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Prisonnier
Je me dirigeai vers mon tas de coussins et les remis en place pour la nuit. Quand je me retournai vers le prince, il était nu… parfaitement nu !
— Vous n’allez pas dormir comme ça !
— Je compte encore dormir comme je l’entends !
— Mais… enfin…
— Quoi ? Tu n’as jamais vu le corps d’un homme ?
— Bien sûr que si !
— Je ne considère pas ton propre reflet comme un corps d’homme, tout juste celui d’un gamin.
— Je vous permets pas !
Il passa derrière les voilures du baldaquin.
— Tant mieux, je me permets tout seul. Dors !
Afficher en entierJe me demandai un instant ce qui avait pu tellement basculer dans ma vie pour que je me retrouve dans une forêt enneigée, avec une femme qui parlait toute seule en dépouillant des lapins et un renard de la taille d’un lion qui se comportait comme le plus gentil des chatons !
Afficher en entierJe souris à mon tour ; il était marrant, ce type.
— Chacun son tour, l’ami.
Ses ongles s’enfoncèrent subitement dans la chair de ma hanche. Je me crispai entre ses bras puissants sans oser bouger.
— Ne redis jamais ça !
— Quoi ?!
— Ce mot, ami, ne me désigne jamais avec ce mot-là, ne le prononce jamais en parlant de moi !
Afficher en entier— Comment fais-tu ça ?
— Faire quoi ?
— Me retenir ici… Éloigner la douleur.
— Tu m’appartiens. Chaque centimètre de ton corps. Chaque fibre de ton être m’appartient.
Je sentis ses lèvres se poser sur le sommet de mon crâne et les dernières bribes de douleur s’évanouirent complètement. J’étais à nouveau tranquille, lourd et immobile. Pris au piège de ce rêve agréable et étrange.
— J’ai juré sur ce que j’ai de plus précieux de te protéger. Toujours.
— Ce n’est pas une sinécure, pas vrai ?
Afficher en entier— Tu n’as pas idée… À l’avenir, compte sur moi pour ne plus te lâcher d’une semelle.
— Et ne compte pas sur moi pour te faciliter la tâche, je n’aime pas qu’on me colle.
— Ah oui ?
Afficher en entier— Pourquoi serais-tu le seul à pouvoir jouer ?
Il souffla dans le creux de mon dos, me chatouillant un peu, éveillant mon corps engourdi.
— C’est ta punition pour m’avoir oublié.
Afficher en entier— Je ne peux pas prendre le risque que tu me voies.
— Pourquoi ? Pourquoi est-ce si important que je ne puisse pas te voir ?
Il noua le bandeau de soie derrière ma tête, le serrant fort pour qu’il reste bien en place.
— Si jamais tes yeux se posaient sur moi, tu souffrirais tant que tu m’échapperais… Et je ne veux pas que tu m’échappes.
Afficher en entier— Tu ne me vois pas, Norhan… Moi, Ren, tu ne me vois pas. Je suis le seul espoir de ton peuple et une curiosité pour toi. Un mortel capable d’utiliser la magie et qui attire les Dieux. Mais je ne suis pas que ça… L’humain en moi, tu ne le connais pas.
— Je ne demande qu’à le voir.
Têtu… Il l’était autant que moi. Je lui souris et reposai ma tête sur son bras.
— Peut-être…
Afficher en entier(Point de vue de Ryhad)
— Votre Altesse… Ren m’a demandé de vous remettre ceci…
Il me tendit le parchemin et la stupeur en moi se disputa à la rage… Il lui avait remis un parchemin… à lui. Il ne m’avait rien dit, disparaissant comme un voleur au cœur de la nuit, mais il lui avait parlé à lui ! J’arrachai le parchemin des mains du serviteur et le jetai au loin dans la boue, puis saisis le messager par le col, le soulevant de terre.
Afficher en entier- Quand tu as tenu tête au prince stupide...
- Vike ! C'est mon compagnon ! Je suis le seul à pouvoir dire qu'il est stupide !
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