Ajouter un extrait
Liste des extraits
Il m'a dit : "La grandeur est un chemin vers quelque chose qu'on ne connaît pas."
Et combien de fois a-t-il répété : "Quand tout va mal et que vous cherchez votre décision, regardez vers les sommets ; il n'y a pas d'encombrements."
Afficher en entierJe pense à sa propre foi, que je ne saisis jamais. L'Eglise fait partie de sa vie, mais il dit au pape : "Et maintenant, Saint-Père, si nous parlions de la France ?" Il a fort peu cité Dieu, et pas dans son testament. Jamais le Christ. Je connais son silence sur quelques sujets capitaux, silence né d'une invulnérable pudeur et de beaucoup d'orgueil, si l'on peut appeler orgueil le sentiment : cela ne concerne que moi. Sa communion à Moscou est claire : il témoigne. Mais il ne communie pas qu'à Moscou. Je crois sa foi si profonde, qu'elle néglige tout domaine qui la mettrait en question.
Afficher en entierJe lui ai dit que sa France n'était pas rationnelle, mais il ne l'est pas non plus. Certes, il y a dans son prestige, maints éléments rationnels : il a été le libérateur, le solitaire vainqueur, l'intraitable, la résurrection de l'énergie nationale et par conséquent de l'espoir, même en 1958 ; le seul homme que l'on ait pu opposer au désastre, non parce qu'il ferait une "union nationale" à la manière de Poincaré ou de Doumergue, mais parce qu'il portait la France en lui ; un peu, le prophète... Bien entendu, il y a aussi le talent : lorsqu'il parle aux assemblées de Grande-Bretagne ou des Etats-Unis, il parle comme la France. Les présidents de la IVe République n'auraient pas nécessairement mal parlé ; mais on ne les eût pas écoutés.
Afficher en entierIl m'a dit : "La grandeur est un chemin vers quelque chose qu'on ne connaît pas."
Et combien de fois a-t-il répété : "Quand tout va mal et que vous cherchez votre décision, regardez vers les sommets ; il n'y a pas d'encombrements."
Afficher en entierJe pense à sa propre foi, que je ne saisis jamais. L'Eglise fait partie de sa vie, mais il dit au pape : "Et maintenant, Saint-Père, si nous parlions de la France ?" Il a fort peu cité Dieu, et pas dans son testament. Jamais le Christ. Je connais son silence sur quelques sujets capitaux, silence né d'une invulnérable pudeur et de beaucoup d'orgueil, si l'on peut appeler orgueil le sentiment : cela ne concerne que moi. Sa communion à Moscou est claire : il témoigne. Mais il ne communie pas qu'à Moscou. Je crois sa foi si profonde, qu'elle néglige tout domaine qui la mettrait en question.
Afficher en entierJe lui ai dit que sa France n'était pas rationnelle, mais il ne l'est pas non plus. Certes, il y a dans son prestige, maints éléments rationnels : il a été le libérateur, le solitaire vainqueur, l'intraitable, la résurrection de l'énergie nationale et par conséquent de l'espoir, même en 1958 ; le seul homme que l'on ait pu opposer au désastre, non parce qu'il ferait une "union nationale" à la manière de Poincaré ou de Doumergue, mais parce qu'il portait la France en lui ; un peu, le prophète... Bien entendu, il y a aussi le talent : lorsqu'il parle aux assemblées de Grande-Bretagne ou des Etats-Unis, il parle comme la France. Les présidents de la IVe République n'auraient pas nécessairement mal parlé ; mais on ne les eût pas écoutés.
Afficher en entierIl m'a dit : "La grandeur est un chemin vers quelque chose qu'on ne connaît pas."
Et combien de fois a-t-il répété : "Quand tout va mal et que vous cherchez votre décision, regardez vers les sommets ; il n'y a pas d'encombrements."
Afficher en entier