Ajouter un extrait
Liste des extraits
_Ecoute, Roman, lorsque tu es venu à moi pour me conter les circonstances qui t'avaient poussé à commettre ce méfait, tu avais 18 ans. J'ai accepté de te prendre dans la troupe avec un nom d'emprunt pour te soustraire à la police. Mais c'est la colère, la faim et la détresse des tiens qui sont les vrais coupables. Tu as seulement été le bras vengeur.
_ Je sais tout ce que je te dois, Baron, et crois bien que je m'en veux... mais lorsque j'ai entendu "lieutenant général du baillage d'Orléans"... j'ai vu son prédécesseur étendu dans une marre de sang... j'ai entendu les hurlements de sa femme et les cris apeurés de leur petite fille... Et...
Je m'écroulai sur le sol, privée d'esprit.
Afficher en entier[...]
Il retira doucement sa main de mon étreinte et répondit:
- Je t'ai ôté ton père dans des circonstances dramatiques, et j'ai mis un point d'honneur à te rendre ta mère... A présent, je peux partir.
Je m'affolai soudain:
- Partir? Mais partir pour aller où?
- Qu'importe. Il m'est impossible de vivre dans la même troupe que toi.
Je me rendis compte alors que j'avais toujours espéré son retour et que la perspective qu'il disparût de ma vie m'était intolérable. Je m'étais leurrée en croyant l'oublier. Au contraire, il me parut que son absence avait renforcé le sentiment que j'éprouvais pour lui. Et puis quelle plus belle preuve d'amour pouvait-il m'offrir que d'avoir pris des risques pour retrouver ma mère?
- Je vous en prie, restez, murmurai-je.
Il me jeta un regard incrédule et ajouta, peut-être pour m'obliger à dévoiler mieux mes sentiments:
- Il sera trop dur de lire chaque jour l'indifférence, ou pire, la haine dans tes yeux.
- J'ai besoin de toi, insistai-je en rougissant de ma franchise.
Il s'empara de mes deux mains et les baisa avec transport:
- Tu fais de moi le plus heureux des hommes et je te jure que je ferai de toi la plus heureuse des femmes!
Un brouhaha me fit me retourner. Baron et mes camarades venaient de pénétrer dans l'auberge. Tous arboraient un souris mutin.
- Eh bien, lança Baron, voilà une histoire qui avait fort mal commencé, et je gage qu'elle se terminera sous peu par un mariage!
FIN :D
Afficher en entierInstinctivement, j'appuyai mes mains à la hauteur de mon abdomen comme si j'avais reçu le coup.
-Sa femme a alors surgi et nous a suppliés "Épargnez-moi et épargnez notre petite fille ! Nous ne sommes pas responsables de votre malheur !"
Je retrouvais la voix de ma mère dans ma mémoire. J'entendis son cri strident... celui qui hantait mes nuits depuis dix ans. Des larmes silencieuses s'échappèrent de mes yeux sans que je cherche à les retenir et je murmurai :
-La petite fille... c'était moi.
Afficher en entierLas, entre nos désirs et la réalité, il y a souvent un gouffre... Et il est bien difficile de haïr lorsque l'on aime et aussi difficile d'avoir sous les yeux le meurtrier de son père sans défaillir, d'autant que Roman tentait l'impossible pour me reconquérir.
Afficher en entier