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Agacé par cette histoire de famille, Valentin, son mari, avait fui. S'il revoyait son épouse, c'était le temps de remplir son agenda, de lui faire signer quelques contrats, et il repartait en Italie où il vivait auprès d'une autre cantatrice. Louise ne l'ignorait pas. La presse people se chargeait de l'informer. Il ne cherchait même pas à rencontrer sa fille, se contentant de lui souhaiter son anniversaire par une simple carte accompagnant un chèque. Il n'en oublia aucun jusqu'à sa majorité. Avec une précision étonnante, Clémence recevait chaque année à temps l'habituel message dans une jolie enveloppe doublée, décorée de notes de musique. A l'intérieur, une carte, toujours la même, un petit bouquet de notes dans le coin gauche et un bouquet de fleurs au centre ; sur le ruban du bouquet s'étalait le chiffre de l'anniversaire souhaité. Au dos : « Un an de plus, je t'embrasse bien fort. Valentin. »
Il n'avait jamais écrit « papa » ou « ton père ». Depuis plus de dix ans, Clémence est sans nouvelles de son géniteur, comme elle l'appelle, mais il ne lui manque pas. Et comme il ne lui manque pas, elle ne peut même pas le détester.
Afficher en entierLouise n'était pas une femme facile. Son art passait avant tout.
"La musique est première, avait-elle coutume de dire quand il s'agissait de son travail vocal. Elle seule conduit au bonheur."
Un jour, au comble de l'exaspération, Clémence qui préparait son bac avait osé la contrer.
"La musique n'est qu'un moyen de parvenir au bonheur. C'est valable pour ceux qui la pratiquent comme pour ceux qui l'écoutent. Si elle doit être cause de souffrance, elle est vaine."
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