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Chez nous, les détenteurs du don sont sérieux.
Plus que lasse des voyantes, Nicci fut ravie d’entendre ça.
— Comment vos sorciers ont-ils fait pour dominer leurs adversaires ? Jadis, n’y avait-il pas de puissants pratiquants de la magie ? Ceux qui marchent dans les rêves, par exemple ?
— La force d’Ildakar, c’était l’unité de ses sorciers. Tous les sorts et les artefacts découverts lors de leurs recherches solitaires, ils surent les mettre en commun pour devenir invincibles.
Au son de sa voix, Nicci devina qu’Amos répétait comme un perroquet ce qu’on lui serinait depuis l’enfance. Cela dit, ça semblait être vrai.
Quand ils eurent atteint les fortifications – donc, la première ligne de défense –, Nicci et ses compagnons durent patienter devant des portes si impressionnantes que chacun de leurs panneaux de bois égalait au minimum la hauteur d’un grand arbre. Face à elles, aucun bélier n’aurait fait le poids.
Et la magie ? Curieuse, Nicci tenta de déterminer si elle aurait pu entrer de force. Ou sortir, selon les besoins…
— On va nous laisser entrer ? demanda Bannon, intimidé.
— Pour sûr que oui, ricana Amos. Je suis le fils de la sovrena et du sorcier en chef.
Approchant d’une plus petite porte ménagée dans un des grands battants, sur la gauche, il y frappa plusieurs fois.
— Haut capitaine Avery, vous êtes de service ? Ouvrez, je vous amène des visiteurs.
Des voix retentirent de l’autre côté de la petite porte, puis des cliquetis annoncèrent qu’on actionnait une serrure.
Nicci sentit une décharge de pouvoir lorsqu’un autre verrou, magique celui-là, se désactiva. Enfin, la porte s’ouvrit pour dévoiler un bel homme en uniforme, une épaulière rouge sur le côté gauche.
Brillant au soleil, son plastron à écailles lui couvrait le torse mais laissait ses bras nus. Malgré la chaleur, il arborait une cape doublée de fourrure – la peau d’un animal que la magicienne ne parvint pas à identifier. Une dague et une épée courte accrochées à son ceinturon, il portait des hauts-de-chausses et des bottes montantes à revers.
Ignorant les visiteurs, le capitaine s’adressa à Amos :
— Voilà un moment que nous attendons ton retour, jeune homme !
Afficher en entierCroire Amos n'était pas très malin, il avait payé pour le savoir, mais pour une âme privée d'espérance, le moindre rayon de soleil passait pour une explosion de lumière...
Afficher en entierAu matin la colonne gagna le premier des nouveaux villages. Près d'un large cours d'eau, dix familles avaient balisé leur territoire avec des piquets. Quand ils virent approcher des cavaliers, ces colons se regroupèrent, de l'inquiétude dans le regard. Au fil des ans, comprit Verna, ces gens avaient dû beaucoup souffrir, apprenant à leurs dépens à se méfier des étrangers.
Quand il se présenta, le général Zimmer insista sur ses intentions pacifiques.
Afficher en entierChapitre premier
Au soleil, la chair humaine à demi putréfiée avait par endroits des reflets mauves répugnants. Dans leurs orbites, les yeux fondus évoquaient une immonde gelée. À cause des joues fendues jusqu’aux articulations de la mâchoire, une mutilation rituelle, la bouche béait anormalement.
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