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Ou du moins, pour essayer de lire malgré les interruptions constantes de son exaspérant mari. Elle en était au passage où Lancelot acceptait l'humiliation suprême de monter sur une charrette pour sauver sa dame. Il émit un ricanement de dédain.

Elle abaissa son livre et se tourna vers lui avec un regard noir.

— Je ne vois pas l'intérêt de te lire cette histoire si tu vas la gâcher de bout en bout.

— Ces chevaliers et leurs codes ridicules ! s'exclama-t-il avec une moue écœurée. Monsieur consent à grimper dans une charrette en considérant que c'est le plus grand déshonneur ? Peuh ! Moi je ramperais dans un tas de fumier pour te sauver.

Christina ne put s'empêcher de sourire. Comment rester fâchée contre lui quand il lui sortait de telles phrases ? Qui aurait cru qu'un tas de fumier pouvait être aussi romantique ?

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Il écarta ses cheveux de son visage, la dévisageant longuement de ses yeux bleu clair implacables.

— Je dois avoir une mine affreuse, dit-elle.

— Tu es belle.

La sincérité de son ton lui échauffa les sens.

— Tu ne me l'avais jamais dit.

— Ah non ? s’étonna-t-il. Pourtant, je le pense tous les jours.

— Mes talents de télépathe ne sont plus ce qu'ils étaient.

Il éclata de rire, émettant un son qui résonna à ses oreilles comme le plus beau du monde. 

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Soudain, il s'arracha à ses lèvres et s'écarta.

— Cela suffit !

Cette brusque interruption du plaisir la laissa pantoise. Elle voulut se rapprocher de lui, mais il la maintint à distance à bout de bras.

Elle cligna des yeux. Le voile de la passion se dissipa lentement et elle vit son regard choqué. Presque accusateur. Il la dévisageait comme s'il lui avait poussé une seconde tête. Comme si elle lui faisait peur. Elle l’effrayait !

Parce qu'elle suscitait en lui une émotion qu'il récusait. Il l'aimait. Cette tête de mule refusait de le voir, mais il finirait par se rendre à l'évidence. Elle sourit malgré elle. Somme toute, c'était plutôt charmant.

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« Christina s'adossa au torse de Tor, le volume en cuir posé sur son ventre nu et les draps enroulés autour de ses jambes. Le soleil matinal qui se déversait par la fenêtre lui offrait toute la lumière nécessaire pour lire.

Ou du moins, pour essayer de lire malgré les interruptions constantes de son exaspérant mari. Elle en était au passage où Lancelot acceptait l'humiliation suprême de monter sur une charrette pour sauver sa dame. Il émit un ricanement de dédain.

Elle abaissa son livre et se tourna vers lui avec un regard noir.

— Je ne vois pas l'intérêt de te lire cette histoire si tu vas la gâcher de bout en bout.

— Ces chevaliers et leurs codes ridicules ! s'exclama-t-il avec une moue écœurée. Monsieur consent à grimper dans une charrette en considérant que c'est le plus grand déshonneur ? Peuh ! Moi je ramperais dans un tas de fumier pour te sauver.

Christina ne put s'empêcher de sourire. Comment rester fâchée contre lui quand il lui sortait de telles phrases ? Qui aurait cru qu'un tas de fumier pouvait être aussi romantique ? Elle se redressa légèrement pour lui donner un petit baiser.

— C'est gentil, dit-elle.

— Gentil ? s'indigna-t-il. Je n'ai pas une once de gentillesse en moi. »

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Parfois l'acte le plus courageux c'est de survivre.

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MacSorley bloqua son coup de justesse. Le fracas de l'acier contre l'acier résonna dans l'air glacé. Tor poussa sur sa claymore, l'amenant à quelques centimètres de son visage.

— Alors, tu en as eu assez ?

— Pas encore, répondit MacSorley d'une voix tendue.

Tous ses muscles étaient bandés par l'effort. Toutefois, derrière sa grimace, il y avait toujours ce sourire moqueur.

Il parvint à repousser la lame de son adversaire et à bondir de côté.

— Je m'amuse trop, ajouta-t-il.

Tor jura, se maudissant de n'avoir pas anticipé son geste. La fureur lui brouillait les idées. Dans un vrai combat, la moindre faille dans la concentration pouvait entraîner la mort. MacSorley le savait également et s'en servait, le provoquant pour le désarçonner. D'ordinaire, il était immunisé contre ce genre de tactique, mais il était plus tendu que l'arc de MacGregor et les hommes le savaient.

Tor n'avait pas perdu un défi depuis plus de dix ans et il n'était pas question de donner à ce clown de MacSorley l'occasion de se vanter de l'avoir vaincu. Il chassa toute autre pensée de son esprit, refusant d'entendre à nouveau le rire de sa femme dans son cabinet de travail le matin même ; chassant l'image de sa main posée sur celle du clerc. Ils avaient paru tellement à leur aise l'un avec l'autre. Avec un clerc, nom de nom !

MacSorley décrivit un demi-cercle en sautillant, son épée pointée en avant pour parer un nouveau coup.

— J'espère pour nous tous que ta femme te pardonnera rapidement, lança-t-il.

— Qu'est-ce que tu racontes ? grogna Tor.

— D'ordinaire tu n'es pas aussi... « tendu » quand tu rentres du château. Je suppose que ton humeur charmante a un rapport avec ta belle épouse. Comme je ne peux imaginer cette belle enfant faisant le moindre mal, c'est for-cément toi le fautif.

Tor parvint non sans mal à contrôler sa rage. Même entendre parler de la beauté de sa femme dans la bouche d'un autre l'agaçait. Seigneur, il perdait vraiment les pédales.

Ses efforts pour se noyer dans le travail ne fonctionnaient pas. Il ne cessait de revoir le visage de Christina la dernière fois qu'il l'avait quittée. Il n'aimait pas qu'on le questionne et avait mal réagi. Brutalement. En lui assénant une vérité qu'elle ne voulait pas entendre. La subtilité et la douceur n'étaient pas son fort mais, s'il voulait retrouver sa tranquillité d'esprit, il allait devoir faire un effort. Christina avait l'art de le faire sortir de ses gongs.

Sa distraction était déjà suffisamment préoccupante. Le fait que les hommes l'aient sentie et aient deviné sa cause était encore pire. Il attaqua à nouveau, se concentrant sur un seul objectif : voir MacSorley tomber sur son arrière-train.

Le Viking esquivait tous ses coups, mais il commençait à fatiguer. Tor sentait la victoire approcher. MacSorley aussi, sans doute, car il tenta à nouveau de le déconcentrer :

— Si j'avais une femme aussi belle pour réchauffer mon lit, je ne passerais pas mes nuits à la belle étoile couché sur un tas de cailloux froids. J'échangerais bien ma place avec la...

Tor devint comme fou. Aveuglé par la fureur, il s'élança sur la canaille avec une force décuplée. En deux temps trois mouvements, MacSorley se retrouva couché sur le dos, la claymore sur la gorge. Cette fois, il ne ricanait plus.

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Christina s'adossa au torse de Tor, le volume en cuir posé sur son ventre nu et les draps enroulés autour de ses jambes. Le soleil matinal qui se déversait par la fenêtre lui offrait toute la lumière nécessaire pour lire.

Ou du moins, pour essayer de lire malgré les interruptions constantes de son exaspérant mari. Elle en était au passage où Lancelot acceptait l'humiliation suprême de monter sur une charrette pour sauver sa dame. Il émit un ricanement de dédain.

Elle abaissa son livre et se tourna vers lui avec un regard noir.

— Je ne vois pas l'intérêt de te lire cette histoire si tu vas la gâcher de bout en bout.

— Ces chevaliers et leurs codes ridicules ! s'exclama-t-il avec une moue écoeurée. Monsieur consent à grimper dans une charrette en considérant que c'est le plus grand déshonneur ? Peuh ! Moi je ramperais dans un tas de fumier pour te sauver.

Christina ne put s'empêcher de sourire. Comment rester fâchée contre lui quand il lui sortait de telles phrases ? Qui aurait cru qu'un tas de fumier pouvait être aussi roman-tique ? Elle se redressa légèrement pour lui donner un petit baiser.

— C'est gentil, dit-elle.

— Gentil ? s'indigna-t-il. Je n'ai pas une once de gentillesse en moi.

Pour le lui prouver, il la tira vers lui et l'embrassa fougueusement. Le livre tomba entre eux. Elle le délogea et profita de leur position, ainsi que de son érection considérable, pour venir s'asseoir à califourchon sur lui.

Elle s'empala sur son membre chaud, soupirant de plaisir en le sentant la remplir. Et comment ! Grand et épais. Elle adorait cette sensation en elle. Elle avait appris à apprécier sa taille et comprenait à présent le regard admiratif de la servante, des mois plus tôt à Finlaggan.

En grognant d'aise, il posa ses grandes mains sur ses seins, les pétrissant, pinçant ses mamelons tandis qu'elle le chevauchait. Au petit trot d'abord, puis s'élançant au grand galop.

Elle arqua les reins, lui emplissant les paumes, et renversa la tête en arrière, se hissant le plus haut possible avant de s'enfoncer à nouveau en le serrant entre ses cuisses.

Leurs mouvements joints étaient fluides et pleins d'aisance. Au lit, il n'y avait plus aucun malaise entre eux, aucune gêne. Il n'y avait plus que l'union parfaite de deux amants.

Se sentant proche du paroxysme, elle frémit et cria, les spasmes la parcourant en successions rapides et délicieuses. Elle en tremblait encore quand il la prit par les hanches, la souleva puis plongea en elle d'un grand coup de reins puissant, explosant à son tour.

Il posa doucement une main sur sa joue et l'embrassa.

— J'ai été assez gentil pour toi ? plaisanta-t-il.

— Oui, je préfère grimper sur toi que sur n'importe quelle charrette.

Elle se blottit à nouveau contre lui en riant et reprit le livre dans les draps.

— Bon, je peux enfin finir ce chapitre ou non ? dit-elle en faisant les gros yeux.

— Fais donc, soupira-t-il.

En dépit de sa fausse indifférence et de son mépris évident pour les codes chevaleresques, elle savait qu'il prenait goût à l'histoire.

Elle parvint à lire le reste du chapitre sans autre interruption. Quand elle eut fini, il s'extirpa du lit à contrecoeur pour s'habiller.

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Christina pointa le bougeoir vers le petit garçon au pied de la table.

— Cette fois, tu n'échapperas pas à ton châtiment, Méléagant ! lança-t-elle en prenant une grosse voix. Tu as entaché l'honneur de ma dame et moi, Lancelot, le plus grand chevalier du royaume, je le laverai. Tu le paieras de ta vie.

Elle donna un coup de bougeoir en direction du garçon.

— Meurs, vil scélérat !

L'enfant poussa un cri et trépassa d'une manière théâtrale, pour le plus grand plaisir de ses soeurs et de l'assis-tance. Celle-ci redoubla ses applaudissements lorsqu'il fut pris d'une dernière et longue convulsion avant de rendre l'âme.

— Tu as été parfait ! le félicita Christina en se joignant à l'ovation. Tu ferais un merveilleux chevalier.

— Mais je ne veux pas être chevalier, ma dame.

— Ah non ? s'étonna-t-elle. Je croyais que tous les garçons voulaient devenir des chevaliers.

Il gonfla son petit torse.

— Pas moi. Je veux être un féroce guerrier des Highlands comme le ri tuath.

Le brave garçon, pensa Tor avec un sourire.

— Dites, ma dame, demanda l'aînée des deux fillettes. Qu'est-ce qui se passe ensuite ? Comment la reine remercie-t-elle Lancelot pour sa dévotion ?

Christina rougit et laissa échapper un soupir embarrassé. Heureusement, au même moment, l'un des domestiques aperçut Tor.

— Mon seigneur ! Vous êtes là !

Surpris en flagrant délit d'oisiveté, ils détalèrent tous en s'efforçant de paraître occupés. Le garçon et la fille aînée entraînèrent leur petite soeur en dépit de ses protestations.

— Mais je veux entendre la suite ! gémissait-elle en se débattant.

— Chut, Anna, lui dit son frère en filant vers la porte.

À la dernière minute, il se souvint et lança par-dessus son épaule :

— Merci, ma dame !

Tor rejoignit Christina en quelques foulées et se planta devant elle.

— Il semblerait que ton public t'ait abandonnée.

Elle esquissa un sourire ironique.

— En effet, quelle ingratitude.

— Je devrais sans doute m'excuser d'avoir interrompu le spectacle, mais il semble que je sois arrivé à point nommé. Je me trompe ou la reine s'apprêtait à remercier le chevalier d'une manière que tu aurais été bien en mal de décrire aux enfants ?

Elle acquiesça en rosissant.

— Je crois que Deidre se doute que j'ai expurgé les parties les plus « romantiques » du texte.

Elle allait descendre de la table quand il la prit par la taille. Leurs regards se croisèrent. Il sentit des picotements sur sa peau. Les souvenirs encore très vivaces de leurs ébats de la veille hantaient son esprit... et son corps.

— Permets-moi, dit-il.

Il la souleva comme si elle ne pesait pas plus qu'une plume et l'amena contre lui, la faisant descendre lente-ment sur le sol et savourant le frottement de son corps contre le sien.

Elle était si douce et fleurait si bon. Sa seule proximité le faisait durcir à nouveau.

— Alors, comment la reine lui a-t-elle témoigné sa gratitude ? demanda-t-il doucement.

S'il ne cessait pas de la taquiner, elle allait finir avec les joues définitivement rouge vif.

— Je... je... bredouilla-t-elle.

Il s'efforça de ne pas rire. Elle avait beau ne plus être vierge, elle était toujours d'une candeur charmante. Si différente de toutes les femmes qu'il connaissait. Il la retint un instant de plus que nécessaire, très tenté de la porter jusque dans la chambre. Puis il la libéra.

— Je dois partir, annonça-t-il. Mon devoir m'attend.

Son ton ferme visait surtout à se convaincre lui-même, mais elle le prit pour une critique.

Son visage s'assombrit.

— Tu dois croire que tu as épousé une souillon, s'excusa-t-elle. J'allais astiquer l'argenterie, mais...

— Tu as décidé de t'entraîner à l'escrime à la place ?

Cette fois, ses taquineries ne prirent pas.

— Ce sont les enfants, reprit-elle en se tordant les mains. Ils avaient tellement envie d'entendre la fin de l'histoire et je me suis laissé un peu emporter...

Elle paraissait tellement contrite qu'il lui prit la main pour la rassurer.

— Je n'ai jamais pensé que tu étais paresseuse. Tu accomplis très bien ton devoir de châtelaine.

Elle ouvrit de grands yeux.

— Tu trouves ? Vraiment ?

Son opinion semblait être de la plus haute importance.

— Oui, vraiment.

C'était la vérité. Elle s'en sortait très bien.

Elle n'était à Dunvegan que depuis peu mais s'était glissée dans son nouveau rôle de châtelaine avec aisance. Il ne se rendait compte que maintenant que cela avait dû être difficile pour elle. Elle était jeune, sans expérience et entourée d'inconnus. Pourtant, elle était parvenue rapidement à s'attirer le respect de son clan. Ils lui obéissaient déjà au doigt et à l'oeil. Maintenant qu'il y réfléchissait, il se souvenait que, lors des rares repas qu'ils avaient partagés, les serviteurs venaient lui présenter les plats pour obtenir son approbation. Quand elle la leur donnait, ils rayonnaient. Non seulement ils la respectaient, mais ils l'aimaient.

Ce n'était pas tout. Quelque chose avait changé dans le château depuis son arrivée. Ce n'était pas seulement les tapisseries et les changements qu'elle lui avait indiqués. Il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. C'était comme s'il y faisait plus chaud. Il fronça les sourcils en se demandant si elle ne brûlait pas trop de tourbe.

— Quelque chose ne va pas ? demanda-t-elle.

Il secoua la tête. Il ne voulait pas la blesser au sujet de la tourbe et s'informerait plus tard auprès du sénéchal.

— Non, répondit-il. Je dois partir.

Les hommes l'attendaient. Toutefois, pour une raison obscure, il avait moins envie de les retrouver que quelques minutes auparavant.

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— Vous êtes de retour ! s'écria-t-elle en se relevant.

Elle fit un pas vers lui et, l'espace d'un instant, il crut qu'elle allait se jeter dans ses bras. Il fronça les sourcils, plus de surprise que de réprobation, et elle s'arrêta dans son élan.

Qu'aurait-il fait dans le cas contraire ? Aurait-il attendu, raide et le dos droit, ou l'aurait-il serrée contre lui ? Il n'était pas habitué à de telles démonstrations. En revanche, sa jeune épouse affichait ses sentiments sur son visage et les exprimait dans son exubérance naturelle. C'était à la fois charmant et déconcertant.

— Oui, nous rentrons à l'instant, répondit-il. J'ai envoyé un homme vous prévenir dans la grande salle.

Il lança un regard vers les fours et ajouta :

— Il semblerait que j'aie interrompu quelque chose ?

Il lui sembla déceler une rougeur sous la suie, mais il n'en était pas sûr. C'était un camouflage parfait. Il nota mentalement d'y réfléchir plus tard, quand il aurait besoin de se dissimuler dans la nuit avec ses hommes.

Elle tenta de mettre un peu d'ordre dans sa tenue et de faire tomber la cendre sur sa jupe tout en expliquant :

— Je faisais l'inventaire des réserves avec le cuisinier et, en constatant qu'il y avait beaucoup de fumée, j'ai compris que les conduits étaient bouchés. J'ai décidé de les faire nettoyer pour prévenir un incendie.

Il arqua un sourcil.

— Vous vous êtes portée volontaire pour faire le travail ?

Elle se mordit la lèvre.

— C'est que je suis la seule à pouvoir entrer dans le four. Apparemment, je ne me suis pas reculée assez vite.

— Apparemment, en effet.

Il sourit malgré lui et, à sa surprise, elle sourit en retour. Il aimait qu'elle puisse se moquer d'elle-même aussi facilement. Cela témoignait d'une absence de vanité rafraîchissante.

Le cuisinier aboya quelques ordres aux domestiques qui les regardaient bouche bée, puis se tourna vers lui.

— Vos hommes et vous devez avoir faim.

— Oui, et j'ai besoin d'un bon bain, répondit Tor en se souvenant de la raison de sa visite.

Le cuisiner et Christina échangèrent un regard et elle grimaça.

— À propos de bain... commença-t-elle. J'ai bien peur qu'il faille attendre un peu.

Elle se tordit les mains, embarrassée.

— C'est que... j'ignorais que vous rentriez aujourd'hui. Nous avons dû éteindre les feux pour nettoyer les fours. Nous tentions justement de les rallumer, mais ils sont encore un peu mouillés.

— Je vois, dit-il. Tant pis pour le bain chaud. Et le repas ?

Le cuisinier adressa à Christina un regard qui signifiait « je vous l'avais bien dit ». Elle dévisagea Tor de sous ses longs cils et répondit d'un air penaud :

— J'ai dit à Cormac que nous dînerions d'un repas froid ce soir.

En le voyant froncer les sourcils, elle se redressa, le regarda droit dans les yeux, et ajouta :

— La prochaine fois, si vous m'avertissez de votre retour à l'avance, nous pourrons être mieux préparés.

Le cuisinier ouvrit des yeux horrifiés. Il se rapprocha d'elle instinctivement pour la protéger du courroux du chef.

Tor était surpris, à la fois par les paroles de Christina et par la réaction de Cormac. Sa petite femme venait de le sermonner et semblait s'être trouvé un défenseur inattendu.

Il aurait sans doute dû la réprimander, comme s'y attendait visiblement le cuisinier, mais il ne pouvait s'empêcher d'être amusé. Il était le chef. Personne ne le critiquait jamais, sauf, à la rigueur, son frère et sa soeur. Et voici que ce petit bout de femme s'y mettait. D'habitude, les femmes étaient intimidées, parfois même terrorisées, en sa présence. Il aimait que Christina ne soit ni l'un ni l'autre.

Il fermerait les yeux pour cette fois, mais, la prochaine fois, il la reprendrait.

— Je m'en souviendrai, répondit-il sèchement.

Il soutint son regard et sentit à nouveau ce courant étrange entre eux. Ce désir intense de la posséder. C'était une réaction primaire et violente.

En dépit de son masque de suie et de sa propre crasse, il avait envie de la soulever de terre et de l'emporter dans son lit. Et la nuit venait à peine de tomber.

Comment s'y prenait-elle ? Comment mettait-elle tous ses sens en émoi d'un simple regard ?

Il avait trop faim d'elle. Il n'aimait pas être détourné de son devoir par des images fugaces et entêtantes, ni être incapable de contrôler ses pulsions. Heureusement, tout ceci serait bientôt terminé. Lorsqu'il l'aurait faite sienne une fois pour toutes, tout rentrerait dans l'ordre.

Il se tourna vers le cuisinier.

— Les hommes sont morts de faim. Prépare-leur ce que tu peux.

Il tourna les talons.

— Attendez ! le retint-elle. Où allez-vous ?

— Je retourne au loch, répondit-il par-dessus son épaule.

Finalement, un bon bain glacé était exactement ce qu'il lui fallait.

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La voix acerbe de Fraser brisa sa transe.

— Où est ta soeur ? demanda-t-il à Christina.

Effectivement, Tor remarqua que la femme qui se tenait près de sa fiancée n'était pas Beatrix, mais une servante.

— Elle ne se sent pas bien, répondit calmement Christina. Elle nous retrouvera sur le débarcadère pour nous faire ses adieux.

S'il ne l'avait pas observée aussi attentivement, Tor n'aurait pas remarqué le léger tremblement dans son re-gard. Elle mentait.

Fraser plissa les yeux. Il s'en était probablement rendu compte lui aussi.

— Elle devrait être ici. Qu'on envoie la chercher, ordonna-t-il.

D'instinct, Tor se rapprocha de Christina et intervint :

— Laissez-la se reposer. Puisqu'on vous dit qu'elle est souffrante.

Il ajouta à l'intention de Lamberton :

— La marée n'attendra pas. Commençons.

Il prit la main de Christina. Ses longs doigts fins disparurent dans sa paume large et puissante.

Le regard pétillant de malice, MacSorley déclara à l'évêque :

— Faite vite, j'ai l'impression que MacLeod a hâte d'amener sa nouvelle épouse chez lui.

Il contempla Christina d'un air admiratif, un peu trop au goût de for, et lui dit :

— On le comprend aisément, ma dame. Vous êtes d'une beauté sans pareille,

Christina rosit, visiblement ravie du compliment. C'est moi qui aurais dû le lui dire, pensa Tor. Il résista à l'envie de faire ravaler à MacSorley son sourire trop charmeur. L'écuyer s'en rendit compte et son amusement s'accentua encore.

Tor lui lança un regard clair : rirait bien qui rirait le dernier. Il allait avoir trois mois pour lui faire payer ses fanfaronnades en sueur, sang et douleur.

MacSorley le savait aussi. Ce descendant de pirates, connu pour être le meilleur marin du pays, ne montrait jamais sa peur, mais son sourire moqueur s'effaça aussitôt.

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