Ajouter un extrait
Liste des extraits
Nous traversâmes la route. Dans une contrée bien gouvernée, je me serais attendu à trouver des patrouilles pour protéger les voyageurs, mais il n’y avait pas âme qui vive. Quelques corbeaux volaient dans le crépuscule. Huda nous conduisit vers les basses collines au nord, par une vallée où se dressaient des pommiers aux branches dépouillées. La nuit était tombée quand nous arrivâmes au château d’Eilaf
Afficher en entierÀ présent, nous traversions les collines couvertes de bouleaux. Nous passâmes la nuit dans une ferme abandonnée et à l’aube, sous un ciel couleur d’acier, nous reprîmes la route. Huda ouvrait la marche sur l’un de mes chevaux. Je bavardai avec lui et appris qu’il était chasseur, avait servi un seigneur saxon tué par Eilaf et se disait heureux de son maître dane.
Afficher en entier— Est-ce pour cela qu’il est venu te voir ? demanda Alfred, incapable de retenir plus longtemps sa curiosité. — Il est venu pour acheter un cheval, seigneur, mentis-je. Il veut mon étalon, Smoca, et j’ai refusé. La robe de Smoca était d’un mélange peu commun de gris et de noir, d’où son nom qui signifiait « fumée ». Il avait remporté toutes les courses et ne craignait rien : hommes, boucliers, armes et bruits. J’aurais pu le vendre à n’importe quel guerrier du pays
Afficher en entierL’amour avait donc retourné Erik contre son frère. L’amour le faisait rompre tous les serments qu’il avait prononcés. L’amour est plus puissant que le pouvoir.
Afficher en entierLe désir est un voyage vers nulle part, vers une contrée vide, mais certains hommes aiment tout simplement voyager sans souci de leur destination.
L’amour aussi est un voyage, dont la destination est la mort, mais c’est un voyage bienheureux.
Afficher en entierJ’invitais la mort. En attaquant seul, je laissais l’ennemi se rassembler derrière moi, mais en cet instant j’étais immortel. Le temps avait ralenti, mes ennemis étaient des limaces, et moi aussi rapide que la foudre sur ma cape. J’abattis le premier d’un coup d’estoc dans l’œil qui lui transperça le crâne ; j’en éventrai un deuxième qui brandissait sa hache. Je voyais la terreur se peindre sur leur face, et la terreur appelle la cruauté. Un troisième fut égorgé d’un seul coup. Et, durant tout ce temps, je hurlais mon nom.
Afficher en entierLa joie de la bataille. L’extase. Cela ne se borne pas à duper son ennemi, mais à se sentir un dieu.
Afficher en entierEn cet instant, je savais que je détenais la vérité. Pyrlig, Alfred et tous les chrétiens se trompaient. Nous n’allions pas vers la lumière, nous la quittions. Nous allions vers le chaos. Nous allions vers la mort et le paradis de la mort
Afficher en entierIls savent que nul n’échappe au destin. La destinée ne peut être changée, elle nous gouverne ; nos vies sont tracées avant que nous les vivions.
Afficher en entierAussi ne devons-nous pas reculer et frémir devant sa cruauté, le sang et la puanteur, son horreur comme ses joies, car la guerre viendra à nous, que nous le souhaitions ou non. La guerre est le destin et Wyrd bið ful årœd : « Nul n’arrête le destin. »
Afficher en entier