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Garwiy n’avait jamais retrouvé sa splendeur du temps des Pandamon, mais on la considérait néanmoins comme la première merveille de Durdane. Elle avait des tours de verre bleu, des clochers de verre pourpre, des dômes de verre vert, des prismes et des colonnes, des murs de verre transparent qui scintillaient à la lumière solaire. La nuit, la ville était éclairée par des lampadaires de couleur : des ampoules vertes derrière des verres bleus et violets, des ampoules roses derrière du verre bleu.

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Etzwane écoutait dans l’émerveillement. La musique était remarquable, jouée avec une conviction majestueuse et une totale absence d’effort. L’air presque détaché, le druithine parlait d’événements à briser le cœur ; d’océans dorés et d’îles inaccessibles ; il contait la douce futilité de la vie, puis, dans un double battement inattendu, le coude sur la plaque de frottement, il apportait des solutions à tous les mystères apparents.

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Sans y mettre aucun zèle, Mur cueillit encore quelques baies, en en mangeant autant qu’il en mettait dans le panier. Au bout d’un moment, comme il s’y attendait un peu, il vit apparaître la jupe marron clair de la petite nomade en bas de la pente. Il s’approcha lentement, en s’assurant qu’elle pouvait l’entendre, et cette fois-ci elle ne manifesta aucune intention de s’enfuir. Au contraire, elle vint à lui en courant, le visage rouge de colère. « Espèce de petite créature bizarre, tu m’as fait peur, tu m’as pris mes baies ! Où sont-elles, maintenant ? Donne-les-moi tout de suite, avant que je ne tire tes oreilles ridicules ! »

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Mur soupira, et s’éloigna en gravissant la pente pour atteindre les buissons de baies. Devant lui, une tache brun pâle bougea et tremblota ; il entendit des feuilles s’agiter. Mur s’arrêta net, puis il s’avança lentement. En observant à travers le feuillage, il aperçut une fillette qui devait avoir un ou deux ans de plus que lui ; elle était en train de cueillir des baies avec une grande dextérité et les mettait dans un panier accroché à son bras.

Indigné de l’outrecuidance de cette fille, Mur fit résolument un pas en avant, mais il trébucha sur une branche morte et s’affala dans un buisson d’herpines. Surprise, la fille lui lança un regard par-dessus son épaule, lâcha son panier et décampa à travers les buissons, la jupe relevée sur les cuisses. Mur se sentit très bête. Il se remit péniblement sur ses pieds et regarda partir la fille. Il n’avait pas eu l’intention de lui faire peur, mais puisque c’était fait, tant pis ! Qu’elle se soit ou non égratigné les jambes, elle n’avait rien à faire parmi les baies des Chilites. Il ramassa le panier qu’elle avait laissé tomber et, avec malice, en transféra soigneusement le contenu dans son propre panier. Voila des baies pour le Conclave !

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Mur, qui n’en savait guère plus que Chaires, s’abstint judicieusement d’ajouter quoi que ce soit. Passant devant le bosquet d’arbres à soie, où Mur s’occupait de deux cents bobines, ils descendirent vers la plantation de baies. Chaires s’arrêta et jeta un coup d’œil en arrière vers le temple. « Écoute bien, maintenant : toi, tu vas là-bas, tu fais le tour et tu descends vers les buissons du bout ; moi, je cueillerai au-dessus, là où ceux du temple pourront observer et approuver, s’ils se sentent enclins à le faire. Mais je te le rappelle, utilise les gants ! C’est le minimum de précaution que je puisse accepter.

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Mur scruta les environs sans enthousiasme. Descendant nonchalamment sur le flanc de la colline, Chaires s’arrêta à la limite du jardin dans lequel il n’osait pénétrer de peur d’être souillé. Il avait des yeux exorbités qu’il clignait, qu’il faisait loucher et rouler de gauche et de droite ; son nez se plissait ; il allait du sourire à la grimace et au rictus, en montrant les dents et en se passant la langue sur les lèvres ; il s’esclaffait bruyamment quand un petit rire aurait suffi ; il se grattait le nez, se frottait les oreilles, et faisait de grands gestes maladroits. Cela faisait longtemps que Mur se demandait comment il pouvait y avoir de telles différences, à tant d’égards, entre Chaires et lui ; ne partageaient-ils pas la même mère, le même père-par-l’âme ? Dans une certaine mesure, Chaires ressemblait à leur père-par-l’âme, le Grand Mâle Osso, lui-même de haute taille, le teint cireux, et maigre comme un sonneur de cloches.

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Mur retourna en flânant dans l’Allée des Rhododendrons, et le voyageur était parti quand il rentra chez lui. Eathre posa sur la table le pain et la soupe de son repas. Tout en mangeant, Mur posa la question qui lui avait trotté dans la tête toute la matinée : « Chaires ressemble à son père-par-l’âme, mais pas moi ; n’est-ce pas étrange ? »

Eathre attendit un instant que la connaissance lui envahisse l’esprit : un merveilleux processus fondamental, analogue à la floraison des arbres ou à l’extraction du jus d’un fruit mûr. « Ni toi ni Chaires n’avez de lien du sang avec le Grand Mâle Osso, non plus qu’avec n’importe quel autre Chilite. Ils ne savent rien des vraies femmes. J’ignore qui est le père de Chaires. Ton père-par-le-sang était un voyageur, il faisait de la musique, c’était un de ceux qui voyagent seuls. J’ai été triste lorsqu’il a repris sa route.

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Mur ne dit plus rien. Ces remarques étaient troublantes. Si son père-par-l’âme venait à l’entendre, Eathre s’attirerait à tout le moins une réprimande. Elle pourrait être transférée à la tannerie, et l’univers de Mur s’écroulerait. Le temps qui lui restait à être « au lait de sa mère » (selon l’expression chilite) était de toute façon assez court : trois ou quatre ans… Un voyageur entra dans la maison. Eathre se ceignit le front d’une couronne de fleurs et versa du vin dans un gobelet.

Mur alla s’asseoir de l’autre côté de l’Allée, à l’ombre des grands rhododendrons. C’est à ce genre de rencontre qu’il devait son existence, il en était bien conscient ; un Péché Originel qu’il lui faudrait expier lorsqu’il deviendrait un Garçon Pur, selon le rite chilite. Tout ce processus mettait son entendement à rude épreuve. Eathre avait donné naissance à quatre enfants. Delambre, une jeune fille de seize ans, habitait déjà dans un cottage à l’ouest de l’Allée. Son deuxième enfant, Clignot, qui avait trois ans de plus que Mur, avait maintenant revêtu la blouse blanche d’un Garçon Pur, et avait adopté le nom de Chaires Gargamet, combinant les vertus de Chaires, l’ascète chilite qui avait vécu et était mort dans les branches du Chêne Sacré, six kilomètres plus haut dans la vallée de la Sombre, et Bastin Gargamet, le maître tanneur qui avait découvert les qualités sacramentelles du galga[2] tandis qu’il enfumait des peaux d’ahulphe. Son quatrième enfant, né deux ans après Mur, avait été déclaré déficient et noyé dans le puisard de la tannerie, avec un préjugé défavorable à l’encontre de Eathre, car on tenait l’excentricité sexuelle pour responsable des défauts d’un fœtus.

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Mur avait neuf ans lorsqu’il entendit dans le cottage de sa mère un homme pousser un juron facétieux en invoquant le nom de l’Homme Sans Visage. Un peu plus tard, alors que l’homme avait repris sa route, Mur posa une question à sa mère : « Est-ce que l’Homme Sans Visage existe vraiment ?

— Oh oui, il existe bien », répondit Eathre.

Mur réfléchit un moment, puis il demanda : « Comment fait-il pour manger, ou pour sentir, ou pour parler ? »

De sa voix posée, Eathre répondit : « J’imagine qu’il doit se débrouiller, d’une façon ou d’une autre.

— Ce serait intéressant à voir, dit Mur.

— Sans nul doute.

— Est-ce que tu l’as déjà vu ? »

Eathre secoua la tête. « L’Homme Sans Visage ne vient jamais importuner les Chilites, tu n’as donc nul besoin de te soucier de lui. » Elle ajouta, comme si c’était sans importance : « Pour le meilleur ou pour le pire, les choses sont ainsi. »

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Le vieil homme tira nerveusement sur son propre torque. Mur nota ses couleurs : des horizontales violettes et roses, indiquant l'absence d'affiliation cantonale ; des verticales grises et brunes, les couleurs des musiciens ; un code personnel composé de bleu, vert foncé, jaune foncé, écarlate et violet. Mur tâta son propre cou, encore nu. Quel effet cela ferait-il d'être enserré par un torque ? Certains disaient que pendant des mois, voire des années, on se sentait étouffé, et qu'on vivait dans une crainte permanente ; Mur avait entendu parler de cas où une personne enserrée succombait à la panique et brisait son torque, emportant sa propre tête. Mur se passa la langue sur les lèvres.

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