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Sonea acquiesça.
— De la même façon que Kallen et moi sommes la preuve vivante que tous les magiciens noirs ne deviennent pas fous et ne tentent pas nécessairement de prendre le contrôle de la Guilde.
— Je pensais que Père avait déjà établi ce fait, fit remarquer Lorkin.
Sonea haussa les épaules.
— Il s’est servi de la magie noire pour accéder au poste de haut seigneur. Il n’est donc pas le meilleur exemple qui soit.
— Exact, concéda Lorkin. Il gardait tellement de secrets ! J’ai l’impression d’en découvrir de nouveaux chaque jour.
Sonea partit d’un rire amer.
— Et moi donc. Après ce que tu as découvert… je me demande ce qu’il cachait d’autre.
— Alors… (Lorkin prit une grande inspiration.) D’après toi, la Guilde voudra-t-elle encore de moi maintenant que je connais la magie noire ?
Afficher en entierSonea, elle, avait passé la nuit à regarder par la fenêtre, à réfléchir à sa mission et à s’inquiéter pour Lorkin. Elle se souvenait de la dernière fois qu’elle avait pris cette route – vingt ans plus tôt, pour suivre Akkarin en exil – et cela faisait resurgir de très vieilles émotions : de la peur, du chagrin, de l’espoir et de l’amour pareillement adoucis par le temps. Elle les laissa venir à elle, s’y accrocha un petit moment, puis les laissa s’estomper et reprendre leur place dans le passé.
Afficher en entierÀ Imardin, on s’imagine à tort que les presses d’imprimerie ont été inventées par les magiciens. Le bruit assourdissant et les convulsions spectaculaires de la machine peuvent, il est vrai, donner à toute personne ignorante du fonctionnement des presses comme de celui de la magie l’impression que quelque alchimie est à l’œuvre. En réalité, la magie n’est pas nécessaire : il suffit d’une personne pour faire tourner les roues et actionner les leviers.
Cery avait appris la vérité de la bouche de Sonea des années auparavant. L’inventeur de la machine avait présenté des prototypes à la Guilde, qui avait sauté sur ce moyen rapide et économique de dupliquer des livres. Dès ce moment, un service d’imprimerie avait été offert gracieusement aux Maisons d’Imardin, et proposé au reste de la population contre espèces sonnantes et trébuchantes. La Guilde avait encouragé l’idée qu’il s’agissait d’un procédé magique afin de décourager des concurrents éventuels. Mais lorsqu’elle avait ouvert ses portes aux individus des classes inférieures, le mythe avait volé en éclats, et un nombre significatif de presses n’avait pas tardé à faire son apparition dans la cité.
Afficher en entier"Je suis sûr que ses intentions étaient bonnes. Mais je crains aussi que de telles opportunités deviennent rares pour nous à l'avenir. Resterions nous amis si nous étions confrontés à un problème comme celui qui s'est posé récemment, ou y aurait-il dès lors trop de méfiance et de rancœur entre nous? Je voudrais... (Il soupira)."
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