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- C'est la chose, Elsa, poursuivit le garçon. J'ai accepté son offre.
Je l'ai laissée faire. Jusqu'au bout. Elle est devenue mon amie. Avec elle, plus personne ne me fera de mal.
Afficher en entier"Pour une raison qui lui échappait, il regrettait d'avoir coupé ce pin. Il avait la vague impression d'avoir fait une erreur, d'avoir commis un sacrilège... Comme s'il avait coupé plus qu'un simple arbre.
Comme s'il avait libéré quelque chose de l'écorce du pin.
Quelque chose de mauvais."
Afficher en entierRien ne peut s'opposer à son joug. L'entité est une véritable reine dans cette nature sauvage et stérile, dominée par le froid et la désolation.
Afficher en entierDes bruits singuliers parviennent à mes oreilles. Ils ne proviennent pas de la maison, mais de l'extérieur.
J'ai un mauvais pressentiment. Je me jette sur la fenêtre la plus proche, celle donnant sur l'entrée, et tire les rideaux. Je n'en crois pas mes yeux. Le sang me monte à la tête. La vieille, armée d'un couteau de cuisine, est en train de crever les pneus de ma voiture.
Elle doit être passée par l'arrière et avoir contourné la maison.
Vieille câlice de folle.
Afficher en entierÀ une dizaine de mètres, le neige se soulève dans le sillage d’une majestueuse bête courant dans la direction opposée aux rafales de vent. Un sublime caribou aux cornes caduques, plus grandes que toutes celles de ses semblables, au panache aussi complexe qu’imposant, galope vers le monstre géant et s’arrête juste en dessous de la future pitance.
Afficher en entierJ’ose lever la tête par dessus la butte et, malgré la pénombre, je distingue quelques mètres plus loin, les formes d’un animal colossal qui s’approche, probablement un gros cervidé. Ses yeux brillent et pointent dans ma direction. Son regard pèse sur moi. Je n’arrive pas à bien voir ses bois, et pourtant je suis persuadée qu’il s’agit d’un caribou. Je suis surtout persuadée de l’avoir déjà rencontré quelque part, qu’il m’est familier. Et j’ignore pourquoi.
Afficher en entierLes doigts de la créature s'allongent à nouveau, viennent agripper mes avant-bras. Impuissante, je n'essais même pas de me dégager des racines surnaturels. Je regarde le monstre m'élever dans les airs, prêt à m'infliger le même sort que celui de chaman. Dans, quelques secondes, mon corps déchiqueté se consumera au sein des entrailles infinis d'une entité issu d'un autre pan de notre réalité.
Afficher en entierJ’avais la chienne, pis je comprenais même pas pourquoi. Je l’entendais se mordiller les lèvres...
Afficher en entierLa première neige tombait sans interruption depuis la veille. René sentait le froid mordre le bout de ses orteils. Ses bottes de travail s’avéraient peu efficaces contre le début d’hiver abitibien. Ses poils de nez durcissaient lentement, et les flocons s’agrippaient à sa barbe. Il aurait dû mieux s’habiller.
Afficher en entier— J’ai une mauvaise nouvelle.
Quoi encore ? Il s’est fait saisir ses meubles ? Son char ? Ses créanciers le menacent ? Il doit revenir au Québec et il se cherche une place où dormir ?
— C’est ton grand-père, Émile, continue-t-il. Il est mort. C’est arrivé il y a deux ou trois jours, je pense.
Mon cœur manque un battement. Je ne suis pas sûre d’avoir bien entendu. Mon grand-père ? Grand-papa Émile ? Mort ? Ça fait une éternité que je n’ai pas entendu son nom. Mes muscles sont tendus, ma bouche est grande ouverte. Je ne sais pas quoi dire, quoi ressentir. Mon père poursuit :
— Ses funérailles ont lieu… bah aujourd’hui, techniquement. Ta grand-mère m’a dit que la cérémonie commencerait vers 14 h, à Amos.
Je l’entends à peine. Un flux de souvenirs remonte. De beaux souvenirs. Je fixe mes pieds, à la recherche d’un point de repère. La nouvelle me déstabilise beaucoup plus que je ne l’aurais cru.
— Penses-tu que tu pourrais y aller ? J’aurais besoin que tu récupères quelques documents pour la succession…
Je fronce les sourcils, raccroche et range mon téléphone. J’ai soudain un goût de bile au fond de la gorge. Qui n’est pas dû à l’alcool.
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