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"Cela ne fît rire personne quand Guy appela M. Romanet Papa."
Afficher en entierWisner donna un grand déjeuner chez Foyot où il invita Diane et Georges, et le général et un officier américain, le colonel Morris. Le colonel et le général parlèrent ensemble pendant presque tout le temps. M. Wisner s’occupait surtout de Diane
Afficher en entierDiane et Georges disparurent trois semaines, et à leur retour, Mme de Nettencourt annonça que le mariage avait eu lieu en Irlande. Pourquoi en Irlande ? Elle l’expliquait assez confusément, que les lois irlandaises permettaient de faire cela beaucoup plus vite, qu’en France il y avait des obstacles. Enfin ce point d’histoire resta, toujours assez obscur semble-t-il. Mais les Brunel prirent un immense appartement avec atelier dans le quartier de la Porte Maillot, au-dessus du chemin de fer, tout près de la maison de M. Raymond Poincaré avec lequel Georges avait eu un entretien à son retour d’Irlande, pour des questions qui mettaient en jeu les intérêts de la France, assura Christiane au colonel Dorsch qui était venu la voir dans l’ancien appartement de Diane, repris par les Nettencourt
Afficher en entierMme de Nettencourt commença d’expliquer à ses amies que M. Brunel était un-self-made-man, il faisait des affaires, il avait eu des débuts très durs, il était colossalement, mais alors colossalement riche. Naturellement à condition de continuer à travailler. S’il s’arrêtait demain, il n’aurait plus rien. C’était une sorte de forçat du travail. En Amérique, il y avait des exemples, en Amérique seulement
Afficher en entierCette phrase, évidemment méditée toute la nuit, déchaîna Robert. “Édouard, tu as de mauvaises lectures !” Mais M. de Nettencourt ne l’entendait pas de cette oreille. “Oui, d’en pleurer !” ajouta-t-il, et se tut. Tout le monde attendait. Le chef de famille abîma un instant son visage dans ses mains aristocratiques. Robert regarda avec envie la chevalière au doigt de son père, qui lui faisait compter les années. Diane était plus ennuyée qu’intriguée. Elle avait assisté à d’autres scènes de ce genre
Afficher en entierMême quand elle se tait, répliqua avec un air sévère le galant industriel, elle a l’irrésistible esprit de son sourire qui éclaire toutes les conversations, jusqu’aux plus fastidieuses.” Précisément, Diane souriait, de trois quarts. Diane était exactement l’idéal des premières pages de magazine. Très grande, très blonde, les yeux noirs, la peau blanche, une beauté. Mais M. Gilson-Quesnel était marié
Afficher en entierOù Diane avait-elle fait la connaissance de M. Gilson-Quesnel, le gros fabricant de sucre, c’est ce que Mme de Nettencourt ne put jamais se rappeler très bien, bien que Diane le lui eût dit trois ou quatre fois. M. Gilson-Quesnel n’avait que quarante ans ; très ami avec tout le Gouvernement, il ne demandait qu’à faire entrer Robert dans une administration, bien que d’une façon ou d’une autre ça ne s’arrangeât pas très bien, Robert préférant aller grimper la côte de Picardie en moto ; enfin, M. Gilson-Quesnel donnait à Guy des jouets mécaniques, des merveilles. Et un jour que Mme de Nettencourt s’embarrassait dans le nom double de ce charmant hôte, qui ne venait jamais chez eux sans violettes ou sans muguet suivant les saisons, celui-ci lui dit jovialement :“Appelez-moi mon gendre, et n’en parlons plus !” Par la suite on tint pour entendu que Paul (M. Gilson-Quesnel) était fiancé à Diane, et on n’en parla plus
Afficher en entierAprès cela les visites de M. Romanet s’espacèrent. Diane sortit très souvent. Elle était très préoccupée. Elle changea de parfum. Ça, quand elle changea de parfum, sa mère s’alarma. Elle le dit à son mari : “Édouard, chaque fois que j’ai changé de parfum, moi, tu le sais, c’était qu’il y avait quelque chose !” Édouard ne répondit absolument rien. Édouard ne répondait d’ailleurs jamais rien
Afficher en entierNous autres femmes, c’est peut-être là ce qui fait notre grandeur, ou tout au moins notre sagesse. Mais cependant exposées que nous sommes à toutes sortes de dangers, dont le moindre n’est pas l’opinion qu’on se fait trop vite de nous, nous ne devons donner prise ni à la médisance, ni à la sévérité. Or, une jeune fille, presque une enfant, vous permettez ? n’est-ce pas, je songe à Marie-Jeanne, une enfant salir ses yeux et son imagination avec de tels livres, des auteurs dont elle n’oserait pas même prononcer devant quelqu’un le nom synonyme de… enfin d’un tas de choses
Afficher en entierLe père de Mme Melazzi avait été tué à Gravelotte. Et une cousine à elle avait dansé avec Antonin Mercié. Ou peut-être qu’elle n’avait pas précisément dansé. À une fête de charité. Mais qu’est-ce que Mlle Judith lisait donc là ? Mlle Judith lisait de l’Oscar Wilde. Mme Melazzi hésita un peu. Oscar Wilde… Elle n’était pas très sûre, mais ça ne devait pas être une lecture pour les jeunes filles, cela. Tout à coup, elle se souvint, Wilde, Wilde, ah ! parfaitement : Salomé, lord… voyons, comment s’appelait-il ce lord-là ? Eh bien, c’était du joli. Moi qui croyais que ce serait une compagnie pour Marie-Jeanne
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