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Pour Victoire, la vie à Saint-Cyr est de plus en plus triste et monotone. Mais tout va changer lors de l’arrivée de Marie-Adélaïde, princesse de Savoie, duchesse de Bourgogne et Dauphine de France venue à l’école de Madame de Maintenon pour parfaire son éducation. Cette rencontre bouleversera-t-elle l’avenir de notre jeune Colombe ?
Je suis née à Turin dans la principauté du Piémont
le 5 décembre 1685. Ma sœur, Marie- Louise, a trois
ans de moins que moi.
Notre père, Victor- Amédée II, porte le titre de duc
de Savoie. Il règne sur la Savoie, la Bresse, le pays de
Gex, le Bugey, le comté de Nice et sur une partie du
Génois. Il est aussi prince du Piémont. Notre mère,
Anne- Marie1
, et notre grand- mère nous ont dispensé
toute leur tendresse.
J’ai donc grandi entourée de ma famille, vivant
dans les différents domaines que possédaient mes
. Mon enfance a été assez libre et j’entends
encore ma mère se plaindre :
— Marie- Adélaïde ! Marie- Louise ! cessez de courir ainsi, vous allez vous échauffer !
Elle était abritée sous son ombrelle et avançait
à pas mesurés dans l’allée du parc du château du
Valentino1
où nous séjournions en cet été 1695. À
son côté marchait notre grand- mère, Marie- Jeanne de
Savoie, qui se faisait appeler Madame Royale. Elle
avait cinquante et un ans et se portait à merveille.
Elle m’aimait beaucoup et je le lui rendais bien. Nous
étions même assez complices et elle me pardonnait
plus facilement ma vivacité que ma mère.
— Vous fêterez bientôt vos dix ans, Marie-
Adélaïde, il est temps d’apprendre à vous conduire
comme une demoiselle de qualité !
— Marcher lentement est fort ennuyeux, et puis
Marie- Louise aime jouer à chat !
— Marie- Louise n’a pas encore sept ans !
— Si votre père était là, il serait fort mécontent
de vous, m’assena ma mère pour essayer de se faire
obéir.
Je voyais peu mon père et je souffrais de son
absence.
La plupart du temps, je vivais avec la princesse
Délia Cisterna ma gouvernante, Mme des Noyers
ma sous- gouvernante, ma sœur adorée, notre mère
et notre grand- mère.
— Oh, père se soucie si peu de nous ! répondis- je
avec amertume.
— Votre père est très occupé, m’expliqua notre
mère, et puis… et puis…
Elle soupira avant d’ajouter :
— Et puis vous n’êtes que des filles et les hommes
préfèrent les garçons pour assurer leur lignée. Et moi,
pour mon malheur, je n’ai, jusqu’à ce jour, enfanté
que des filles.
Un peu marrie par la tristesse qui pointait dans
sa voix, je m’informai :
— Et vous, maman, êtes- vous triste d’avoir deux
filles ?
Elle sourit d’une manière peut- être un peu forcée
et, après avoir posé un baiser sur nos fronts, elle
poursuivit :
— Dieu m’a donné trois belles princesses et je l’en
remercie chaque jour, même si ma petite Marie- Anne
a rejoint le ciel alors qu’elle n’avait que trois ans.
Notre grand- mère crut utile d’insister :
— Certes, mais il faut un prince à la Maison de
Savoie, sinon la France, l’Espagne, l’Italie, les Pays-
Bas se partageront notre territoire…
— Je le sais, Madame, rétorqua notre mère d’un ton
où perçait l’agacement, mais il faudrait que votre fils
retrouve le chemin de ma chambre et pour l’heure…
— Il suffit ! coupa notre grand- mère avant de nous
proposer à ma sœur et moi : Allez donc jusqu’au verger
et cueillez-nous quelques fruits afin de nous rafraîchir.
— Oh, oui, Justin m’a dit que les figues étaient
mûres et les pêches aussi ! s’enthousiasma Marie-
Louise en courant en direction du verger.
Marie- Louise était trop jeune pour s’émouvoir de la
conversation entre notre mère et notre grand- mère.
Mais moi, je savais de quoi il retournait. Mon père
avait une maîtresse, la comtesse Di Verrua.
Voici quelques jours, alors que je me dirigeais
vers les cuisines pour tenter de picorer1
quelques
douceurs, j’avais surpris une discussion entre les
domestiques au sujet des infidélités de mon père.
— Faut dire que cette Jeanne- Baptiste est gironde
à souhait et belle à damner tous les saints ! affirmait
le cocher.
— C’est le diable en personne, cet’femme là…
Rien ne l’arrête… Elle prend peu à peu la place de
not’pauvre maîtresse.
— Y paraît qu’hier, à l’Opéra, elle était dans une
loge juste au- dessus de celle de la duchesse et M. le
duc a passé toute la soirée avec sa maîtresse… On
affirme qu’il n’a rien vu ni entendu du spectacle
tant il était occupé !
Les domestiques éclatèrent de rire et je rougis de
honte.
— Et comble de la goujaterie, il a nommé cette
intrigante dame d’honneur de sa femme pour l’avoir
toujours près de lui.
— Ah, notre pauvre duchesse est bien à plaindre…
Elle subit toutes ces humiliations sans sourciller…
— J’ai ouï- dire que le roi de France, lui- même,
avait envoyé une missive au duc pour lui reprocher
sa cruauté et son mépris vis- à- vis de sa nièce.
Nouveaux rires.
— Ah, ah ! Celui- là, pour faire la morale aux
autres, il est fort, alors que dans sa jeunesse il a eu
autant de maîtresses qu’un chien a de puces !
Le cocher baissa la voix et, s’approchant du petit
cercle formé par deux cuisinières, un laquais et un
frotteur1
, il murmura :
— Il paraît que la comtesse Di Verrua est enceinte !
— Seigneur ! s’exclama une cuisinière… Si elle
met au monde un garçon, M. le duc risque de chasser
sa femme sans aucune vergogne.
— Not’pauvre duchesse a perdu voici trois ans
l’enfant qu’elle portait. La matrone qui l’a accouchée
m’a confié que c’était un garçon… Le duc aurait été
si content que sa succession soit assurée qu’il ne se
serait peut- être pas éloigné de son épouse. Ah, le
ciel n’est guère clément avec cette princesse qui est
pourtant la bonté même.
Les larmes m’étaient montées aux yeux et je
m’étais éclipsée aussi discrètement que possible de
derrière la tenture qui me cachait.
Pour l’heure, je courus derrière Marie- Louise pour
la rattraper. Je ne lui avais pas conté cette conversation pour la préserver, elle était si jeune encore !
Cependant, je pensais qu’elle avait compris que
notre mère était malheureuse, car le soir dans notre
chambre, dès que Mme des Noyers nous croyait
endormies, nous bavardions. La nuit, les conversations sont plus intimes.
— Avez- vous remarqué les yeux rouges de
maman ? m’avait demandé Marie- Louise voici
quelques jours. On dirait qu’elle a pleuré.
— Une poussière s’est sans doute glissée sous sa
paupière.
— Non point. Elle est triste. Croyez- vous que c’est
parce que père n’est jamais avec elle ?
— Père fait la guerre à la France. Mère nous l’a
expliqué. Sa tristesse vient de ce que la Savoie est en
guerre contre son ancien pays. Il y a de nombreux
morts des deux côtés. Lors de la bataille de Marsagia,
nous avons perdu dix mille soldats ! Mère en a été
très affectée.
— En êtes- vous certaine ?
— C’est ce que je pense, en effet.
— Mais lorsque père revient à Turin, il vient
saluer notre mère et nous par trop vitement, ne
trouvez- vous point ?
— Peut- être… Mère m’a assuré que les hommes
étaient avares de tendresse et que c’était le rôle des
enfants d’aimer tendrement leur mère.
— Alors, je ne me marierai jamais. Je ne veux
point la quitter, car si nous partons, elle sera encore
plus malheureuse.
— Demeurer fille est impensable, sauf si nous
entrons dans un couvent… mais je crains de ne
jamais m’acclimater à l’enfermement, même si c’est
pour louer le Créateur à longueur de journée.
Marie- Louise qui n’avait pas plus envie que moi
de finir sa vie entre les murs d’un couvent avait
gardé le silence un long moment avant d’ajouter :
— Nous l’allons aimer si tendrement en la couvrant
de baisers et de cajoleries qu’elle oubliera sa peine.
— Vous avez raison.
Je n’étais pourtant point certaine que notre tendresse suffise à rendre le bonheur à notre mère.
Je rejoignis Marie- Louise à l’entrée du verger. Elle
était rouge d’avoir couru et un peu échevelée, mais
personne n’était là pour nous le reprocher. Notre
mère n’était pas très stricte sur notre tenue.
— Ce n’est point en restant au coin du feu à lire
ou à broder que l’on se forge une bonne santé, mais
en courant au grand air ! nous répétait- elle.
Cela me convenait, car je n’aimais point trop lire
et écrire. Je préférais monter à cheval, jouer avec les
chiens, traire les vaches, baratter le beurre, nourrir
les poules et les lapins. Marie- Louise et moi nous
rendions souvent dans les fermes de nos domaines
où nous étions accueillies fort chaleureusement. Les
gens simples nous appréciaient, car nous savions
partager leur travail, même si ce n’était que pour
une heure ou deux.
Voici quelques mois, alors que je participais avec
beaucoup de joie à la fenaison dans un champ
proche de Moncalieri, où nous étions venues avec
notre mère pour échapper à l’étouffante moiteur de
Turin, le fermier m’avait dit :
— Vrai, demoiselle Adélaïde, sauf votre respect,
vous ne ressemblez point à l’une de ces princesses
sucrées et je vous engagerais bien dans ma ferme !
Cette remarque m’avait fait rire. Mais, en effet,
j’aspirais à une vie simple, sans afféterie. Pourtant,
lorsque je l’avais avoué à ma gouvernante, celle- ci
m’avait expliqué :
— Ah, Marie- Adélaïde, il faut remercier Dieu
chaque jour de vous avoir fait naître dans une
famille huppée. La pauvreté et la simplicité ne sont
16
1194370FLY_SAVOIE_PC_Cs5.indd 16 94370FLY_SAVOIE_PC_Cs5.indd 16 224/12/2012 12:15:41 4/12/2012 12:15:41attrayantes que si on leur consacre quelques heures
de temps à autre… La réalité est tout autre. Cet
hiver a été si rigoureux que les arbres fruitiers et
les semences ont gelé, du bétail est mort et la famine
menace nos paysans.
— Avec maman, nous sommes allées à la chapelle
du Sindone1
prier devant le saint suaire2
pour qu’il
accorde paix et prospérité à la Savoie.
— Je connais votre piété.
— Je couds aussi des vêtements pour les pauvres.
— Je le sais. Et je vous félicite pour votre conduite.
— C’est que je dois être sage pour satisfaire maman,
et puis je voudrais tant que père soit fier de moi.
— Il l’est, j’en suis certaine.
— Las, il ne vient pas souvent me le dire.
— Il vous manque donc tant que cela ?
— Oui, beaucoup.
J’avais senti des larmes d’amertume et de tristesse
me picoter les yeux et j’avais préféré orienter diffé-
remment la conversation en promettant :
— Ce mois- ci, je vais donner aux pauvres la
somme que l’on m’alloue pour m’offrir rubans et
dentelles. Puisque le peuple de Savoie a faim, je n’aurai pas le cœur de dépenser de l’argent en frivolités.
Mme des Noyers m’avait donné un baiser sur le
front en me disant :
— Vous êtes pleine de compassion, Marie-
Adélaïde. C’est une qualité rare chez une princesse.
Mais il faudra aussi apprendre à vous aguerrir, car la
vie se charge de nous bousculer, et savoir affronter
les épreuves est indispensable.
— Je saurai, avais- je promis avec fermeté.
Mais il est vrai que j’ignorais à quoi j’allais être
confrontée.
Pas mon tome préféré mais j'aime toujours autant cette série. Bon, les deux héroïnes sont un poil agaçantes à leur façon mais on découvre ici une nouvelle dynamique dans l'histoire et ca change un peu. Découvrir aussi l'enfance de Marie-Adélaïde de Savoie, princesse un peu oubliée, est un vrai plus à l'histoire.
J'ai beaucoup aimé rencontrer le fantastique personnage de Marie-Adélaïde, ce livre m'a vraiment beaucoup apporté dans ma compréhension de la dernière partie du règne de Louis XIV. J'ai beaucoup aimé Victoire aussi et son évolution.
J'ai beaucoup aimé découvrir l'histoire de Marie-Adélaïde de Savoie et son arrivée à la cour de France. Sa joie et sa bonne humeur ont été très agréables tout au long de ma lecture. Pouvoir de nouveau retrouver les Colombes et notamment Victoire et ainsi avoir des nouvelles d'Isabeau était agréable.
Premier roman de la série sans la "nostalgie" de mon enfance/pré-adolescence, et j'ai trouvé ce tome plutôt bon. J'ai eu un peu du mal à rentrer dans ma lecture. Par rapport aux précédents tomes, il n'y a pas vraiment d'aventures ou de quête, on a plus l'impression de recevoir un cours d'histoire sur la vie à Versailles. Sympathique, mais un peu long.
Résumé
Description de l'éditeur :
Pour Victoire, la vie à Saint-Cyr est de plus en plus triste et monotone. Mais tout va changer lors de l’arrivée de Marie-Adélaïde, princesse de Savoie, duchesse de Bourgogne et Dauphine de France venue à l’école de Madame de Maintenon pour parfaire son éducation. Cette rencontre bouleversera-t-elle l’avenir de notre jeune Colombe ?
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