Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
713 941
Membres
1 008 869

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par dreamygirl 2023-07-12T08:25:20+02:00

Kiowa haussa les épaules et enleva ses bottes. Il voulait encore parler, juste pour apaiser son sommeil, mais au lieu de cela il ouvrit son Nouveau Testament et le plaça sous sa tête en guise d’oreiller. Le brouillard faisait paraître les objets creux et sans point d’attache. Il essaya de ne plus penser à Ted Lavender, mais il se souvint alors combien ça c’était passé vite, sans drame, tombé et raide mort, et il était difficile de ressentir autre chose que de la surprise. Cela ne semblait pas chrétien. Il aurait aimé éprouver une grande tristesse, ou même de la colère, mais il ne ressentait aucune de ces émo­tions et il n’arrivait pas à les faire naître. Il se sentait surtout heureux d’être vivant. Il aimait l’odeur du Nouveau Testa­ment contre sa joue, l’odeur du cuir, de l’encre, du papier et de la colle, et des autres produits chimiques. Il aimait écouter les bruits de la nuit. Même sa fatigue, elle lui était douce, et ses muscles raides, et la conscience aiguë de son propre corps, la sensation de flotter. Il savourait le fait de ne pas être mort. Allongé là, Kiowa admirait l’aptitude au chagrin du lieutenant Jimmy Cross. Il aurait voulu partager la douleur de cet homme, il aurait voulu être ému comme Jimmy Cross. Cependant, lorsqu’il fermait les yeux, tout ce qu’il pouvait penser c’était : Boum mort, et tout ce qu’il pouvait ressentir c’était le plaisir d’avoir enlevé ses bottes et le brouillard qui s’enroulait autour de lui et le sol humide et l’odeur de la Bible et le bien-être pelucheux de la nuit.

Au bout d’un moment, Norman Bowker s’assit dans le noir.

Nom de Dieu, dit-il. Si tu veux parler, parle ! Dis-le-moi et qu’on en finisse.

Laisse tomber.

Non, vieux, vas-y, s’il y a une chose que je déteste, c’est bien un Indien silencieux.

Afficher en entier
Extrait ajouté par dreamygirl 2023-07-12T08:25:13+02:00

Lorsque l’hélico eut emporté Lavender, le lieutenant Jimmy Cross conduisit ses hommes dans le village de Than Khe. Ils brûlèrent tout. Ils abattirent les poules et les chiens, ils mirent le village à sac, ils appelèrent l’artillerie et assistèrent à la destruction, puis ils marchèrent pendant plusieurs heures dans la chaleur de l’après-midi, et ensuite, au crépus­cule, lorsque Kiowa expliqua comment Lavender était mort, le lieutenant Cross se rendit compte qu’il tremblait.

Il essaya de ne pas pleurer. Avec sa pelle-bêche, qui pesait 2,3 kg, il commença à creuser son abri dans la terre.

Il se sentait honteux. Il se détestait. Il avait aimé Martha plus que ses hommes, et en conséquence Lavender était maintenant mort, et c’était quelque chose qu’il devrait porter comme un boulet sur l’estomac pendant le reste de la guerre.

Tout ce qu’il pouvait faire, c’était creuser la terre. Il se servait de sa pelle comme d’une hache, assenant de grands coups, éprouvant à la fois de l’amour et de la haine, et puis plus tard, quand il fit complètement noir, il s’assit au fond de son abri et sanglota. Cela dura longtemps. Il avait de la peine pour Ted Lavender, mais surtout pour Martha et pour lui-même ; parce qu’elle appartenait à un autre monde, qui n’était pas tout à fait réel, et parce qu’elle était élève de première année au Mount Sebastian College dans le New Jersey, qu’elle était une poétesse, qu’elle était vierge et qu’elle n’était pas impliquée, et parce qu’il comprenait qu’elle ne ressentait pas d’amour pour lui et n’en ressentirait jamais.

Comme du ciment, murmura Kiowa dans le noir. Je vous jure, boum, terminé. Sans un mot.

Tu l’as déjà dit, répliqua Norman Bowker.

Il venait juste de pisser, tu sais ? Encore en train de remonter sa braguette. Descendu en la remontant.

D’accord, très bien. Ça suffit.

Ouais, mais tu aurais dû voir ça, le pauvre type…

Tu l’as déjà dit, mec. Comme du ciment. Alors pourquoi tu fermes pas ta putain de gueule ?

Kiowa secoua tristement la tête et regarda en direction de l’abri dans lequel le lieutenant Jimmy Cross était assis à observer la nuit. L’air était épais et humide. Un brouillard chaud et dense recouvrait les rizières et il régnait le calme qui précède la pluie.

Au bout d’un moment Kiowa soupira.

Une chose est sûre, dit-il. Le lieutenant souffre beaucoup. Je veux dire, cette façon de pleurer – la façon dont il a réagi – c’était pas du bidon, c’était vraiment de la douleur. Ça lui a fait un coup.

Bien sûr, dit Norman Bowker.

Quoi que tu en dises, ça lui a fait un coup.

On a tous des problèmes.

Sauf Lavender.

Non, je crois pas, répondit Bowker. Mais sois gentil, quand même.

Tu veux que je la ferme ?

Comme un bon petit Indien. Ferme-la.

Afficher en entier
Extrait ajouté par anonyme 2019-01-03T17:49:16+01:00

Les choses qu’ils emportaient étaient en grande partie déterminées par la nécessité. Parmi ces nécessités, ou quasi-nécessités, il y avait les ouvre-boîtes P-38, les canifs, les pastilles de méthane, les montres-bracelets, les plaquettes d’identification, les bombes antimoustiques, les chewing-gums, les bonbons, les cigarettes, les pilules de sel, les paquets de Kool-Aid, les briquets, les allumettes, les nécessaires à couture, les fiches de paye de l’Armée, les rations de type C et deux ou trois gourdes d’eau. Ensemble, ces objets pesaient entre 5 et 8 kg, selon les habitudes ou le métabolisme de chaque homme.

Afficher en entier
Extrait ajouté par UltraK 2013-11-07T02:01:17+01:00

Pendant la première semaine d'avril juste avant la mort de Lavender, le lieutenant Jimmy Cross reçut un porte-bonheur de Martha. C'était un simple galet, de 30 grammes au plus. Il était doux au toucher, d'une couleur laiteuse avec des taches oranges et violettes, et de forme ovale comme un oeuf miniature. Dans la lettre qui l'accompagnait, Martha écrivait qu'elle avait trouvé le galet sur une plage du New Jersey, à l'endroit oú la terre rejoint la mer à la marée haute, là oú ces deux éléments se rencontrent mais aussi se séparent. C'était cet aspect rencontre-séparation, écrivait-elle, qui l'avait incitée à ramasser le galet et à le porter dans la poche de son chemisier pendant plusieurs jours, oú il semblait ne rien peser, et ensuite à l'expédier par avion, en gage de ses véritables sentiments pour lui.

Afficher en entier
Extrait ajouté par UltraK 2013-11-07T01:53:43+01:00

Le lieutenant Jimmy Cross avait emporté des lettres écrites par une fille du nom de Martha, qui était en première année de faculté au Mount Sebastian College dans le New Jersey. Ce n’était pas des lettres d’amour, mais le lieutenant Cross avait toujours gardé espoir, et il les conservait donc pliées dans du plastique au fond de son paquetage. En fin d’après-midi, après une journée de marche, il creusait son abri, se lavait les mains avec l’eau d’une gourde, sortait les lettres de leur enveloppe, les manipulait du bout des doigts et passait la dernière heure de jour à faire semblant. Il imaginait des excursions romantiques dans les White Mountains du New Hampshire. Parfois il posait ses lèvres sur le rabat des enveloppes, sachant que la langue de Martha était passée par là. Plus que tout au monde, il voulait que Martha l’aime autant qu’il l’aimait, mais ses lettres ne racontaient que des broutilles et évitaient le sujet de l’amour. Elle était vierge, il en était presque sûr. Elle faisait des études d’anglais au Mount Sebastian College et écrivait des choses très belles sur ses professeurs, ses compagnes de dortoir et ses examens partiels, ainsi que sur son respect pour Chaucer et sa grande affection pour Virginia Woolf. Elle citait souvent des vers ; elle ne mentionnait jamais la guerre, sauf pour dire : Jimmy, prends bien soin de toi. Les lettres pesaient en tout 110 grammes. Elles étaient signées Love, Martha, mais le lieutenant Cross savait que le mot Love n’était qu’une formule à laquelle il faisait parfois semblant de prêter un autre sens.

Afficher en entier
Extrait ajouté par UltraK 2013-11-07T01:47:59+01:00

They carried the sky. The whole atmosphere, they carried it, the humidity, the monsoons, the stink of fungus and decay, all of it, they carried gravity.

Afficher en entier
Extrait ajouté par UltraK 2013-11-07T01:47:06+01:00

Et parfois ces souvenirs mènent à une histoire qui la rend éternelle. C'est à cela que servent les histoires. Les histoires permettent de relier le passé et l'avenir. Les histoires sont faites pour les heures tardives de la nuit lorsque vous ne pouvez plus vous rappeler comment vous êtes allé de l'endroit où vous étiez à l'endroit où vous êtes maintenant. Une histoire existe pour l'éternité, même quand la mémoire est effacée, même quand il n'y a plus rien d'autre à se rappeler que l'histoire elle-même.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode