Ajouter un extrait
Liste des extraits
Peu après le départ de François, un latin d’août 1685, une troupe entra dans la cour, le sabre haut. Ma mère et ma soeur étaient encore à leur toilette dans leur chambre. Je m'étais vêtue de bonne heure pour admirer trois magnifiques carpes que nous venions d'acquérir pour agrémenter le bassin que mon père avait fait aménager depuis peu. J'aurais dû fuir,me cacher dans une grange ou, mieux dans la forêt proche. Je ne sais pourquoi, cela ne ma vint pas à l'esprit. Au contraire je courus vers le château pour ne pas abandonner ma mère et ma soeur. Je sus, plus tard, qu'elles s'étaient réfugiées dans la placard de la lingerie.
Afficher en entierLe cocher fouetta ses chevaux, et nous nous éloignâmes rapidement de la Maison Royale. Mme. de Caylus me donna une longue cape et me conseilla d'en rabattre le capuchon sur mon visage lorsque nous arriverions à Versailles.
_ A Versailles! m'exclamais-je. Dans cette tenue!
_ Justement, je vous conduis à mes appartements pour que vous vous changiez. Mais d'ici là, il ne faut point que l'on vous aperçoive pour ne pas avoir à inventer je ne sais quel conte qui justifierait votre accoutrement.
Quelques minutes plus tard, nous pénétrions dans l'appartement de Mme. de Caylus. Trois pièces étroites au dernier étage. Mon visage devait marquer mon étonnement car la jeune comtesse m'expliqua:
_ A Versailles, il n'y a que le Roi qui ait de grands espaces. Le château, quoique vaste, a du mal à contenir la famille royale et toute la noblesse venue faire sa cour. Et j'avoue être bien aise de disposer de cet endroit avec tous les avantages que cela comporte quand beaucoup de nobles doivent payer pour se loger en ville.
Afficher en entierJe m'appelle Charlotte de Lestrange, j'ai seize ans.
J'ai passé trois année dans la Maison Royale d'Education. Mais la vie à St-Cyr ne me convenait pas.
Afficher en entierJ'allais hurler, lorsqu'une fraction de seconde plus tard, je sentis la fraîcheur d'un collier glisser sur la soie de mon vêtement.
- Un hommage à votre beauté, me susurra-t-il à l'oreille.
Voilà. Ce cadeau était une façon de m'acheter. D'ici à quelques minutes, des eunuques viendraient me chercher et m'enfermeraient dans le harem. Je me résignai. A quoi bon crier, me débattre, le Roi me tenait à sa merci.
Afficher en entierJ'étais à quelque mètres de la porte lorsqu'un bruit de pas me fit retourner.C'était le marquis,accompagné de deux hommes.Je poussais un cri,soulevai ma jupe et me mis à courir.Les deux sbires du marquis se lancèrent à ma poursuite.J'étais perdue.Le château avait été vidé de ses occupants,lesquels suivaient le Roi,et il ne restait que les valets, les femmes de chambres et quelques personnes âgées devisant dans les salons.Je m'engouffrai dans l'entrée et j'empruntai l’escalier conduisant à l'étage afin de m'enfermer dans la pièce dont la porte serait ouverte.J'avais à peine gravi trois marches que la voix de la personne qui descendait vers moi me paralysa:
-Que l'on approche ma chaise à porteurs!Puisque je me sens mieux,je vais aller à la rencontre de Sa Majesté.
Mme de Maintenon!
Afficher en entier"Je m'appelle Charlotte de Lestrange, j'ai seize ans.
J'ai passé trois années dans la Maison Royale d’Éducation. Mais la vie à Saint-Cyr ne me convenait pas."
Afficher en entier