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“Are you in fashion? You look like you're in fashion."

"No," Magnus said. "I am fashion.”

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— Vous v’nez d’où ? fit le chauffeur de taxi en scrutant Magnus dans le rétroviseur.

— D’ici.

— D’ici ? Alors z’êtes allé faire un tour ? On dirait que vous rentrez de voyage.

— Je suis parti pendant un temps, oui.

— Z’avez entendu parler des meurtres ?

— Je n’ai pas lu les journaux depuis longtemps…

— Y a un taré qui se fait appeler « le Fils de Sam » et qu’on surnomme aussi « le Tueur au calibre 44 ». Il descend les couples qui se font des papouilles dans leurs voitures, vous voyez le tableau ? C’est un grand malade, ce type. Ces fainéants de policiers lui ont pas encore mis le grappin dessus. Ah, le fumier ! Et y courent les rues, les fumiers. Z’auriez mieux fait de pas revenir.

Ah, ces taxis new-yorkais… Une véritable bouffée d’air frais !

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“Really?" Catarina said when he opened the door. " Two years and then you come back and don't even call for two weeks? And then it's 'Come over, I need you'? You didn't even tell me you were home, Magnus."

"I'm home", he said, giving what he considered to be his most winning smile. The smiling took a bit of effort, but hopefully it looked genuine.

"Don't even try that face with me. I am not one of your conquests, Magnus. I am your friend. We are supposed to get pizza, not do the nasty."

"The nasty? But I-"

"Don't." She held up a warning finger. "I mean it. I almost didn't come. But you sounded so pathetic on the phone I had to.”

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Dans les tours, les étages étaient minuscules. Certains paliers ne comptaient qu’un ou deux habitants. À l’étage de Camille, il y en avait deux. Elle-même occupait l’appartement 28C, d’où filtrait de la musique. Une lourde odeur de fumée ainsi que le parfum d’un passant flottaient dans l’air. Malgré l’activité qui grouillait dans l’appartement, il s’écoula trois minutes avant que quelqu’un n’ouvre enfin à Magnus.

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La température avait grimpé en flèche pendant leur petit déjeuner au diner. La chaleur avait amplifié les abominables effluves. Les ordures jaillissaient des poubelles dont les carcasses en métal cuisaient les détritus et décuplaient leur puanteur. Des sacs-poubelles s’entassaient au bord du trottoir. Certains déchets étaient jetés à même la rue. Magnus enjamba des emballages de hamburgers, des canettes et des journaux.

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Magnus avait connu de nombreuses conquêtes à travers les âges. La plupart d’entre elles n’étaient plus que de lointains souvenirs, mortes depuis longtemps. Mais certaines étaient aussi très âgées. À l’image d’Etta, l’une de ses dernières compagnes, qui séjournait désormais dans un hospice et ne le reconnaissait même plus quand il venait la voir. Lui rendre visite était devenu un exercice pénible.

Camille Belcourt, elle, était différente. Elle était entrée dans la vie de Magnus à Londres, sous la lueur d’un bec de gaz, à une époque désormais révolue. Ils avaient vécu leur histoire d’amour dans le brouillard, dans des fiacres cahotant au cœur des rues pavées, ou sur des banquettes de soie couleur prune de Damas. Ils s’étaient aimés à l’ère des automates, avant les grandes guerres humaines, quand le temps semblait alors infini. Et ce temps, ils avaient su le combler.

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— Que faites-vous dans la vie ? demanda la femme.

— Un peu de ci, un peu de ça, répondit Magnus.

— Vous avez une tête à travailler dans la mode.

— Non, je ne travaille pas dans la mode, je fais la mode.

Cette réponse niaise eut l’air de satisfaire la compagne de vol de Magnus. Il avait dit cela pour la tester un peu. Tout semblait fasciner cette femme – du siège devant elle à ses ongles, en passant par son verre, sa chevelure, celle des autres passagers et même son sac à vomi…

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Un jeune homme en jean – torse nu sous son veston en cuir et portant une croix en or autour du cou –, se glissa sur la banquette en face de Magnus. Le sorcier lui adressa un sourire en pliant son journal.

— Tiens, Greg !

Gregory Jensen était un jeune et beau loup-garou aux cheveux blonds mi-longs. En règle générale, Magnus n’était pas fan des cheveux blonds, mais Greg portait les siens à ravir. Le sorcier, qui avait eu le béguin pour le loup-garou quelque temps auparavant, s’était résigné le jour où il avait fait la connaissance de Consuela, la femme de Greg. L’amour entre deux loups-garous était intense ; pas question de s’interposer !

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