et nous montre une jeune femme qui a tout perdu et qui doit se débrouiller presque toute seule pour reconquérir son royaume. On sent les points de ressemblances entre les deux femmes, et les points de tension, ce qui en fera, j’en suis persuadée, de grandes opposantes dans la suite de la saga.
J’ai beaucoup aimé le travail sur la place des femmes dans le roman. Même si la société présentée est majoritairement patriarcale, on y croise des personnages qui, sans forcer, trouvent une sorte d’indépendance que l’on cherche à étouffer, à plusieurs niveaux. Le droit d’avoir un royaume, le droit de choisir un mari, le droit de prendre des décisions… Les messages derrière le texte seraient vraiment intéressants à étudier plus en profondeur, parce qu’il y en a beaucoup. Elles ont également des discours, des dialogues qui sont ultra-marquants et qui incitent le lecteur à s’attacher à elles très, très vite.
J’ai également beaucoup apprécié le travail sur le reste de la famille Carmidor, avec le père très paternaliste mais juste, le frère aîné qui paraît juste mais avec des milliers de défauts, le frère cadet qui paraît avoir des milliers de défauts mais est plus juste que son aîné et Idissa, bâtarde royale, qui ne cherche qu’à se faire entendre et accepter, mais à qui l’on refuse sans cesse tout du fait de sa position. Beaucoup de personnages qui se ressemblent et s’opposent sur les mêmes points, s’envient parfois, ce qui leur donne beaucoup de présence et d’impact dans l’histoire. On veut qu’ils réussissent tous dans leurs objectifs, mais en même temps, on sait que ça aurait de grosses conséquences sur les autres, ce qui rend l’intrigue extrêmement tendue, tout le temps.
J’ai bien accroché aux Virdemis également, et notamment aux jeux entre Rehard et Giorda, qui se tournent autour et s’attirent, mais à la façon d’aimants. Ils ne peuvent jamais vraiment se toucher. Cela permet de faire intervenir notamment les notions de fatalité et de destinée parfois, avec des histoires dignes des tragédies grecques tellement ça va loin. Il y a aussi de sacrées enflures dans leur famille, mais ça ne fait que rajouter un peu de piquant !
De manière plus générale, j’ai beaucoup aimé l’intrigue et ses nombreux retournements de situation. Même si on évolue dans un milieu noble, et avec donc beaucoup de conflits qui se résolvent par la discussion, cela n’empêche pas plusieurs scènes d’action qui prennent vraiment aux tripes, des scènes d’exécution vraiment effroyables (mention à la scène des cormorans, qui est aussi jubilatoire qu’effrayante), et même des scènes qui dépassent carrément les personnages, comme tout ce qui se passe dans l’arc final et qui laisse un milliard de questions en suspens pour la suite.
Pour les amateurs de fantasy plus classique, oui, il y a des mentions de surnaturel, même si elles restent pour l’instant discrète. Tout est à l’arrière-plan, et quand ça explose, vous comprendrez pourquoi certains éléments étaient importants. Je me demande comment cette partie va évoluer par la suite. Elle va clairement prendre de l’importance, mais jusqu’à quel point ? C’est la grande question.
J’aimerais enfin saluer la qualité du style littéraire de l’autrice, à la fois tranchant, poétique et très humain et engagé dans certains de ses traitements, c’était vraiment très chouette et il y a clairement des phrases qui résonnent encore, ce qui est assez rare !
Vous l’aurez deviné, c’est un gros coup de cœur. Je ne peux que vous recommander d’aller le découvrir par vous-même, parce qu’il y a tellement de choses que je ne peux pas vous dire, mais qui m’ont fait HURLER, et que c’est vraiment texte qu’il faut lire sans savoir dans quoi on s’embarque pour vraiment l’apprécier. J’ai beaucoup aimé cette lecture et serait bien évidemment au rendez-vous pour la suite !
Lire la chronique en entier : https://lantredemyfanwi.wordpress.com/2021/12/26/beta-publisher-les-carmidor-tome-1-trahir-survivre-olivia-gometz/
Je ne sais pas ce que vous pensez de cette couverture, mais à mes yeux, elle claque, vraiment !
Le roman aurait pu commence avec l’accroche « il était une fois » et finir par « ils eurent beaucoup d’enfants et ils vécurent heureux ». Mais non ! C’est bien plus compliqué !
Huit familles, un trône. Des alliances, des mésalliances, manipulations, déshonneur, famille, secret, vengeance façonnent le roman. Des intrigues dans les intrigues, des retournements de situations épiques, une menace divine, du sang, beaucoup de sang et une famille en pleine déroute. Les Carmidor règnent depuis toujours sur leur île, plaque tournante du commerce en transit vers le continent. Un duché en plein essor qui ne connaît pas la famine et autres désastres. Une famille puissante et riche où l’honneur est le maître mot. Mais le déclin arriva comme un mauvais et sournois fléau. Un couperet fatal qui décimera lentement les Carmidor.
Une guerre létale, manipulatrice, tuant peu à peu ce qui défini l’homme, sa bonté.
Ce premier tome pose les bases d’un monde édifiant régi par des codes érigés par chaque famille. Les Carmidor sont au cœur de l’intrigue et les maîtres d’œuvre d’une histoire qui va dépasser l’entendement. En toute bonne fantasy, ce premier tome nous plonge dans un monde empli de mystères et de rebondissements. Olivia Gometz m’a captivée même si elle m’a perdue par les nombreux personnages (mais ça, c’est mon plus gros point faible : ma mémoire de poisson rouge).
Connaissez-vous la fantasy de mœurs ? Et bien moi non. C’est mon baptême (pas de l’air !?) ! Imaginez un réseau complexe où les désirs de chaque famille sont le Graal. Imaginez tous les complots possibles pour atteindre ce but sans état d’âme. Imaginez toute la force de persuasion que vous disposez et de tous vos pions que vous pouvez bouger à votre guise. Imaginez que le monde sous vos pieds est votre échiquier. Imaginez. Et là vous aurez tout compris. Ce roman est constitué de venelles alambiquées qui se rejoignent ou non, se disloquent, se multiplient pour accéder, quoiqu’il en coûte, à leur ultime but.
Cette première expérience inédite a été magnifique malgré le nombre important de personnages. Ce premier tome est immersif et addictif. Un monde unique et impressionnant, des intrigues à la pelle et des personnages charismatiques. Un premier tome qui pose les bases et dévide son fil rouge. J’ai adoré suivre cette famille atypique et détruite dans tout cet imbroglio. Olivia Gometz a de l’imagination à revendre et un talent certain d’oratrice. Je suis impatiente de lire le second tome avec lequel, je l’espère, je serais davantage à l’aise et avide de savoir la suite.
Vous avez adoré Games Of Throne ? Alors vous allez succomber à Olivia Gometz !
À l'époque où je lisais Les Carmidor sur Internet, l'histoire était déjà à un haut niveau de qualité. L'avoir lu publiée, éditée, corrigée et travaillée, c'était donc un plaisir de retourner aux Terres Émergées qui m'avaient déjà conquises des années auparavant.
Sans surprise, l'histoire a été un vrai coup de cœur pour moi pour plein de raisons. La plume d'Olivia est agréable, fluide et maîtrisée. Les mots sont choisis avec soin. Il y a une vraie sensation de crescendo dans le récit : la complexité des intrigues familiales et surtout politiques ne font que croître jusqu'à la dernière ligne. Les descriptions sont à la fois le moyen de nous imaginer clairement le monde, les villes, les personnages tout en nous laissant une certaine liberté d'imagination.
Dans ce récit, tout est question d'équilibre : l'écriture, le style, l'intrigue principale et les intrigues secondaires, le contexte, les personnages ; Olivia a trouvé le juste milieu pour traîter de nombreux sujets encore bien actuels tout en les plaçant dans un monde médiéval.
Côté personnage, je suis fan depuis ma première lecture de Giorda pour son caractère bien trempé et mes valeurs qu'elle représente. Dista est également très intéressante et son évolution m'intrigue pour la suite. Côté personnage masculin, Dorio est sur le podium avec une petite mention spéciale pour Rehard qui oscille entre le "je l'adore" et "je me déteste". Il entre dans la catégorie des personnages que j'adore détester !
Vous l'aurez compris, ce roman est un véritable coup de cœur et je ne peux que vous conseiller de vous plonger dedans si vous aimez la fantasy de mœurs (et la fantasy tout court) ! Bravo Olivia pour ce superbe roman ❤️
J'avais entendu parler des Carmidor à l'époque où l'histoire était encore dispo sur Wattpad. Je n'avais pourtant encore jamais tenté la lecture et sa parution en broché m'a convaincue de me lancer. J'ai lu ce livre en lecture commune et pu partager mes impressions (et valider que d'autres étaient agacés / mal à l'aise face à certains sujets), ce qui était une 1ère fois pour moi. C'était cool ! Mais bref, revenons aux Carmidor. Tout d'abord, la comparaison à GoT n'est pas volée du tout. Le récit y fait beaucoup penser, par les enjeux, les personnages, les ambiances, les thématiques, le scénario. Mais du coup, j'aimerais que ça y ressemble moins haha. On peut faire de la fantasy politique sans s'accrocher désespérément à GoT (de la même façon qu'on peut faire de l'heroic fantasy sans s'accrocher désespérément à Tolkien, bref). Du coup, je vais commencer par ce qui m'a déplu et les éléments que j'aimerais voir améliorés pour le T2. Tout d'abord, la ressemblance avec GoT OK, mais les Carmidor manque de distinction avec l'histoire moyenâgeuse européenne à mon goût. Nous sommes sur des systèmes politiques, sociétaux, des histoires et des géographies qui m'ont fait beaucoup trop penser à l'histoire de l'Europe et du bassin méditerranéen. C'est mon goût personnel, mais j'ai trop lu d'histoires comme ça, je ne veux pas de l'historique avec une touche de fantasy, mais une bonne fantasy qui ne s'appuie pas à mort sur nos mythes, notre culture et notre histoire européenne. Même les panthéons m'ont semblé être des copier-coller des panthéons polythéistes européens. Ce côté m'a un peu déçue, car malgré toute la richesse et la force de ce livre (car j'ai quand même beaucoup apprécié ma lecture, je vous parle des bons points après) j'ai eu l'impression de découvrir un univers sans surprises. Or, j'adore découvrir des lore riches et agréables dans les histoires de fantasy. Dernier point qui m'a fait serrer des dents : la façon dont le viol est traité et écrit. D'abord, c'est un récit adulte qui assume ses côtés crus (les viols, violences, meurtres, etc sont foison). J'aurais quand même aimé un avertissement de contenus, c'est de plus en plus répandu et vu la violence et la précision de certaines scènes, ça aurait pas été de trop. Pas que je sois personnellement vulnérable à cette thématique, mais de manière générale, quoi. Y'a pas d'avertissement en 4ème de couv non plus. Je trouve pas ça responsable. Bref, je m'égare. Clairement, ce roman est insupportable à lire en étant une femme. Déjà, comme je le disais, c'est un système sociétal moyenâgeux européen. Donc les femmes dans les Carmidor sont des objets et des utérus sur pattes. C'est la prise à parti de l'autrice et c'est évidemment fait pour dénoncer les sociétés patriarcales et la place minable de la femme dans notre société. En revanche, certaines choses qui entourent cette place misérable de la femme m'ont agacé dans la façon dont c'est traité. Notamment la prise de force par les hommes sur les femmes par les violences sexuelles et les viols. Ça fait évidemment partie des manières dont l'humanité se sert depuis toujours pour abattre et oppresser des peuples ou minorités. Mais ce n'est pas la seule. Malgré ça, le viol a eu l'air d'être la seule façon de maîtriser les femmes dans les Carmidor et ça m'a plus que gonfler. Sans compter qu'il y a des viols complètement gratuits à mes yeux. Des viols qui auraient pu être autres (des scènes de violence envers les femmes auraient déjà eu un impact tout aussi violent sur leur psyché avec des effets similaires pour l'histoire). Des viols que j'ai trouvé décrits bien trop en profondeur… mais quel intérêt ?? C'est crade, c'est violent, c'était complètement aberrant d'un point de vue physiologie (quitte à être dans le gore, autant parler biologie). Globalement le sexe m'a semblé à la ramasse (même le sexe consenti) d'un point de vue physiologique. Je suis peut-être trop pragmatique, mais quitte à être fascinée à ce point pour la violence du sexe, autant l'écrire de façon crédible non ? Vraiment, les viols décrits m'ont semblé injustifiés. Mis en place pour nous faire détester les personnages. Trop facile, trop vulgaire à mon goût. Surtout pour un thème aussi dur, aussi cruel et aussi dramatique.
Bon, je vous ai peut-être passé l'envie de lire, mais je me devais de le dire. Et franchement je ne sais pas s'il y a eu un travail éditorial aussi, car des problèmes de mise en page (numéros de page manquantes, qualité d'impression bof bof). Et c'est la 2e fois que je suis franchement ulcérée par le traitement du viol et de la sexualité par des romans de chez Beta Publisher. Il s'agirait peut-être de relire les textes qu'on édite et de se demander s'il y a pas moyen de parler de sujets aussi importants avec plus d'humanité, de sensibilité et de recul critique. J'espère vraiment que l'autrice va traiter des conséquences du viol chez les victimes (et rien à foutre des violeurs, je les vois venir mdr) dans le T2 et pas utiliser ça uniquement comme argument scénaristique (je hurle sinon).
Bon je peux parler des bons points héhé. L'histoire est franchement cool. Les personnages sont gris, intéressants, prêts à basculer d'une alliance à une autre en quelques pages. Vraiment, il y a une intensité à la GoT qui n'est pas volée. On a de nombreux camps, des trahisons et des rebondissements à tout-va. Parfois trop d'un coup, ce qui diminue l'intensité dramatique de certains événements, mais tant pis. L'histoire se lit rapidement, il y a pas mal d'action et de tension par le simple jeu des conflits politiques. J'ai apprécié qu'il n'y ait pas de scènes superflues : chaque passage, chaque discussion mène à une étape-clé du scénario. J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages, car ils sont soit arrogants, soit égoïstes, soit idiots, soit idéalistes, bref ce sont des humains. En fin de compte, Giorda est peut-être mon personnage préféré, alors que je ne l'appréciais pas tant que ça au début.
Niveau écriture, Olivia Gometz écrit vraiment bien, avec de belles descriptions très immersives et recherchées. Il y un beau vocabulaire sans tomber dans le pompeux et les discussions sonnent bien, il y a un vrai travail autour des niveaux de langue.
« De grands hommes vous ont précédé, seconde classe Larret. De bien meilleurs que vous ! Croyez-vous vraiment pouvoir faire mieux avec le jus de navet qui vous tient lieu de cervelle, corniaud de bleusaille ? Non ? Bien ! Alors, dans le rang et en silence derrière la statue du Général. » En me remémorant cette affectueuse tirade de mon adjudant-chef à la lecture du premier tome des Carmidor, j'ai supposé que son autrice avait dû faire ses classes sous un olibrius du même calibre. Et qu'elle l'avait écouté.
Au risque de surprendre ceux qui auraient d'ores et déjà remarqué la longueur de cette chronique, je n'ai pas grand-chose à dire sur « Trahir et Survivre ». Je ne m'attarderai pas à présenter l'intrigue et les personnages. Il faut dire qu'à moins d'avoir vécu depuis 2011 dans la cave d'un bunker souterrain dans le cratère d'Aitken, vous les connaissez déjà.
Après un pompeux prologue assez peu convaincant, la pompe change de forme, et la première partie du roman énumère des concepts, des situations, des enjeux, des péripéties et des figures qui tous se retrouvent, dans leurs aspects les plus généraux comme les plus détaillés, dans la saga du Trône de Fer écrite par George R.R Martin (dont les premiers tomes sont parus en 1998 en France) puis adaptée en série par H.B.O et diffusée entre 2011 et 2019.
Hasard ou coïncidence ?
Bien sûr, l'on peut s'agiter du monomythe et clamer avec Robbe-Grillet que « Les anciens mots toujours déjà prononcés se répètent, racontant toujours la même vieille histoire de siècle en siècle, reprise une fois de plus et toujours nouvelle ». Mais il y a tout de même de grandes différences entre une base universelle et un fac-similé peinturé à la hâte, plus en tout cas qu'entre l’œuvre de Georges Martin et celle d'Olivia Gometz.
Sans conteste, tous les auteurs se nourrissent de références plus anciennes, de mots et d'univers dont ils ont été bercés, nourris. Sitôt que l'on prend la plume, les icônes qui ont couvé nos rêves planent au-dessus de nous, et au fil des mots, comme les phrases s'enchaînent sous nos doigts, leurs ailes nous effleurent et leurs souffles nous frôlent, et leurs mots pour le dire nous viennent aisément.
Certes. Tout le monde peut-être en toute bonne foi la proie innocente de l'hommage inconscient. Sur des tournures, un concept, une personnalité. Sur un roman entier ? Sur un roman entier porté par une maison d'édition, donc relu par un comité de professionnels de la littérature, qui n'aurait pas discerné le risque qui transpire dudit roman ?
Alors, oui, l'imitation est la plus sincère des flatteries, mais encore faut-il rendre à César. Et c'est, au fond, la grande question que m'a posé Trahir et Survivre. Pourquoi ne se présente-t-il pas comme ce qu'il est, c'est à dire une fan-fiction (le terme n'est pas péjoratif) du Trône de Fer ? Pourquoi ne pas l'assumer en note d'introduction (car note d'introduction, il y a) ? Dans ce cas, sans nul doute aurais-je pris plaisir à découvrir une nouvelle interprétation, une nouvelle narration, un nouveau regard sur les personnages et les intrigues que je connaissais déjà. J'aurais joué le jeu sans réserve, si les règles en avaient été claires, honnêtes et revendiquées.
Hélas, ce n'est pas le cas. J'ai déjà évoqué le déferlement de similitudes entre les deux œuvres, dont la liste n'a pas sa place au sein de cette chronique. Vous pouvez la trouver dans un fichier séparé établi par mes soins (voir blog), qui comporte pour illustrations de nombreux extraits du roman et donc révèle des éléments des Carmidor que vous n'allez de toute façon pas vraiment découvrir.
Et ce tsunami d'analogie a englouti et noyé tout le reste. En me débattant dans ses flots saumâtres, je n'ai pu ni savourer la plume non dénuée d'élégance, ni les développements inédits, îlots de créativité dans cet océan de duplicatas. J'ai tout de même surnagé jusqu'à la dernière page, l’œil fouillant l'horizon à la recherche des dissemblances avec son modèle. Et, ainsi embarquée sur frêle esquif (qu'est-ce que j'disais...), j'en ai tout de même noté une d'importance.
Tout comme la saga de Martin, les Carmidor présentent pléthore de personnages aux intentions diverses et souvent opposées. En revanche, les nombreuses figures centrales de Trahir et Survivre remplissent toutes le triptyque du protagoniste grandboéfort. Certaines s'avèrent moins sympathiques que d'autres, par excès de fougue, de fierté ou d'ambition, mais la laideur, la faiblesse, la lâcheté, la bêtise, la paresse, la veulerie, la puanteur, la difformité physique et morale qui donnaient à la galerie de Westeros et alentours toute sa dimension humaine sont ici à peine évoquées avec une pudeur déconcertante.
J'ai choisi pour exemple le personnage de Giorda Carmidor, dont la situation initiale et l'arc narratif sont calqués sur ceux de Sansa Stark. Là où la rouquine du Nord se montrait belle, noble, éduquée, digne, d'une obédience lassante, d'une arrogance énervante, d'une mièvrerie agaçante, d'une malléabilité horripilante et d'une couardise exaspérante, la brune de Corance est belle, noble, éduquée, digne, courageuse, résiliente, déterminée, généreuse, intelligente, brillante, ensorcelante, intrépide, indomptable, indépendante, et probablement équipée de panneaux solaires et d'un émetteur bluetooth. Les failles et les fragilités des personnages constituent le plus souvent un moteur de leur évolution, créent des enjeux, des risques, de l'intérêt. Et donc, là où Sansa, durant ma lecture, m'inspirait de nombreuses réflexions qui peuvent se résumer par un « Mais secoue-toi, pauvre truffe ! », Giorda ne m'inspire... rien.
Il est cela dit tout à fait possible que ce reproche, que je pourrais faire à la plupart des autres personnages des Carmidor, se base surtout sur une lecture biaisée par la comparaison incessante que j'ai faite au fil des pages. Un récit et un univers originaux auraient pu, je pense, rattraper ces clichés sans gravité dans la construction des personnages. Ils auraient pu me faire avaler des raccourcis scénaristiques un peu gros. Ils auraient pu, aussi, faire oublier certaines lourdeurs de style hyper récurrentes comme la création de suspense à la fin des paragraphes en reprenant le dernier sujet de la proposition dans une phrase courte voire non verbale.
Une phrase non verbale lourde de sens.
En réalité, c'est dommage pour les Carmidor. Son refus de se détacher de son modèle à succès le plombe comme mon adjudant-chef face à ce salopard de piaf qui s'est soulagé sur un de nos Leclerc. Pour moi, il en a complètement oblitéré les aspects inventifs et plaisants. Mais pour d'autres lecteurs, il se peut qu'il en relève la saveur. Il n'y a, au fond, pour vous, qu'un seul moyen de le savoir...
J'ai eu de la chance d'avoir pu posséder son livre avant sa sortie. C'est un livre que j'ai connu à l'époque sur Wattpad et qui, aujourd'hui, fait partie de la maison d'édition à laquelle j'appartiens également. Et quel régale que cette fantasy de moeurs ! Les personnages sont hyper bien écrits, le monde finement détaillé, et la plume de l'autrice est un délice de chaque instant. Les mots sont incisifs, à l'instar de la langue des personnages qui ne cessent de se tirer dans le lard pour tirer la grosse part du gâteau. Mais après tout, n'est-ce pas là l'apanage de tous les politiciens, même en des temps lointains ? L'univers fleure bon le moyen-âge, et l'absence de magie (enfin, est-ce vraiment le cas ?) côtoie de près une réalité troublante peuplée de personnages portés par leurs espoirs - et surtout leurs désespoirs. Au-delà de cela, la peur d'une vieille prophétie plane sans cesse, accompagnée de l'existence possible de créatures marines qui filent la même frousse que le kraken dans Pirates des Caraïbes. On nous plonge ainsi dans un univers terriblement crédible, violent, puissant et addictif.
Que vous soyez fan ou non de la fantasy de moeurs, je ne puis que vous conseiller cette lecture. C'est du Game of Thrones, mais sans magie et sans Marcheurs Blancs, et c'est tout juste excellent ! Vivement la suite, Olivia ! <3
Afficher en entierLes Carmidor, c’est encore une histoire que j’avais d’abord découvert sur wattpad. J’avais lu un chapitre et je me suis vite arrêtée en me disant « elle va être édité, c’est pas possible autrement… et ce jour-là, je la lirai avec son livre entre mes mains ».
Alors, je suis très heureuse d’avoir pu, des mois plus tard, découvrir l’univers de Olivia Gometz en chair et en papier et ce grâce à Betapublisher (merci à vous)
Le danger, quand on attend quelque chose aussi longtemps, c’est que le jour où ça a enfin lieu, on soit un peu déçu…
On est loin du compte. C’est même un coup de coeur pour moi ❤️
Les Carmidor, c’est de la Fantasy de moeurs. Comme tu l’as peut-être lu ailleurs, ça ressemble un peu à Game of Thrones, mais sans les zombies de glace et les dragons. Ici, tout est histoire de complots, trahisons et comment survivre…
On découvre la famille des Carmidor, on s’attache à ses membres, on se met à prier pour que rien ne leur arrive.
Ici, on peut mettre de côté les personnages manichéens. Personne n’est tout blanc et même les raclures ont un côté humain. Du coup, on passe son temps à se demander d’où va venir la prochaine traitrise… On va de rebondissements en rebondissements et plus on avance dans l’histoire, plus on réalise que tout le monde peut en prendre pour son grade.
Sinon, en dehors du scénario génial, il faut relever le talent d’Olivia Gometz. Sa plume est belle et poétique et même dans les pires moments d’horreurs, on reste scotché tant c’est fluide à lire. Plusieurs fois, j’ai eu envie de surligner mon livre parce que bon sang la beauté des phrases…
Elle réussit à nous faire imaginer son univers juste en quelques mots, nous fait stresser durant des courses poursuites en carrosse, nous émeut lors de retrouvailles familiales…
On a ici une très belle autrice et je me réjouis de la suivre ces prochaines années ❤️
Donc, si tu ne l’as pas encore compris, je te conseille fortement (j’insiste même) pour que tu lises ce livre !
Afficher en entierLes Carmidor... C'est une sacrée aventure.
J'ai lu la version Wattpad qui était déjà plus que bonne. Mais cette nouvelle mouture l'est encore plus. J'ai été happé par l'histoire, les personnages, le background, tout.
On sent que le travail est peaufiné, léché et que tout s'imbrique parfaitement. Malgré le nombre de personnages, on ne se sent pas perdu, le découpage est clair et chaque protagoniste est à sa place.
Beaucoup de rebondissements qui rendent l'histoire encore plus palpitante. C'est sans doute à ce jour, l'histoire de fantaisie de mœurs qui m'a le plus plu en dehors de GoT. On sent l'inspiration, c'est indéniable, mais l'autrice nous propose une histoire originale digne de ce nom.
C'e fut un réel plaisir à lire.
PSSpoiler(cliquez pour révéler) : Je veux poutrer Quopras ! Le saigner et le voir souffir !
Afficher en entierAprès avoir découvert ce livre sur Wattpad, quel bonheur ce fût de le retrouver en papier ! Cette replongée dans un univers complexe, travaillé, riche, aux personnages forts, à l'intrigue plus qu'addictive, aux complots et retournements de situation à n'en plus finir m'a comblée.
Donc merci à l'autrice pour ce chef-d'œuvre, j'ai désormais hâte de pouvoir dévorer le tome suivant !
Afficher en entierBienvenue chez les Carmidor dont le cormoran est le symbole. Les terres émergées sont divisées en plusieurs îles aux climats différents, j’ai adoré découvrir chaque culture et croyances. Ce roman va vous entraîner dans une histoire incroyable, mêlant complots, trahisons, survie, allégeance, et sacrifices dans des batailles où les mots comme les actes doivent être choisis avec soin. L’auteure nous offre un univers riche et développé qui m’a complètement happée, sublimé par une plume aussi fluide qu’unique ; le niveau est élevé.
Malgré le nombre de personnages, on sait toujours qui est qui. Le renversement des Arvagna et un autre événement vont provoquer une réaction en chaîne qui va mettre les frères et soeurs Carmidor à l’épreuve, jusqu’à les déchirer violemment. Je ressentais leur trahison, leur rancœur et leur désir de faire tout ce qui est nécessaire pour la survie de leur île. Je comprenais chacune de leur action. De très sombres moments les attendent, et ce premier tome n’en est que le début. J’ai adoré Giorda, une femme forte, sûre d’elle et intelligente aux réparties excellentes avec laquelle j’ai failli pleurer, mais aussi Aron et Dorio, ses deux frères si différents que j’aime énormément (je ne parviens pas à choisir entre eux). Idissa, leur demi-sœur bâtarde, m'a aussi touchée dans sa solitude : comment trouver sa place quand on appartient à une grande famille dont on ne peut pas porter le nom ? Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus, comme le roi Rehard qui lui aussi, tente de satisfaire tout le monde et de garder sa couronne. Et il y a Dista Avargna, dont les parents ont été tués par les usurpateurs et qui a dû s'exiler, mais dans son sang coule la royauté et elle compte bien récupérer son trône qui lui revient de droit. Sa force intérieure ainsi que son combat m’ont donné envie de me battre à ses côtés. Bien sûr, il y a également de vicieux serpents que j’aurais voulu noyer tant ils sont infects.
L’auteure nous manipule tout au long de son roman sur un échiquier géant, au point qu’on ne sait plus qui sont les méchants et qui sont les gentils, mais au final, il y en a-t-il vraiment ?
Il est difficile de rentrer plus dans les détails sans spoiler. C’est un coup de cœur énorme, un roman qui m’a profondément marquée. J’ai hâte de découvrir la suite.
Afficher en entierCe fut une longue lecture et je pense que je vais avoir un peu de mal à digérer tout ce qui s’est passé dans la dernière partie du texte. J’ai pris pas mal de temps sur cette lecture, mais c’est aussi parce que c’est tellement bien écrit qu’on n’a pas vraiment envie d’aller vite. Prendre son temps, c’est bien aussi, d’autant plus que le texte est très complexe et que le résumer sans spoiler l’intrigue est déjà bien complexe.
Nous nous trouvons donc dans de la fantasy dynastique, ou de mœurs comme l’a appelé l’autrice. Derrière ce nom compliqué se cache en vérité un type de fantasy bien connu qui prend pour approche la politique et les jeux de pouvoir bien avant la magie, les créatures, les combats, bref, ce que l’on retrouve de manière traditionnelle dans l’heroic, l’epic ou même la dark fantasy. Typiquement, c’est le cas du Trône de Fer de G.R.R Martin. C’est donc un choix plutôt original qu’on ne retrouve pas très souvent à cause des réticences des lecteurs vis à vis de lire de la fantasy sans magie.
Dans Les Carmidor, nous suivons plusieurs grandes familles de rois, reines, ducs, duchesses qui tournent toutes autour du pouvoir et qui veulent toutes étendre leur influence pour que le futur leur soit le plus profitable possible. Bien sûr, qui dit atteindre le pouvoir à tout prix, dit que la moralité, ce n’est pas forcément le plus important. La fidélité non plus. Ni la loyauté. Bref, tous les trucs qui finissent en -té. Le texte joue donc avec des tonalités sombres, et peut devenir très violent, très rapidement. Les avertissements en début d’ouvrage sont à prendre en compte.
Nous suivons trois grandes familles principales : les Virdemis, qui viennent de s’emparer de la couronne, les Arvagna, qui ont tous été massacrés à l’exception de Dista, et bien sûr, les Carmidor, qui ont un peu les fesses entre deux chaises. Ils veulent à la fois s’assurer le soutien du nouveau roi, mais en même temps, s’ils peuvent s’en tenir un peu éloigné, c’est bien aussi. C’est d’ailleurs une grande partie de l’intrigue, entre rapprochements et coups bas, je t’aime mais en fait je t’aime pas, je veux bien me marier mais en fait pas avec toi et autres joyeusetés.
Au niveau des personnages, nous nous focalisons beaucoup sur les hommes puissants au début du roman, et petit à petit, ils s’écartent pour laisser la place à des personnages féminins forts et puissants, qui en viennent parfois à les éclipser complètement. Giorda Carmidor reste la plus frappante. Unique héritière légitime de la famille Carmidor, son fort caractère et ses tendances à l’indépendance en font un personnage que l’on cherche à séduire et à faire taire, sans succès. Le personnage de Dista Arvagna est également très chouette, et nous montre une jeune femme qui a tout perdu et qui doit se débrouiller presque toute seule pour reconquérir son royaume. On sent les points de ressemblances entre les deux femmes, et les points de tension, ce qui en fera, j’en suis persuadée, de grandes opposantes dans la suite de la saga.
J’ai beaucoup aimé le travail sur la place des femmes dans le roman. Même si la société présentée est majoritairement patriarcale, on y croise des personnages qui, sans forcer, trouvent une sorte d’indépendance que l’on cherche à étouffer, à plusieurs niveaux. Le droit d’avoir un royaume, le droit de choisir un mari, le droit de prendre des décisions… Les messages derrière le texte seraient vraiment intéressants à étudier plus en profondeur, parce qu’il y en a beaucoup. Elles ont également des discours, des dialogues qui sont ultra-marquants et qui incitent le lecteur à s’attacher à elles très, très vite.
J’ai également beaucoup apprécié le travail sur le reste de la famille Carmidor, avec le père très paternaliste mais juste, le frère aîné qui paraît juste mais avec des milliers de défauts, le frère cadet qui paraît avoir des milliers de défauts mais est plus juste que son aîné et Idissa, bâtarde royale, qui ne cherche qu’à se faire entendre et accepter, mais à qui l’on refuse sans cesse tout du fait de sa position. Beaucoup de personnages qui se ressemblent et s’opposent sur les mêmes points, s’envient parfois, ce qui leur donne beaucoup de présence et d’impact dans l’histoire. On veut qu’ils réussissent tous dans leurs objectifs, mais en même temps, on sait que ça aurait de grosses conséquences sur les autres, ce qui rend l’intrigue extrêmement tendue, tout le temps.
J’ai bien accroché aux Virdemis également, et notamment aux jeux entre Rehard et Giorda, qui se tournent autour et s’attirent, mais à la façon d’aimants. Ils ne peuvent jamais vraiment se toucher. Cela permet de faire intervenir notamment les notions de fatalité et de destinée parfois, avec des histoires dignes des tragédies grecques tellement ça va loin. Il y a aussi de sacrées enflures dans leur famille, mais ça ne fait que rajouter un peu de piquant !
De manière plus générale, j’ai beaucoup aimé l’intrigue et ses nombreux retournements de situation. Même si on évolue dans un milieu noble, et avec donc beaucoup de conflits qui se résolvent par la discussion, cela n’empêche pas plusieurs scènes d’action qui prennent vraiment aux tripes, des scènes d’exécution vraiment effroyables (mention à la scène des cormorans, qui est aussi jubilatoire qu’effrayante), et même des scènes qui dépassent carrément les personnages, comme tout ce qui se passe dans l’arc final et qui laisse un milliard de questions en suspens pour la suite.
Pour les amateurs de fantasy plus classique, oui, il y a des mentions de surnaturel, même si elles restent pour l’instant discrète. Tout est à l’arrière-plan, et quand ça explose, vous comprendrez pourquoi certains éléments étaient importants. Je me demande comment cette partie va évoluer par la suite. Elle va clairement prendre de l’importance, mais jusqu’à quel point ? C’est la grande question.
J’aimerais enfin saluer la qualité du style littéraire de l’autrice, à la fois tranchant, poétique et très humain et engagé dans certains de ses traitements, c’était vraiment très chouette et il y a clairement des phrases qui résonnent encore, ce qui est assez rare !
Vous l’aurez deviné, c’est un gros coup de cœur. Je ne peux que vous recommander d’aller le découvrir par vous-même, parce qu’il y a tellement de choses que je ne peux pas vous dire, mais qui m’ont fait HURLER, et que c’est vraiment texte qu’il faut lire sans savoir dans quoi on s’embarque pour vraiment l’apprécier. J’ai beaucoup aimé cette lecture et serait bien évidemment au rendez-vous pour la suite !
Lire la chronique en entier : https://lantredemyfanwi.wordpress.com/2021/12/26/beta-publisher-les-carmidor-tome-1-trahir-survivre-olivia-gometz/
Afficher en entierJe ne sais pas ce que vous pensez de cette couverture, mais à mes yeux, elle claque, vraiment !
Le roman aurait pu commence avec l’accroche « il était une fois » et finir par « ils eurent beaucoup d’enfants et ils vécurent heureux ». Mais non ! C’est bien plus compliqué !
Huit familles, un trône. Des alliances, des mésalliances, manipulations, déshonneur, famille, secret, vengeance façonnent le roman. Des intrigues dans les intrigues, des retournements de situations épiques, une menace divine, du sang, beaucoup de sang et une famille en pleine déroute. Les Carmidor règnent depuis toujours sur leur île, plaque tournante du commerce en transit vers le continent. Un duché en plein essor qui ne connaît pas la famine et autres désastres. Une famille puissante et riche où l’honneur est le maître mot. Mais le déclin arriva comme un mauvais et sournois fléau. Un couperet fatal qui décimera lentement les Carmidor.
Une guerre létale, manipulatrice, tuant peu à peu ce qui défini l’homme, sa bonté.
Ce premier tome pose les bases d’un monde édifiant régi par des codes érigés par chaque famille. Les Carmidor sont au cœur de l’intrigue et les maîtres d’œuvre d’une histoire qui va dépasser l’entendement. En toute bonne fantasy, ce premier tome nous plonge dans un monde empli de mystères et de rebondissements. Olivia Gometz m’a captivée même si elle m’a perdue par les nombreux personnages (mais ça, c’est mon plus gros point faible : ma mémoire de poisson rouge).
Connaissez-vous la fantasy de mœurs ? Et bien moi non. C’est mon baptême (pas de l’air !?) ! Imaginez un réseau complexe où les désirs de chaque famille sont le Graal. Imaginez tous les complots possibles pour atteindre ce but sans état d’âme. Imaginez toute la force de persuasion que vous disposez et de tous vos pions que vous pouvez bouger à votre guise. Imaginez que le monde sous vos pieds est votre échiquier. Imaginez. Et là vous aurez tout compris. Ce roman est constitué de venelles alambiquées qui se rejoignent ou non, se disloquent, se multiplient pour accéder, quoiqu’il en coûte, à leur ultime but.
Cette première expérience inédite a été magnifique malgré le nombre important de personnages. Ce premier tome est immersif et addictif. Un monde unique et impressionnant, des intrigues à la pelle et des personnages charismatiques. Un premier tome qui pose les bases et dévide son fil rouge. J’ai adoré suivre cette famille atypique et détruite dans tout cet imbroglio. Olivia Gometz a de l’imagination à revendre et un talent certain d’oratrice. Je suis impatiente de lire le second tome avec lequel, je l’espère, je serais davantage à l’aise et avide de savoir la suite.
Vous avez adoré Games Of Throne ? Alors vous allez succomber à Olivia Gometz !
Afficher en entierÀ l'époque où je lisais Les Carmidor sur Internet, l'histoire était déjà à un haut niveau de qualité. L'avoir lu publiée, éditée, corrigée et travaillée, c'était donc un plaisir de retourner aux Terres Émergées qui m'avaient déjà conquises des années auparavant.
Sans surprise, l'histoire a été un vrai coup de cœur pour moi pour plein de raisons. La plume d'Olivia est agréable, fluide et maîtrisée. Les mots sont choisis avec soin. Il y a une vraie sensation de crescendo dans le récit : la complexité des intrigues familiales et surtout politiques ne font que croître jusqu'à la dernière ligne. Les descriptions sont à la fois le moyen de nous imaginer clairement le monde, les villes, les personnages tout en nous laissant une certaine liberté d'imagination.
Dans ce récit, tout est question d'équilibre : l'écriture, le style, l'intrigue principale et les intrigues secondaires, le contexte, les personnages ; Olivia a trouvé le juste milieu pour traîter de nombreux sujets encore bien actuels tout en les plaçant dans un monde médiéval.
Côté personnage, je suis fan depuis ma première lecture de Giorda pour son caractère bien trempé et mes valeurs qu'elle représente. Dista est également très intéressante et son évolution m'intrigue pour la suite. Côté personnage masculin, Dorio est sur le podium avec une petite mention spéciale pour Rehard qui oscille entre le "je l'adore" et "je me déteste". Il entre dans la catégorie des personnages que j'adore détester !
Vous l'aurez compris, ce roman est un véritable coup de cœur et je ne peux que vous conseiller de vous plonger dedans si vous aimez la fantasy de mœurs (et la fantasy tout court) ! Bravo Olivia pour ce superbe roman ❤️
Afficher en entierJ'avais entendu parler des Carmidor à l'époque où l'histoire était encore dispo sur Wattpad. Je n'avais pourtant encore jamais tenté la lecture et sa parution en broché m'a convaincue de me lancer. J'ai lu ce livre en lecture commune et pu partager mes impressions (et valider que d'autres étaient agacés / mal à l'aise face à certains sujets), ce qui était une 1ère fois pour moi. C'était cool ! Mais bref, revenons aux Carmidor. Tout d'abord, la comparaison à GoT n'est pas volée du tout. Le récit y fait beaucoup penser, par les enjeux, les personnages, les ambiances, les thématiques, le scénario. Mais du coup, j'aimerais que ça y ressemble moins haha. On peut faire de la fantasy politique sans s'accrocher désespérément à GoT (de la même façon qu'on peut faire de l'heroic fantasy sans s'accrocher désespérément à Tolkien, bref). Du coup, je vais commencer par ce qui m'a déplu et les éléments que j'aimerais voir améliorés pour le T2. Tout d'abord, la ressemblance avec GoT OK, mais les Carmidor manque de distinction avec l'histoire moyenâgeuse européenne à mon goût. Nous sommes sur des systèmes politiques, sociétaux, des histoires et des géographies qui m'ont fait beaucoup trop penser à l'histoire de l'Europe et du bassin méditerranéen. C'est mon goût personnel, mais j'ai trop lu d'histoires comme ça, je ne veux pas de l'historique avec une touche de fantasy, mais une bonne fantasy qui ne s'appuie pas à mort sur nos mythes, notre culture et notre histoire européenne. Même les panthéons m'ont semblé être des copier-coller des panthéons polythéistes européens. Ce côté m'a un peu déçue, car malgré toute la richesse et la force de ce livre (car j'ai quand même beaucoup apprécié ma lecture, je vous parle des bons points après) j'ai eu l'impression de découvrir un univers sans surprises. Or, j'adore découvrir des lore riches et agréables dans les histoires de fantasy. Dernier point qui m'a fait serrer des dents : la façon dont le viol est traité et écrit. D'abord, c'est un récit adulte qui assume ses côtés crus (les viols, violences, meurtres, etc sont foison). J'aurais quand même aimé un avertissement de contenus, c'est de plus en plus répandu et vu la violence et la précision de certaines scènes, ça aurait pas été de trop. Pas que je sois personnellement vulnérable à cette thématique, mais de manière générale, quoi. Y'a pas d'avertissement en 4ème de couv non plus. Je trouve pas ça responsable. Bref, je m'égare. Clairement, ce roman est insupportable à lire en étant une femme. Déjà, comme je le disais, c'est un système sociétal moyenâgeux européen. Donc les femmes dans les Carmidor sont des objets et des utérus sur pattes. C'est la prise à parti de l'autrice et c'est évidemment fait pour dénoncer les sociétés patriarcales et la place minable de la femme dans notre société. En revanche, certaines choses qui entourent cette place misérable de la femme m'ont agacé dans la façon dont c'est traité. Notamment la prise de force par les hommes sur les femmes par les violences sexuelles et les viols. Ça fait évidemment partie des manières dont l'humanité se sert depuis toujours pour abattre et oppresser des peuples ou minorités. Mais ce n'est pas la seule. Malgré ça, le viol a eu l'air d'être la seule façon de maîtriser les femmes dans les Carmidor et ça m'a plus que gonfler. Sans compter qu'il y a des viols complètement gratuits à mes yeux. Des viols qui auraient pu être autres (des scènes de violence envers les femmes auraient déjà eu un impact tout aussi violent sur leur psyché avec des effets similaires pour l'histoire). Des viols que j'ai trouvé décrits bien trop en profondeur… mais quel intérêt ?? C'est crade, c'est violent, c'était complètement aberrant d'un point de vue physiologie (quitte à être dans le gore, autant parler biologie). Globalement le sexe m'a semblé à la ramasse (même le sexe consenti) d'un point de vue physiologique. Je suis peut-être trop pragmatique, mais quitte à être fascinée à ce point pour la violence du sexe, autant l'écrire de façon crédible non ? Vraiment, les viols décrits m'ont semblé injustifiés. Mis en place pour nous faire détester les personnages. Trop facile, trop vulgaire à mon goût. Surtout pour un thème aussi dur, aussi cruel et aussi dramatique.
Bon, je vous ai peut-être passé l'envie de lire, mais je me devais de le dire. Et franchement je ne sais pas s'il y a eu un travail éditorial aussi, car des problèmes de mise en page (numéros de page manquantes, qualité d'impression bof bof). Et c'est la 2e fois que je suis franchement ulcérée par le traitement du viol et de la sexualité par des romans de chez Beta Publisher. Il s'agirait peut-être de relire les textes qu'on édite et de se demander s'il y a pas moyen de parler de sujets aussi importants avec plus d'humanité, de sensibilité et de recul critique. J'espère vraiment que l'autrice va traiter des conséquences du viol chez les victimes (et rien à foutre des violeurs, je les vois venir mdr) dans le T2 et pas utiliser ça uniquement comme argument scénaristique (je hurle sinon).
Bon je peux parler des bons points héhé. L'histoire est franchement cool. Les personnages sont gris, intéressants, prêts à basculer d'une alliance à une autre en quelques pages. Vraiment, il y a une intensité à la GoT qui n'est pas volée. On a de nombreux camps, des trahisons et des rebondissements à tout-va. Parfois trop d'un coup, ce qui diminue l'intensité dramatique de certains événements, mais tant pis. L'histoire se lit rapidement, il y a pas mal d'action et de tension par le simple jeu des conflits politiques. J'ai apprécié qu'il n'y ait pas de scènes superflues : chaque passage, chaque discussion mène à une étape-clé du scénario. J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages, car ils sont soit arrogants, soit égoïstes, soit idiots, soit idéalistes, bref ce sont des humains. En fin de compte, Giorda est peut-être mon personnage préféré, alors que je ne l'appréciais pas tant que ça au début.
Niveau écriture, Olivia Gometz écrit vraiment bien, avec de belles descriptions très immersives et recherchées. Il y un beau vocabulaire sans tomber dans le pompeux et les discussions sonnent bien, il y a un vrai travail autour des niveaux de langue.
Afficher en entier« De grands hommes vous ont précédé, seconde classe Larret. De bien meilleurs que vous ! Croyez-vous vraiment pouvoir faire mieux avec le jus de navet qui vous tient lieu de cervelle, corniaud de bleusaille ? Non ? Bien ! Alors, dans le rang et en silence derrière la statue du Général. » En me remémorant cette affectueuse tirade de mon adjudant-chef à la lecture du premier tome des Carmidor, j'ai supposé que son autrice avait dû faire ses classes sous un olibrius du même calibre. Et qu'elle l'avait écouté.
Au risque de surprendre ceux qui auraient d'ores et déjà remarqué la longueur de cette chronique, je n'ai pas grand-chose à dire sur « Trahir et Survivre ». Je ne m'attarderai pas à présenter l'intrigue et les personnages. Il faut dire qu'à moins d'avoir vécu depuis 2011 dans la cave d'un bunker souterrain dans le cratère d'Aitken, vous les connaissez déjà.
Après un pompeux prologue assez peu convaincant, la pompe change de forme, et la première partie du roman énumère des concepts, des situations, des enjeux, des péripéties et des figures qui tous se retrouvent, dans leurs aspects les plus généraux comme les plus détaillés, dans la saga du Trône de Fer écrite par George R.R Martin (dont les premiers tomes sont parus en 1998 en France) puis adaptée en série par H.B.O et diffusée entre 2011 et 2019.
Hasard ou coïncidence ?
Bien sûr, l'on peut s'agiter du monomythe et clamer avec Robbe-Grillet que « Les anciens mots toujours déjà prononcés se répètent, racontant toujours la même vieille histoire de siècle en siècle, reprise une fois de plus et toujours nouvelle ». Mais il y a tout de même de grandes différences entre une base universelle et un fac-similé peinturé à la hâte, plus en tout cas qu'entre l’œuvre de Georges Martin et celle d'Olivia Gometz.
Sans conteste, tous les auteurs se nourrissent de références plus anciennes, de mots et d'univers dont ils ont été bercés, nourris. Sitôt que l'on prend la plume, les icônes qui ont couvé nos rêves planent au-dessus de nous, et au fil des mots, comme les phrases s'enchaînent sous nos doigts, leurs ailes nous effleurent et leurs souffles nous frôlent, et leurs mots pour le dire nous viennent aisément.
Certes. Tout le monde peut-être en toute bonne foi la proie innocente de l'hommage inconscient. Sur des tournures, un concept, une personnalité. Sur un roman entier ? Sur un roman entier porté par une maison d'édition, donc relu par un comité de professionnels de la littérature, qui n'aurait pas discerné le risque qui transpire dudit roman ?
Alors, oui, l'imitation est la plus sincère des flatteries, mais encore faut-il rendre à César. Et c'est, au fond, la grande question que m'a posé Trahir et Survivre. Pourquoi ne se présente-t-il pas comme ce qu'il est, c'est à dire une fan-fiction (le terme n'est pas péjoratif) du Trône de Fer ? Pourquoi ne pas l'assumer en note d'introduction (car note d'introduction, il y a) ? Dans ce cas, sans nul doute aurais-je pris plaisir à découvrir une nouvelle interprétation, une nouvelle narration, un nouveau regard sur les personnages et les intrigues que je connaissais déjà. J'aurais joué le jeu sans réserve, si les règles en avaient été claires, honnêtes et revendiquées.
Hélas, ce n'est pas le cas. J'ai déjà évoqué le déferlement de similitudes entre les deux œuvres, dont la liste n'a pas sa place au sein de cette chronique. Vous pouvez la trouver dans un fichier séparé établi par mes soins (voir blog), qui comporte pour illustrations de nombreux extraits du roman et donc révèle des éléments des Carmidor que vous n'allez de toute façon pas vraiment découvrir.
Et ce tsunami d'analogie a englouti et noyé tout le reste. En me débattant dans ses flots saumâtres, je n'ai pu ni savourer la plume non dénuée d'élégance, ni les développements inédits, îlots de créativité dans cet océan de duplicatas. J'ai tout de même surnagé jusqu'à la dernière page, l’œil fouillant l'horizon à la recherche des dissemblances avec son modèle. Et, ainsi embarquée sur frêle esquif (qu'est-ce que j'disais...), j'en ai tout de même noté une d'importance.
Tout comme la saga de Martin, les Carmidor présentent pléthore de personnages aux intentions diverses et souvent opposées. En revanche, les nombreuses figures centrales de Trahir et Survivre remplissent toutes le triptyque du protagoniste grandboéfort. Certaines s'avèrent moins sympathiques que d'autres, par excès de fougue, de fierté ou d'ambition, mais la laideur, la faiblesse, la lâcheté, la bêtise, la paresse, la veulerie, la puanteur, la difformité physique et morale qui donnaient à la galerie de Westeros et alentours toute sa dimension humaine sont ici à peine évoquées avec une pudeur déconcertante.
J'ai choisi pour exemple le personnage de Giorda Carmidor, dont la situation initiale et l'arc narratif sont calqués sur ceux de Sansa Stark. Là où la rouquine du Nord se montrait belle, noble, éduquée, digne, d'une obédience lassante, d'une arrogance énervante, d'une mièvrerie agaçante, d'une malléabilité horripilante et d'une couardise exaspérante, la brune de Corance est belle, noble, éduquée, digne, courageuse, résiliente, déterminée, généreuse, intelligente, brillante, ensorcelante, intrépide, indomptable, indépendante, et probablement équipée de panneaux solaires et d'un émetteur bluetooth. Les failles et les fragilités des personnages constituent le plus souvent un moteur de leur évolution, créent des enjeux, des risques, de l'intérêt. Et donc, là où Sansa, durant ma lecture, m'inspirait de nombreuses réflexions qui peuvent se résumer par un « Mais secoue-toi, pauvre truffe ! », Giorda ne m'inspire... rien.
Il est cela dit tout à fait possible que ce reproche, que je pourrais faire à la plupart des autres personnages des Carmidor, se base surtout sur une lecture biaisée par la comparaison incessante que j'ai faite au fil des pages. Un récit et un univers originaux auraient pu, je pense, rattraper ces clichés sans gravité dans la construction des personnages. Ils auraient pu me faire avaler des raccourcis scénaristiques un peu gros. Ils auraient pu, aussi, faire oublier certaines lourdeurs de style hyper récurrentes comme la création de suspense à la fin des paragraphes en reprenant le dernier sujet de la proposition dans une phrase courte voire non verbale.
Une phrase non verbale lourde de sens.
En réalité, c'est dommage pour les Carmidor. Son refus de se détacher de son modèle à succès le plombe comme mon adjudant-chef face à ce salopard de piaf qui s'est soulagé sur un de nos Leclerc. Pour moi, il en a complètement oblitéré les aspects inventifs et plaisants. Mais pour d'autres lecteurs, il se peut qu'il en relève la saveur. Il n'y a, au fond, pour vous, qu'un seul moyen de le savoir...
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