Extraits

« Si tout ce truc d'Empereur ne fonctionne pas, tu pourras toujours envisager une carrière dans l'espionnage. »

« - Un baiser avec le Capitaine ferait probablement fondre mon processeur interne.

Thorne lui dit un clin d'oeil :

- Oh crois, moi, se serait le cas. »

"- Et la fille de Levana, la princesse Winter ? lança le président Vargas. En a ton déjà discuté ?

- C'est sa belle-fille, précisa Torin. Et pourquoi devrions-nous parlez de la princesse lunaire ?

- Pourquoi ne pas conclure une alliance avec elle ? proposa la reine Camillia. Elle ne peut pas être pire que Levana.

Torin croisa les mains sur la table.

- La princesse Winter est la fille d'une autre femme, et son père était un simple garde du palais. Elle n'a pas une goutte de sang royal."

« Monogamie. Fidélité. Amour sincère. Elle n’avait jamais rien vu de tout cela, sinon dans les contes de fées qu’on lui racontait dans son enfance ou dans les pièces de théâtre qui se donnaient parfois devant la cour. Pourtant, être choyée, adulée, quel rêve ce devait être ! Avoir un homme qui vous regardait avec une telle adoration. Sentir ses doigts au creux de votre dos, comme un message silencieux adressé à tous pour signifier que vous étiez à lui, et lui à vous… »

« - Prends ces câbles et fais attention à ce qu'ils ne se touchent pas.

- Qu'est-ce que ça fait si ils se touchent ?

- Le bateau s'auto-détruira probablement. »

(Channary)

Dans l’idéal, une femme devrait avoir trois hommes à sa disposition. Un pour lui faire la cour, un autre pour réchauffer son lit, et un dernier pour la couvrir de bijoux.

Son cœur faillit rater un battement. Elle continua ses mouvements comme une automate -hocher la tête, présenter sa main, murmurer un merci- tandis que le monde autour d'elle se brouillait en nuance de gris.

Sir Evret Hayle était devenu garde royal dans l'entourage personnel de son père alors que Levana n'avait que huit ans, et elle était aussitôt tombée amoureuse de lui, bien qu'il soit plus vieux qu'elle de près de dix ans. Il avait une peau d'ébène, et des yeux brillant d'intelligence dans ses périodes de repos. Depuis qu'elle avait surpris des paillettes d'or et d’émeraude dans ses iris, elle était fascinée par ses yeux et vivait dans l'espoir d'être un jour suffisamment proche de lui pour les admirer de nouveau. Ses cheveux était une masse de boucles denses, assez longues pour paraître rebelles, assez courtes pour être raffinées. Levana ne l'avait jamais vu autrement qu'en uniforme de la garde royale -lequel soulignait avec précision le moindre muscle de ses bras et de ses épaules- jusqu'à ce jour. Il portait un pantalon gris tout simple et une chemise façon tunique presque trop sobre pour des funérailles royales.

Il les portait comme un prince.

« — S'il te plaît. S'il te plaît. Prend soin de Winter.

Elle continua à pleurer.

— Promettez-le-moi, ma reine. Promettez-moi de vous occuper d'elle.

[...]

Elle ne parvenait pas à s'arrêter de pleurer.

C'était entièrement de sa faute. Tout était de sa faute. Elle avait gâché chaque instant qu'elle avait passé avec lui, depuis leur tout premier baiser.

— Je te le promets, murmura-t-elle, même si ces mots lui brûlaient la gorge. Je te le promets.

Elle n'aimait pas cette enfant. Elle n'avait aimé qu'Evret, et même cela, elle l'avait détruit. »

Elle ne voulait pas rester dans l'histoire comme la plus belle souveraine que ce petit satellite ait jamais connue. Elle voulait qu'on se souvienne d'elle comme de la plus belle reine de toute la galaxie. La souveraine qui aurait uni la Terre sous la même monarchie.

Cette ambition s'était d'abord formée en silence, prenant dans son ventre la place qu'un enfant aurait dû occuper. Elle s'était développée si profondément chez Levana qu'elle n'en avait pas eu conscience jusqu'à ce qu'un jour elle lève les yeux vers la planète qui flottait insolemment au-dessus d'elle, hors de portée, et tombe presque à genoux sous la force du manque.

Plus le temps s'écoulait, plus son envie se faisait insistante.

Elle méritait la Terre.

La Lune méritait la Terre.

Pourtant, elle avait beau tirer des plans, passer de longues réunions à discuter soldats et épidémies elle ne savait toujours pas comment s'en emparer.

_ L'amour! s'écria-t-elle, si fort que plusieurs musiciens sursautèrent et que la musique connut un moment de flottement avant de reprendre en rythme. L'amour est une conquête! L'amour est une guerre!

Quelques personnes en contrebas avaient cessé de danser pour lever les yeux vers leur étrange reine. Levana se recroquevilla sur son siège.

_ Voilà ce que je pense de l'amour! cria Channary.

Elle jeta ses verres vides sur la foule, de toutes ses forces. L'un d'eux se brisa sur le sol. L'autre atteignit le partenaire de l'agent Dubrovsky à l’œil. Le jeune homme glapit et leva les mains.

Channary laissa échapper un gloussement, qu'elle étouffa aussitôt en posant une main délicate sur sa bouche.

_ Oups! ricana-t-elle, avant d'éclater de rire pour de bon et de s'éloigner de la rambarde.