Ajouter un extrait
Liste des extraits
Sans la galanterie, la vie est insipide.
Afficher en entierChapitre VI : p. 55
-Mesdemoiselles,annonce Mme de Maintenon un matin d'octobre aux jeunes filles de la classe jaune, j'ai une nouvelle qui devrait vous faire grand plaisir. Lors de votre dernière représentation théâtrale, vous nous aviez interprété quelques scène d'Andromaque de Mr. Racine; fort bien, je dois le reconnaître. Mais ce texte mettant en scène des passions coupables ne sera plus joué à Saint-Cyr...
Afficher en entier-Qu'a-t-elle donc ? S'étonne Isabeau. Elle est malade ?
-Non. Amoureuse... et c'est une maladie dont il est bien difficile de guérir. J'en sais quelque chose.
Afficher en entierSur ordre de Sa Majesté, un costumier, des couturières se sont mis au travail pour créer des tenues prestigieuses. Et les jeunes filles sont heureuses de revêtir des costumes chatoyants et de se parer de bijoux sortis des coffres royaux.
Afficher en entierLa marquise les accueille dans le grand cabinet.
Sa nièce, Mme de Caylus, assise sur un pliant, attend de pouvoir réciter le Prologue de la Piété que M. Racine a écrit à son intention. Elle n'a que seize ans et est déjà mariée depuis trois ans. Hélas, son mari s'est révélé un infâme soudard, on l'a rapidement envoyé combattre aux frontières.
Les demoiselles de Saint-Cyr apprécient beaucoup la comtesse, enjouée et bavard, qui lors des répétitions apporte avec elle le souffle de Versailles et leur raconte les potins de la cour. Elle a leur âge, la liberté donnée par le mariage en plus.
Afficher en entierDécidément, depuis que le théâtre et la Cour sont entrés dans la maison, rien n'est plus comme avant.
Afficher en entierDans l'immense dortoir où dix-huit lits sont alignés de chaque côté de l'allée centrale, Isabeau, Charlotte et Hortense, allongées dans le noir, attendent que leurs compagnes soient endormies. Puis, comme à l'accoutumée, Hortense et Isabeau ouvrent discrètement leurs rideaux et s'installent sur la couche de Charlotte pour bavarder à leur aise.
Afficher en entierA la fin de la représentation, Louis XIV, touché par cette délicate attention, félicite les pensionnaires rougissantes. Il va même jusqu'à caresser du bout de son doigt ganté le visage de Louise de Maisonblanche.
Être ainsi remarquée par le Roi est un insigne honneur. Et chacune des filles se demande pourquoi Louise a eu cette faveur.
Afficher en entierSpoiler(cliquez pour révéler)-- Alors, nos destins vont se séparer, souffle Hortense.
Spoiler(cliquez pour révéler)-- Sans doute, mais notre amitié ne disparaîtra pas. Nous sommes à jamais liées par les années passées ensemble dans cette maison. En tout cas, en ce qui me concerne, je ne vous oublierai pas, chuchote Isabeau, la voie enrouée par l'émotion.
Spoiler(cliquez pour révéler)-- Moi non plus, ajoute Charlotte
Spoiler(cliquez pour révéler)Hortense, la plus émue des trois, prend la main de ses amies et déclare solennellement :
Spoiler(cliquez pour révéler)-- Jurons de nous porter assistance en cas de besoin.
Spoiler(cliquez pour révéler)Isabeau et Charlotte unissent leurs mains dans celle de Hortense et proclament avec sérieux :
Spoiler(cliquez pour révéler)-- Nous le jurons !
Afficher en entierLa plupart des élèves se sont tellement investies pour apprendre le texte qu'elles le savent sur le bout des doigts et rivalisent d'application pour la déclamation.
Afficher en entier