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Extrait ajouté par fredoue 2023-08-05T05:34:56+02:00

- Sois demain, je serai hier, et ensemble nous serons l'éternité.

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Extrait ajouté par fredoue 2023-08-05T05:33:47+02:00

Le supplice éternel n'est-il pas préférable à la mort?

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— Mais ça, c’est encore mieux : un petit shoot d’huile bouillante drette dans les veines ! Tu sais ce qui va arriver dans un instant, Kevin, hein ?

Étourdie, la victime ne réussit qu’à geindre faiblement.

— L’huile brûlante va suivre ton sang et brûler ton corps tout entier, ricane Terry en approchant l’aiguille du bras de Kevin. Et comme l’huile et le sang se mêlent pas, elle va rester bouillante assez longtemps pour frire chacun de tes organes, faire éclater tes capillaires et te faire crever de la plus généreuse hémorragie interne que tu puisses imaginer. Prépare-toi, mon p’tit gars, parce que dans quelques secondes, ton corps entier va devenir un beau volcan. Ah, et regarde bien autour… Au bout de quelques secondes, tu vas sûrement finir aveugle.

L’aiguille est brutalement enfoncée dans la veine brachiale de Kevin, d’où s’écoule un flot de sang. D’un geste du pouce, et en glapissant, Terry éjecte l’entièreté de l’huile. La réaction est instantanée : la victime se raidit, sa peau devient écarlate, ses veines temporales saillissent, ses yeux s’exorbitent. Je recule malgré moi devant ce sordide spectacle, qui pourtant fait s’esclaffer terriblement le trio. Secoué de spasmes terribles, Kevin hurle sous son bâillon et se tord de douleur. Mais alors l’horreur monte d’un cran : sur toute la surface de son corps apparaissent des plaques rouges et violettes ; un filet de sang jaillit de son nez, de ses oreilles et de ses yeux. Incapable d’en supporter davantage, je me détourne.

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— Et il sait très bien ce qui arrive avec les chiens qui viennent pisser dans mon coin, conclut-il en exhibant sa dentition tartrée.

Un geste du menton suffit aux sbires pour s’activer : tandis que l’un remplit d’huile à cuisson un chaudron sur la cuisinière, l’autre s’assure de la solidité du bâillon du captif. Durant ce temps, je triture nerveusement le bout de la couverture coincée sous mon aisselle, ne sachant que faire, que dire. Apparemment, je suis la seule à ignorer la teneur du supplice imminent, car Kevin se démène vainement à en perdre le souffle.

— En attendant que ça bouille, dis-moi donc ce qui t’amène, me lance Terry.

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Des outils cliquètent. Le bruit caractéristique d’un ruban adhésif précède des gémissements étouffés. Cet homme qui implorait la pitié vient d’être bâillonné.

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Les rideaux brusquement écartés me font tout à coup reculer. Levant la tête, j'aperçois à travers la vitre sale un vieil homme coiffé d'un haut-de-forme d'une autre époque. Il me dévisage, un œil exorbité, l'autre presque clos ; ses lèvres sont crispées en un rictus effrayant. Je ne peux retenir ma gorgé d'être nouée par l'horreur que m'inspire ce visage : des cicatrices innombrables hachurent la peau livide. Ces marques de lacérations, méthodiques, alignées en accord avec les courbes de son visage, sont la preuve qu'elles ne sont sûrement pas le résultat d'un horrible accident.

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- Tu me demande ça comme si j'étais en prison?

Les lèvres de Rej s'étirent en un sourire satisfait.

- La prison, réfute-t-il posément, c'est pas juste des barreaux et des chaînes.

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