Extraits

Pendant qu'on se déplaçait parmi les rayonnages, Tibiscuit est devenu tout chaud dans mes mains. J'ai eu peur qu'il ne fonde, mais il a continué à faire des commentaires sur les livres.

- Ah ! La Maîtrise des cinq éléments !

- C'est le bouquin qu'on cherche ?

- Non, mais il est excellent. Il enseigne comment dompter les cinq éléments qui composent l'univers : la terre, l'air, l'eau, le feu et le fromage.

- Le fromage ?!

- Je crois que c'est ça, a affirmé Tibiscuit, se grattant la tête. Mais allons plutôt par là...

On s'est dirigé vers l'étagère suivante.

- Non. Non. Sans intérêt. Rasoir. Tiens, Percy Jackson ! Non. Non...

J'étais sur le point de perdre espoir quand il s'est exclamé :

- Là !

Je me suis immobilisé.

- Où ça ?

- Le livre bleu avec les bordures dorés. Celui qui est...

J'ai tiré le livre à moi, et la pièce a tremblé.

-... piégé.

SADIE

Chapitre 28. Mon rencard avec le dieu du papier toilette

Page 350

"Restez vigilants, a dit Bastet en reniflant.Il n'est pas loin.

- Qui ?

-Le clébard, a-t-elle répondu d'un ton méprisant."

On a alors entendu un grondement. Une haute silhouette noire a surgit de la pénombre et s'est jetée sur Bastet, qui a poussé un feulement furieux avant de déguerpir, nous laissant seuls face au danger. Au moins, elle n'avait pas menti en disant qu'elle était lâche.

Le nouveau venu avait le poil lisse et brillant, comme l'animal de Seth, mais en beaucoup plus gracieux. Il était même plutôt mignon, pour un chacal. Il s'est alors transformé, et mon cœur a fait un bond C'était le garçon de mes rêve -je veux dire, celui que j'avais rencontré à deux reprises dans mes visions.

Anubis était encore plus mortel en vrai, si possible. (J'avais pas percuté, mais merci Carter. Le dieu des morts trop mortel... Ah ah ! Bon, je peux reprendre, maintenant ?)

J’adore les réunions familiales: l’ambiance chaleureuse, les guirlandes de Noël décorant la cheminée, la théière fumante… et un inspecteur de Scotland Yard qui brûle d’envie de te passer les menottes.

- Et tes amis ?

Elle m'a regardé comme si elle ignorait le sens de ce mot. Je me suis alors fait la réflexion que je n'avais vu personne de notre âge au Premier Nome. Tout le monde y était soit beaucoup plus jeune, soit beaucoup plus âgé.

- Je n'ai pas de temps à consacrer aux futilités, a-t-elle dit. En plus, à treize ans chaque initié est affecté à un autre Nome, quelque part dans le monde. Je suis la seule à être restée ici, et ça me convient très bien. J'aime la solitude.

J'ai frissonné. J'avais répondu la même chose des dizaines de fois, à tous les gens qui me demandaient comment je vivais le fait de ne pas aller à l'école. Est-ce que je n'aurais pas préféré avoir des amis ? Mener une existence normale ? " Sa me convient très bien. J'aime la solitude."

J'ai tenté de m'imaginer Zia au lycée, rangeant ses affaires dans un casier, faisant la queue à la cafétéria... Je suppose qu'elle aurait été aussi paumée que moi.

- Tu sais quoi ? lui ai-je dit. Quand les jours des démons seront passés, et que tout sera redevenu normal...

- Rien ne redeviendra jamais normal.

-... je t'emmènerai au centre commercial.

- Au centre commercial ? Pour quoi faire ?

- Pour passer le temps. Manger un hamburger, voir un film...

Zia a paru hésiter.

- Ce n'est pas ce que l'on appelle un " rencard " ?

Je devais avoir l'air d'un parfait crétin, parce qu'elle a esquissé un sourire.

- On dirait une vache qui a pris un coup de pelle sur la tête, a-t-elle remarqué.

- Je... je ne voulais pas...

Elle a éclaté de rire, et soudain, il m'a été beaucoup plus facile de l'imaginer en lycéenne.

- J'ai hâte de voir ce... centre commercial, Carter. Tu es un garçon très intéressant... ou très dangereux.

- Je vote pour le premier choix.

- Manhattan a d'autres problèmes. D'autres dieux. Mieux vaut ne pas en approcher.

Pendant quelques secondes, je n'ai rien senti. Puis ma main s'est refermée sur une poignée de cuir, et j'ai retiré mon épée du néant.

- Très impressionnant, a commenté Bastet.

- Maintenant, sauve-toi. C'est mon tour de faire diversion.

- Il va te tuer. Tu en es conscient ?

- Ta confiance me va droit au coeur. Ouste !

Bastet a filé telle une flèche, avec Sadie qui battait des ailes pour se maintenir en équilibre sur son poignet.

Une détonation a retenti. En me retournant, j'ai vu l'animal de Seth foncer dans un flic qui venait de lui tirer une balle en pleine tête. Le pauvre type est tombé à la renverse.

J'ai crié :

- Hé L'affreux !

Les yeux rouges de la créature se sont fixés sur moi.

"Bien joué ! a fait la voix d'Horus. Maintenant, on n'a plus qu'à affronté la mort avec courage."

"La ferme !"

Après m'être assuré que Bastet et Sadie étaient hors de vue, je me suis approché.

- Comme ça tu n'as pas de nom ? On n'en a trouvé aucun d'assez moche pour toi ?

Avec un grondement sourd, le monstre a enjambé le policier inconscient.

J'ai enchaîné :

- "L'animal de Seth", c'est beaucoup trop long. Puisqu'il parait que tu es une sorte de renne, je t'appellerai Robbie.

Je ne crois pas que mon idée lui ait plu. Il s'est jeté sur moi.

Carter m'a rattrapée de justesse.

- Tu te sens bien ?

- Super, ai-je menti. Juste fatiguée... et affamée, ai-je ajoutée comme mon estomac grondait.

- Tu viens de déjeuner.

Il avait raison, pourtant il me semblait que je n'avais rien mangé depuis des semaines.

- T'inquiète, ça ira, ai-je assuré.

Il m'a dévisagée d'un air perplexe.

- Les hiéroglyphes que tu as fait apparaître, ils étaient dorés. Ceux de papa et d'Amos étaient bleus. Pourquoi ?

- Il faut croire que la couleur varie en fonction de la personne. Qui sait ? Les tiens seront peut-être rose bonbon.

- Très drôle.

- Grouille-toi, ô maître de la magie rose. On a du boulot.

Page 91

-Les Egyptients marchaient vraiment de profil, avec les bras et les jambes raides ? ai-je demandé .

-Pas dans la vraie vie, a répondu Carter du ton qu' il aurait employé pour parlé à une débile.

-Pourquoi ils se représentaient comme ça, alors ?

-Pour eux, quand on peignait quelqu' un, il était important de montrer ses deux bras et ses deux jambes? Sinon, il risquait de renaître avec un morceau en moins dans l' au-delà.

-Dans ce cas, pourquoi ils se dessinaient de profil ? Ils n' avaient pas peur de se réveiller avec une moitié de visage ?

Carter a hésité .

-Sans doute craignaient-ils qu' un visage peint de face n' ait trop l' air humain et ne tente de prendre la place du modèle.

-En somme, ils avaient peur de tout ?

-Pas des petites soeurs. Celles qui parlaient trop, ils les jetaient aux crocodiles.

Pendants une seconde, je l' ai cru-je n' étais pas habituée à ce qu' il fasse de l' humour-,puis je lui ai filé un coup de coude dans les côtes.

-Et si tu ouvrait la boîte, au lieu de dire des bêtises ?

Il en a d' abord sorti un bloc d' une matière blanchâtre un peu molle.

-De la cire, a-t-il annoncé.

-Fascinant.

A mon tour, j' ai retiré de la boîte un morceau de bois taillé en pointe, des flacons en verre contenant des encres colorées-noire, rouge et dorée- et une palette pour étaler celles-ci.

-Un kit de peinture préhistorique, ai-je commenté.

La boîte contenait encore de la ficelle marron, une statuette de chat en ébène, et un rouleau de papier-non, pas de papier, de papyrus. Papa m' avait expliqué un jour comment les Egyptiens fabriquaient celui-ci à partir d' une plante des bords du Nil.En voyant combien il était épais et rêche, je me suis demandé si les malheureux utilisaient aussi du papyrus aux toilettes. Si oui, pas étonnant qu' ils aient marché en crabe.

-Non, non, non, ai-je gémi, paniqué. Quelqu'un aurait un ouvre-boîte? Il y a un dieu coincé dans ma tête!

(CARTER, chapitre 18, page 216)

- Ah! La "Maitrise des cinq éléments!"

- C'est le bouquin qu'on cherche?

- Non, mais il est excellent. Il enseigne comment dompter les cinq éléments qui composent l'univers: la terre, l'air, l'eau, le feu et le fromage.

- Le fromage?!

- Je crois que c'est ça, a affirmé Tibiscuit, se grattant la tête. Mais allons plutôt par là...

On s'est dirigé vers l'étagère suivante.

- Non. Non. Sans intérêt. Rasoir. Tiens, Percy Jackson! Non.