Les Chroniques de l'Armageddon, L'intégrale

Composé des trois tomes de la saga, mais aussi d'une nouvelle ("Grey Fox"), cet intégrale plutôt massif propose de lire une histoire d'apocalypse zombie plutôt intéressante...

On y suit donc un survivant de cette apocalypse, par le biais du journal qu'il écrit chaque jour. Il est militaire et a déserté. Ce qui ne le met pas dans une position facile, notamment quand le gouvernement décide plusieurs frappes nucléaires pour éradiquer la menace. Pas de bol, ça va la renforcer. Su son chemin, il va rencontrer quelques autres survivants et commencer à mener un petit groupe.

Un pitch qui est valable essentiellement pour les deux, trés réussis, premiers tomes. Ceux-ci se concentrent sur la survie et semblent toujours trés réaliste et crédible tant l'écriture à la premiére personne, et sous forme de journal, fonctionne parfaitement. L'auteur étant lui même militaire, et en service actif, il apporte une bonne dose de réalisme à l'ensemble.

Le troisiéme tome abandonne cette narration (et n'y reviens que rarement) pour un récit plus classique qui améne en plus à une conclusion décevante. de plus, l'auteur y place balourdement des idées conservatrice dont on se serait passé (Globalement : Dieu nous protége, le port d'arme c'est bien !). Les personnages y étant séparé, on a tout autant de mal à s'y retrouver de ce point de vue. Ce tome devient donc une histoire assez banal et moins entrainante, bien que tout ne soit pas à jeter. J'en dirais autant de la nouvelle Grey Fox concluant cet intégrale et qui nous décris un mur symbolique qui serait situé au niveau de la floride et empêcherait "l'anomalie" d'exister ? Etrange idée qui, selon moi, ne fonctionne pas vraiment.

Reste cependant une bonne histoire à découvrir ne serait-ce que pour les deux premiers tomes fort réussit, et le troisiéme qui n'est pas raté pour autant, juste un peu moins convaincant...

Journal d'un survivant face aux zombies :

Premier tome d'une nouvelle série, qui a vu initialement le jour sur Internet avant de, face au succès, se voir publier.

Il s'agit du journal d'un officier de la navy (une bonne résolution après une cuite du nouvel an) pour un monde zombie ultra classique ( ce qu'on croit être une "grippe" en chine, les gouvernements dépassés et tout le monde livré à soi-même ou presque) avec peut être une nouveauté : le cadavre irradié, plus rapide que la moyenne ?

Il y raconte sa survie, au jour le jour, avec les rencontres qu'il fait, les combats qu'il mène et les sacrifices nécessaires à la survie de tous.

Ce journal est écrit dans un style très simple, une narration à la première personne, utilisation du présent et du passé composé, comme tout bon journal qui se respecte, agrémenté de quelques photos et taches de cannettes de soda. le point de vue d'un homme, donc pas de grande théorie ou de vision mondiale à la World War Z, mais plutôt un mix de The Walking Dead pour l'image et du dernier pilote de Hérault pour la partie voyage en avion.

Forcément, tous ces univers post-apocalyptiques version zombies se ressemblent un peu, mais pour le peu d'expérience que j'en ai, j'ai trouvé celui-ci particulièrement immersif, très "page-turner".

Cela se dévore, trop vite d'ailleurs (300 pages écrit gros), et appelle indéniablement à la lecture du suivant

Exil.

ce second tome nous permet de récupérer nos amis, là où on les avait laissés, avec un petit résumé en prime de ce qui s'est passé avant.

L'action se déroule entre le 23 mai et le 23 novembre. Nos héros ont intégré une structure des forces armées américaines et la survie passe d'individuelle à collective, avant que Kilroy (non ce n'est pas son nom (voir "Kilroy was here" apparu en premier durant la bataille de Normandie (seconde guerre mondiale))) (et auteur du journal) (ouf, que de parenthèses) ne reparte de zéro, sans assistance dans un premier temps, puis aidé par une mystérieuse organisation hautement technologique.

Le cadavre irradié, le dixième talentueux, confirme sa particularité, plus rapide, plus fort, plus intelligent (non ce n'est pas l'homme qui valait trois milliards) et ce second tome est plus ambitieux. Plus de moyens, une survie plus organisée. le style gagne lui aussi en complexité, tout en restant très accessible. on est toujours dans la page-turner parfait, immersif et prenant. Limite à regarder sous le lit avant d'aller se coucher et éteindre la lumière.

Une explication pour le moins surprenante sur l'origine de l'anomalie en fin de livre, qui préfigure ce qui devrait se passer dans le tome 3 et qui devrait prendre une ampleur mondiale.

Opération zombie.

Nous allons suivre cette fois le commando Phoenix à la reconquête de l'hôtel 23 suite à son abandon, le commando Hourglass, parti à l'assaut de la chine, suite aux révélations de la fin du tome 2, une petite équipe en arctique et Kilroy et Saien qui font la liaison et tenir la mayonnaise à bord du porte-avion puis du sous-marin.

Après un premier opus assez intime, seul ou presque avec notre héros, un second plus, survie de groupe, l'auteur poursuit sur sa lancée et nous offre une vision plus globale de son univers.

Avant toute chose, il faut faire le deuil des deux premiers tomes. Ce troisième livre n'est pas mauvais. Non, il est juste assez fondamentalement différent de ce qu'on avait lu avant du même auteur, et si on n'est pas préparé à ce changement, on est forcément déçu. Fini le journal intime, on revient à la trame classique, basique même du roman d'action zombie. Action et shootage à tout va de notre ami Zack par des équipes militaires solides et efficaces.

Quelques points noirs malgré tout : Nos deux héros font de la figuration dans ce dernier opus. Un groupe de méchant (Remote6) peu crédible, dommage. Une fin réellement bâclée qui tombe comme un cheveu sur la soupe et expédiée en quelques pages, explications comprises alors que l'auteur nous l'a vendue comme l'opération du siècle dernière chance de l'humanité et tous les superlatifs.

Bref, sympa à lire, mais clairement le moins bon des trois.

Un premier tome classique, certes, mais réussi, dans lequel on s'immerge pleinement et avec plaisir.

Rien d'original concernant la propagation du virus transformant la population humaine en zombies. D'ailleurs l'auteur ne s'étend pas sur le sujet, en trois jours l'affaire est pliée : cela part de Chine et atteint rapidement un stade irréversible pendant lequel les grandes puissances sont atteintes, les États-Unis ne faisant pas exception.

Nous suivons donc le parcours d'un militaire survivant et plus ou moins confiné chez lui. Il rapporte les événements par le biais d'un journal personnel, et décrit ses journées désormais rythmées par un quotidien infernal où les morts règnent sans partage et dévorent sans retenue les vivants.

Bien évidemment, il ne peut rester indéfiniment à son domicile, la situation ne lui laissant pas le choix d'évoluer et donc de se déplacer. Sa formation de pilote de chasse et ses réflexes militaires lui permettent de subsister tant bien que mal dans un état du Texas livré aux hordes de morts vivants, jamais rassasiées de chair humaine tendre, sanglante et goûteuse .

Le deuxième tome raconte la suite des aventures d'un groupe de survivants mené par le héros du volume précédent. C'est au travers du journal intime de ce dernier que l'auteur rapporte la domination du monde par les morts vivants, ainsi que leur inéluctable avancée pour détruire ce qu'il reste des vivants.

Le procédé marche bien et c'est avec plaisir que l'on poursuit cette lecture post-apocalyptique. Le début, peut-être, est moins enlevé que le tome précédent, mais une fois bien lancée, l'œuvre retrouve son rythme et sa tension tant attendus dans ce genre littéraire.

L'ambiance est glaçante, les situations désespérées, et pourtant le héros, pilote dans l'armée de l'air des États-Unis, survit tant bien que mal et continue de se déplacer pour ne pas finir entre les griffes des hordes de monstres avides de sang que sont devenus les morts.

Le troisième et ultime épisode de cette trilogie ne tient, hélas, pas la comparaison avec ses deux prédécesseurs.

L'auteur abandonne, on ne sait pas pour quelle obscure raison, le style journal intime qui convenait si bien jusqu'à présent et nous plongeait bien mieux au cœur du chaos post-apocalyptique. Écrire ses réflexions personnelles et intimes donnait au personnage principal un portrait bien plus réaliste; on se sentait plus proche de lui et de l'horreur quotidienne vécue par son groupe.

J.L Bourne en a décidé autrement et nous propose donc une troisième partie plus classique, où le héros s'efface quelque peu pour laisser la place à deux commandos d'élite, chacun œuvrant à deux endroits du globe différents afin de trouver un remède contre l'infection transformant la population en zombies.

Certes les scènes de combat désespérées sont plutôt bien écrites, mais les détails techniques, parfois trop présents et pas toujours compréhensibles pour les novices, en matière de communication et d'armement, alourdissent un ensemble souffrant d'une rupture de style dommageable et d'une fin littéralement bâclée.

À noter qu'un bonus attend les lecteurs à la fin de cette trilogie avec la nouvelle "Grey Fox", où l'on retrouve le style initial bien plus plaisant et le personnage central âgé de vingt-cinq années supplémentaires.

Présentée sous forme de journal rédigé par le narrateur (du moins pour les deux premiers tomes, mais j'y reviendrai), l'histoire a le mérite de nous plonger assez rapidement dans la catastrophe qui en fait le thème principal. Un apocalypse de zombies, ni plus ni moins.

On s'attache très vite au personnage, on vit au jour le jour avec lui. On le suit dans son quotidien, dans ses péripéties, mais également dans son cheminement de pensée. On réfléchit, on partage parfois ses craintes, on sourit aussi à certaines de ses réflexions malicieuses, et on se surprend souvent à se demander quels choix nous aurions effectués à sa place.

On finit forcément par s'identifier au "héros", bien que sa condition de pilote de l'armée le place tout de même légèrement au-dessus du simple survivant lambda, aurais-je envie de dire. Que ce soit pour ses connaissances en matière de véhicules et d'armement, ses compétences multiples, ou même sa faculté à savoir rapidement ce dont il a besoin, et à prendre les bonnes décisions.

On ne s'ennuie toutefois pas à un seul instant, et les pages du journal semblent se tourner d'elles-mêmes, tellement l'envie de connaître la suite de ses (més)aventures est forte. On a le sentiment de faire partie intégrante de cette histoire, et de vivre à travers le personnage.

Bien évidemment, il sera amené à faire certaines rencontres que je passerai toutefois sous silence, histoire de ne pas gâcher la surprise. Globalement, elles restent très intéressantes, et amènent leur lot de complexité et d'intrigues à l'histoire.

Le rythme du livre stagne un moment à partir d'un certain point (entre le tome 1 et 2), que je ne mentionnerai toutefois pas. Une situation d'accalmie sympathique qui traîne légèrement en longueur, et qui nous donne moins de frissons. Rien de bien méchant, cela dit. Et d'ailleurs, un certain événement nous replongera bien vite au cœur de l'action pour retrouver l'ambiance "survie" qui faisait tout le charme du premier tome.

A noter d'ailleurs que le tome 2 marque un léger tournant que je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer. Ainsi, on constate l'apparition des tirets pour signaler les dialogues, ce qui n'était pas le cas dans le premier livre, plus fidèle à l'esprit "journal". Comme si l'auteur souhaitait coller à un style un peu plus traditionnel.

Un tournant qui se verra confirmé dans le troisième tome, et qui se transforme en véritable virage à 180 degrés. En effet, l'histoire abandonne (presque) totalement le style "journal" au profit d'un roman parfaitement classique. Seules quelques pages de journal viendront parfois agrémenter le récit de manière ponctuelle.

J'en viens donc à ce que j'estime être le principal point noir de cette trilogie. Après avoir vécu le quotidien du personnage principal, narré à la première personne, nous voilà plongés dans un récit plus conventionnel où notre héros ne devient qu'un personnage parmi d'autres.

J'exagère légèrement, dans la mesure où le personnage reste malgré tout le point central de l'histoire. Mais cette distanciation, ce passage du "Je" au "Il" m'a provoqué une certaine déception. Celle d'un éloignement imposé, comme une séparation brutale avec le héros que l'on avait l'habitude de côtoyer depuis le début. Avec cette crainte de se sentir moins impliqué dans le récit, et de le voir perdre une part de ce qui faisait toute sa saveur.

Après tout, si l'on en croit le quatrième de couverture de cette version intégrale, le livre nous est présenté comme un journal, et l'on a alors comme l'impression d'avoir été légèrement dupés (bien que l'auteur prévienne d'un certain changement dans la préface de ce dernier tome).

Ainsi donc, après avoir parcouru quotidiennement (et avidement) les aventures de notre cher militaire, j'ai personnellement ressenti le besoin de faire une pause de quelques jours. Simplement le temps de créer un peu plus de distance, et afin d'aborder le récit avec un regard nouveau.

Et bien m'en prit, car j'ai alors pu me replonger avec intérêt dans la lecture du roman (avec certes toujours une pointe de regret). La nouvelle forme de narration permet de lui donner davantage d'ampleur, mettant ainsi en scène encore davantage de protagonistes situés en des endroits différents (ce qui aurait été impossible si l'auteur s'en était tenu au journal), pour une action plus soutenue.

L'histoire est toujours haletante, les intrigues se multiplient et, en dépit de quelques longueurs ou de certains éléments de l'histoire un brin alambiqués, la lecture reste plaisante.

Enfin, un mot concernant la nouvelle qui suit le troisième tome. Brève, avec un final encore une fois légèrement capillotracté, mais plutôt prenante et bien amenée.

En résumé, une lecture très intéressante pour tout amateur d'histoires post-apocalyptiques, à lire de préférence le soir au calme. :)

Si vous aimez le genre survival et/ou zombie, vous ne pouvez pas passer à côté de ce monument du genre....