Les cousins Karlsson, Tome 9 : Trompette et tracas

Une lecture certainement divertissante pour les plus jeunes mais que mon regard d'adulte a malheureusement teinté de cynisme.

Toute cette histoire avait bien commencé avec des enfants plein de maturité ; à défaut de connaître son père - qui ne lui manque pas vraiment au demeurant - George se réjouit de passer ses vacances avec sa demie-sœur.

En effet, parmi les 4 cousins Karlsson, Julia a une petite sœur, Bourdon, qui elle-même a un chat, Alex nourrit une passion dévorante pour la cuisine et est le préposé d'office à l'élaboration de tous les repas tandis que George s'est toujours senti un peu seul avec sa peinture.

Ce qui m'amène au PP : Regine. Une ado vraiment sympa qui met tant de bonne volonté à bien s'entendre avec son demi-frère qu'elle en a appris le suédois - ce qui est une facilité scénaristique très opportune mais qui fait tout de même chaud au cœur.

Malheureusement, c'est là que tout part en vrille car apparemment personne n'a appris à cette ado qui voyage seule qu'il ne faut jamais confier ses bagages à des étrangers. Qu'à cela ne tienne, lorsqu'elle parvient à échapper à son ravisseur, je me suis dit qu'elle était quand même futée... jusqu'à ce qu'elle décide de continuer son périple au lieu de prendre contact avec la police. D'autant plus que ça n'aurait pas changé grand chose au scénario... D'autant plus que, pour une fois, la police est non seulement parfaitement disposée à croire la joyeuse bande de trublions mais qu'elle fait même le déplacement jusqu'à eux. C'est un comble et ça n'encourage pas les lecteurs à prévenir les autorités en premier réflexe.

Dans la seconde partie, c'est Bourdon qui passe sur le devant de la scène. Dommage parce que sa trompette et elle sont ce que j'ai le moins apprécié dans ce récit.

Bourdon, comme l'indique son surnom, est en parfaite adéquation avec son âge... l'âge ingrat... Un mélange exaspérant de naïveté, d'un poil d'égoïsme, de jalousie, de conclusions erronées et d'une totale absence de tact. Le genre de petite sœur qui donne des envies de fuite.

D'autant plus que Bourdon, ne calculant pas beaucoup Regine, cette dernière disparaît quasiment de la seconde moitié du livre. Ça m'a fait une impression bizarre, comme un kleenex dont on n'aurait plus besoin.

Pour finir, il faut que je m'étende sur le comportement hallucinant de la "tante-enfant" Frida, propriétaire de la maison de l'île aux Grèbes. Comment cela se fait-il que les parents de ses nièces et neveux ne lui soient pas encore tombés dessus alors qu'elle ne fait même pas l'effort de dormir sur l'île malgré les multiples incursions de terroristes/trafiquants/pyromanes ? Même si la traversée ne prend que 10-15 minutes, ce n'est pas comme si elle possédait son propre bateau. Qu'est-ce qu'elle attend ? Un tragique accident ?!

En bref, il s'agit d'un roman pour ados à propos d'adolescents classiques, persuadés de pouvoir conquérir le monde à eux seuls.