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Le village de Sédénie se nichait au cœur de l’Empire de Grif ’ dans l’ombre des cimes de la Chaîne d’Émeraude. Surplombant ce bourg anodin partagé par une poignée de vieilles familles de bûcherons, la haute silhouette d’une tour aux pierres rouges brillait à chaque apparition du soleil comme la lueur d’un phare au-dessus du vallon. C’était un édifice impressionnant : large de vingt coudées, culminant à plus de cent, elle imposait d’emblée un respect mêlé de crainte. Où que l’on se trouve dans la vallée, elle accrochait le regard et, lorsque les lueurs de l’aube ou du crépuscule semblaient la rendre incandescente, on murmurait son nom empreint de mystère : la Tour Écarlate.

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Les dernières lueurs du jour incendiaient la ligne d’horizon. L’enfant observait avec mélancolie le spectacle du brasier mourant. Déjà, une brise légère et froide coulait le long de la plaine, entraînant des lambeaux de brume puisés à la rivière proche. Réprimant un frisson, le jeune garçon, penché à la lucarne de la roulotte, pouvait presque entendre le cours d’eau en contrebas…

— Il commence à faire froid, souffla une voix douce.

L’enfant ne se retourna pas, devinant que le regard tendre de sa mère s’était levé des pages de son livre pour se poser sur lui. Enveloppée dans une couverture de laine, elle lisait à l’éclat vacillant d’une bougie, scrutant l’usure de la cire comme le compte à rebours de la nuit. Assise dans un fauteuil de cuir brun qu’elle tenait d’un vieil échevin, elle lui signalait, fidèle, l’instant où il fallait se mettre au lit. Mais son fils préférait continuer à observer le crépuscule.

Peu à peu, l’ombre naissante révélait les éclats lumineux d’une bataille qui se déroulait au-delà des collines de Norsdoth. Le brouillard grimpait rapidement vers le lieu du massacre qu’il recouvrirait, bientôt, tel un linceul pudique. Le garçon écarquilla les yeux pour tenter de distinguer l’agonie de la confrontation, mais en vain. De si loin, une bataille n’avait pas plus d’ampleur qu’un feu de broussailles. Le cœur serré, il pensait aux hommes qu’il connaissait, engagés dans cette lutte fratricide.

— Je suis sûre qu’il reviendra, il sait se battre, reprit doucement sa mère, répondant à sa question muette, comme si elle lisait dans ses pensées…

L’enfant esquissa un sourire et poussa délicatement le panneau de corne qui aveuglait la lucarne. Sa mère referma son grimoire, se leva et s’allongea en silence sur le lit de chêne. Elle déplia la couverture, invitant son fils à se blottir contre elle.

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Approche-toi, mon garçon, et dis-moi ce que tu vois. Le maître se tenait devant l’une des tables d’airain et désignait un monticule qui s’élevait au centre. Une petite pyramide noirâtre. Januel haussa les épaules et souffla : — Des Cendres, mon maître. Bien avant qu’il ne pousse la porte de la Tour pour devenir phénicier, Januel s’était imaginé que les Cendres d’un Phénix étaient pareilles à celles que laisse un feu. En réalité, elles ressemblaient à de petits cristaux noirs aux aspérités luisantes. Januel appréciait par-dessus tout leur tiédeur, cette sensation inégalée de toucher au cœur de la vie

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 Rien du tout, mon garçon ! l’interrompit-il en se redressant. J’ai tort de ne pas insister. J’aurais dû aborder le sujet plus tôt. Mais que veuxtu ? Nous vivons entre hommes, tels des reclus. Je vois que la simple mention du sexe féminin t’embarrasse. Je ne te vois pas grandir, voilà la faute que j’ai commise. Je t’ai prévenu que les émotions amoureuses, ne serait-ce que le simple désir physique, pouvaient mener un phénicier à sa perte. Mais forcément, la vie se révèle plus compliquée… Enfin, soupirat-il, il est certaines choses que la guilde n’a pas vocation à enseigner, n’est-ce pas ? Allez, approche. Montre-moi tes mains

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En échange, Farel exigeait de ses élèves une obéissance et une confiance aveugles. Il les trouvait en Januel. Le jeune disciple appréciait son statut d’élève. Il avait eu de nombreux professeurs dans sa jeunesse, avant d’être admis au sein de la guilde. Des hommes forts et habiles qui l’impressionnaient par leur autorité et la démonstration de leurs talents. En leur compagnie, il avait fait l’apprentissage de la vie dans le fracas des armes et le grondement des batailles. Farel, c’était autre chose : en lui, sa soif de connaissance avait rencontré la sagesse et la tranquillité. Une sérénité captivante que Januel goûtait à l’égal d’un vin rare

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À la nuit tombante, ils grimpaient en petits groupes le sentier escarpé qui menait à la Tour, chargés de paniers de fruits et de légumes. Avant même qu’ils n’arrivent au pied de l’énorme cheminée rougeâtre, un maître phénicier au visage fermé, vêtu d’une robe de bure, leur ouvrait la grande porte de bois noir clouté. Il payait les villageois un bon prix avant de se retirer à l’intérieur du bâtiment, dont les Sédéniens curieux n’avaient pu percer l’obscurité. Dès le lendemain, de nouvelles rumeurs couraient dans les ruelles à propos des prêtres mystérieux… Comme les autres, Januel suivit des yeux les deux silhouettes encapuchonnées. Sildinn  n’avait  jamais  été  pour  Januel  un véritable confident. Du reste, ils étaient si différents l’un de l’autre que les autres disciples s’étaient toujours demandé ce qui pouvait les rapprocher.

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De nombreux disciples étaient à leurs meurtrières pour suivre le départ de maître Dirio et de Sildinn, son fidèle disciple. On se doutait que l’honneur fait au garçon dissimulait en réalité une épreuve cruciale. Elle déciderait s’il était digne de figurer parmi les rares phéniciers admis à la cour impériale. Si l’empereur appréciait la Renaissance, il pourrait se montrer généreux et octroyer des terres ainsi qu’un titre de noblesse. Par le passé, des disciples avaient profité des largesses impériales. Et ce qui profitait à un phénicier profitait toujours à la guilde

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La citadelle impériale se trouvait à un peu plus d’une journée de marche de Sédénie. L’empereur de Grif ’ s’y retirait à la fin de l’automne pour y fêter son anniversaire en compagnie de ses proches, de la cour et de nombreux diplomates venus du M’Onde entier. Sildinn avait pour mission de faire renaître le Phénix que la guilde avait offert à l’empereur. Le Phénix impérial était, disait-on, des plus puissants. Il représentait à la fois un signe d’allégeance de la guilde et un atout dont l’Empire s’enorgueillissait. Sildinn  devrait  démontrer  la  force  et  la  grandeur  de l’empereur devant les émissaires étrangers. Mais aussi le pouvoir des phéniciers. — Ce sera un grand jour pour toi, murmura Januel en repoussant son camarade. Maintenant, sauve-toi avant que je ne devienne jaloux. — Alors que tu as le champ libre pour courtiser Laïa ? Ils rirent tous deux de bon cœur et Sildinn, la main posée sur le cœur, lui confia : — Tu me manqueras. — Je l’espère bien

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Le moment venu pour les disciples de se confronter aux vestiges des Féals, une atmosphère d’anxiété planait sur les précieux coffrets de bronze renfermant les Cendres. Januel ne s’en souvenait que trop : une crainte sourde naissait dans les entrailles du phénicier la première fois qu’il ouvrait un coffret et ne le quittait plus jamais. Sildinn comparait ce sentiment à la visite clandestine d’un cimetière. Les torches accrochées aux murs de pierre jetaient des ombres fugaces autour des jeunes gens, les murmures des maîtres envahissaient la pièce tandis qu’ils tendaient les mains vers les boîtes luisantes… Januel eut un sourire complice. L’effroi avait depuis longtemps fait place à la fierté d’avoir approché et tenu en main le testament d’un Féal

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Il lança un dernier coup d’œil en direction de la fenêtre et surprit un rayon rougeoyant à travers les linteaux. L’agonie du jour balayait l’intérieur de la roulotte, à la façon d’un pinceau sanglant. Ce mauvais présage n’empêcha pas l’étrange couple de s’endormir rapidement. L’enfant se mit à rêver… Dans son sommeil, il se sentait plus léger. Il se vit sortir de la roulotte en planant comme font les oiseaux. Il se sentait bien. Une douce chaleur l’envahissait tandis qu’il évoluait au-dessus de la plaine, en direction des collines de Norsdoth. Quand il survola le champ de bataille, il eut la sensation de briller comme une étoile. L’affrontement était loin d’être fini. De part et d’autre, des milliers de soldats se déchiquetaient en hurlant, fracassant leurs carapaces et leurs lames de métal

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