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Nerval lui-même qualifiait ce recueil de "descente aux enfers". Texte aux accents ésotériques souvent obscurs, Aurélia ressuscite le mythe d'Orphée en une succession de rêves prophétiques et de délires visuels dont les surréalistes devaient faire leur miel. Dans "son petit habit brun de toiles d'araignées", Nerval côtoie sans cesse la folie et, cas unique en littérature, s'y abandonne humblement, en toute lucidité. Même Rimbaud n'ira guère plus loin. Écrivant comme sous la dictée de forces surnaturelles, dans un style haletant, précipité (il se suicidera peu de temps après), le poète se dépouille sans regrets de tous les artifices du réel. Le rêve seul peut répondre à ses questions hallucinées. Images apocalyptiques, cris déchirants ("L'univers est dans la nuit"), Nerval, au fil d'errances sans soleil, cherche à la fois les fantômes de sa mère et de son amour disparus. Il crée pour finir un chef-d'oeuvre unique, une étoile solitaire, et trouve là l'immortalité tant désirée
Afficher en entierL'œuvre poétique de Gérard de Nerval est désormais proposée dans une nouvelle édition afin de rendre tout l'allant, tout le merveilleux, tout l'envoûtement des poèmes de l'auteur d'«El Desdichado». Ici, pour que rien ne vienne entraver l'incomparable magie, c'est le plaisir de la lecture qui est privilégié. Car, comme le souligne Gérard Macé, «C'est le chant des sirènes qu'on entend dans “Les Chimères”, un chant dont le charme est si puissant qu'il peut être mortel : on se souvient qu'Ulysse, pour ne pas succomber, dut s'attacher au mât de son navire; et Nerval au bout de son aventure terrestre, une nuit d'hiver où il gelait à pierre fendre, s'accrocha par le cou à une grille du vieux Paris.»
«On sait par cœur, poursuit Gérard Macé, sans l'avoir voulu, des poèmes entiers des “Chimères”, et certains vers remontent d'eux-mêmes à la mémoire : le rythme n'est pas étranger au phénomène, non plus que la phrase limpide et le contenu énigmatique, autrement dit le sentiment d'entendre un oracle, qui ne dévoile pas le mystère mais nous fait entendre sa parole. Or cette parole est avant tout une méditation à haute voix, une interrogation musicale et prolongée.»
2005 marque le 150e anniversaire de la mort de Nerval. À cette occasion, Gérard Macé préface quatre éditions nouvelles, deux en Poésie/Gallimard : «Les Chimères» (juin 2005), «Lénore» et autres poésies allemandes (septembre 2005), et deux en Folio classique : «Les Filles du feu» (mai 2005) et «Aurélia» (septembre 2005).
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