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Sa chute ne l'avait pas brisé. La rivière ne l'avait pas noyé. La vase ne l'avait pas étouffé. Toutes ces morts auxquelles il avait échappé dépassaient l'entendement.
Afficher en entierLa reine des Hauts-Elfes sous la forêt d’Eliande était la descendante directe de la Morrigan, déesse de la guerre, de l’amour et de la mort, et à ce titre la gardienne de Cill Dara ce qui, parfois, pesait sur ses épaules…
Afficher en entierParmi tous les elfes peuplant le monde, ceux de la forêt d’Eliande avaient un destin particulier, qu’un druide ne pouvait se permettre de méconnaître, et qu’il ne fallait pas gâcher par simple négligence. D’autres tribus vivaient aux lisières des bois, certains mêmes hors des arbres, dans les collines ou les marais, loin du cœur sacré de la grande forêt, et ceux-là n’avaient d’autre souci que de survivre, dans un monde qui leur devenait chaque jour plus étranger. Mais ceux qui vivaient ici, autour du bosquet, et que les autres clans appelaient Hauts-Elfes, ceux-là descendaient en droite ligne de la Morrigan, fille du Dagda, et du fait de cette ascendance divine chacun d’eux, qu’il en ait ou non conscience, avait un rôle à jouer.
Afficher en entierCelui de Gwydion, justement, n’était pas seulement d’enseigner aux jeunes tout ce qu’un elfe devait savoir du monde, mais aussi de déceler les talents, et ainsi d’aider chacun à trouver sa voie. Les uns avaient en eux le chant du vent et deviendraient des « gens d’art », devins, guérisseurs, druides ou mages. D’autres connaissaient d’instinct le travail du métal, d’autres seraient bardes, ménestrels ou chasseurs, d’autres enfin consacreraient leur vie entière au chant de l’arc et de la flèche
Afficher en entierMais Lliane… De nouveau, il lui fallut réprimer un sourire. Gwydion ne la connaissait que depuis sept ou huit hivers, autant dire rien, mais Lliane n’était pas faite pour cela. Jamais elle ne se tournerait vers l’Art et pourtant elle était sans aucun doute la plus douée d’entre ses élèves. Malgré toute sa vivacité d’esprit, malgré cette mémoire étonnante dont elle venait une fois encore de faire preuve, son destin était ailleurs
Afficher en entierAlors vinrent les Tuatha Dé, portés par les nuages et la brume. Durant des siècles et des années, les dieux avaient vécu dans les îles au nord du monde, dans quatre villes où furent créés les talismans sacrés qui maintiennent aujourd’hui encore l’ordre des choses. La première, dans laquelle vivait le druide Morfesae, se nommait Falias. La deuxième, nommée Murias, était la demeure du sage Semias. Esras s’était installé dans la troisième cité, dont le nom était Gorias. Et dans la dernière, appelée Findias, habitait le mage Uiscias
Afficher en entierEnfin, il atteignit la lisière et se jeta dans les bois comme un sanglier, à travers les broussailles et les branchages, giflé, griffé par la forêt, les jambes saisies par les ronces, aveuglé par le feuillage, exténué, hors d’haleine, courant sans voir où il allait. Il parvint ainsi en haut d’un remblai et s’immobilisa de justesse en découvrant devant lui un à-pic et au fond une rivière miroitant sous le soleil. Au même instant, quelque chose le frappa dans le dos et il bascula en avant, avec un hurlement d’horreur
Afficher en entierÀ cet instant, au moment même où les mots quittaient sa bouche, il les vit. Cinq, six, peut-être plus, à peine plus grands que lui, les épaules couvertes de longues capes couleur de forêt, les cheveux noirs, la peau d’une pâleur bleutée, tenant des arcs ou de hautes lances. L’un d’eux tendit le doigt vers lui d’un geste brusque
Afficher en entierUne légère brise agitait çà et là les cheveux d’un mort ou son vêtement, comme s’il vivait encore, comme s’il lui faisait signe, et tout ce que l’esprit enfiévré de Maheolas parvenait à formuler en cet instant, c’est qu’il était seul. Seul quoi qu’il fasse, seul s’il restait ici, seul aussi s’il tentait de rentrer. Nul autre qu’Edern n’avait accepté de l’admettre au monastère et il n’imaginait que trop l’accueil qu’on lui réserverait s’il s’y présentait en apportant la nouvelle de leur mort à tous
Afficher en entierDès qu’il s’extirpa des broussailles, la rage qui l’animait s’évanouit et une main de glace sembla lui étreindre le cœur. Des corps, partout. Blancs à faire peur dans la boue noire de la clairière. Lardés de flèches longues et fines, le visage déformé, grimaçant, parfois les yeux ouverts
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